Citation
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IL. L'ASSASSINAT DU PRESIDENT HABYARIMANA.
Je n'ai aucun doute sur Le fait que l'attentat contre l’avion du Président Juvénal
HABYARIMANA qui lui a coûté la vie ainsi que celle du président du Burundi, Cyprien
NTARYAMIRA, a été perpetré par des criminels professionels bien entraînés et bien
renseignés, dans le cadre d’un complot visant à le renverser et qui 8 mal tourné.
Il ne s'agit donc pas, pour moi, d'un simple accident, comme certains le
prétendent, mais bien d'un attentat, ou plus précisement d’un assassinat politique.
L'avion du Président HABYARIMANA a été abattu dans la nuit du 6 avril
1994 vers 20h30 quand il revenait de Dar-es-Salsam en Tanzanie où il avait assisté à un
sommet entre les Chefs d'Etat de la Tanzanie, de l'Uganda, du Burundi et du Rwanda,
Ce sommet avait été convoqué à l'initiative du président de La Tanzanie pour
traiter de la problématique burundaise et non officiellement pour le cas du Rwanda.
Seuls les quatre Chefs d’Etat ci-haut nommés se sont rencontrés , alors que,
d’après les informations diffusées par la Radio Nationale Rwandaise, sent également être
présents, les Présidents Sud-Africain, Zambien, Zairois et le Premier Mai opis
Les raisons de leur absence à cette rencontre restent mystérieuses de même
qu’on n'a jamais su pour quel motifil y à eu un changement, à la dernière minute, du Heu où
elle devait se tenir.
D'après les enquêtes que j'ai menées sur cet attentat, l'avion du Président
HABYARIMANA 2 été abattu par deux ou trois missiles tirés de KANOMBE, non loin de
l'usine de tôles de papyrus, sur la route KIGALI-KIBUNGO.
Deux lance-missiles, sans lunettes de tir, ont été découverts par un sous-officier
des Forces Armées Rwandaises à la retraite, habitent à l'époque dans la petite ville proche de
KABUGA; cette découverte 8 eu lieu dans une plantation d'herbes fourragères dans les
environs de ladite usine et ces lance-missiles ont été remis au camp militaire de KANOMBE.
Dès le début de la soirée de ce 6 avril 1994, les auditeurs de la RadioTélévision
Libre des Milles Collines, R.T.L.M., pouvaient suivre sans discontinuer, de nombreux
commentaires sur ce voyage du Président HABYARIMANA en Tanzanie. L'attentat s’est
donc produit pratiquement en direct sur les ondes de cette radio.
L'on doit par contre préciser, que bien que selon toute vraisemblance, la Radio
Nationale Rwandaise ait été informée de ce dramme, elle s’est gardée, pour des raisons
inexpliquées, d'en faire une moindre allusion lors de ses émissions qui se sont
comme si de rien n’était, jusqu’à la fin du programme de la jouée de ce 6 Avril 1994 à
vingt- trois heures comme d'habitude.
Par ailleurs, comme ne cessaient de le répéter aussi bien la R.T.L.M. que la
Radio Nationale Rwandaise, il régnait au Rwanda, à la veille de cet attentat, un climat de
méfiance si pas de haine entre d’une part, les partisans du Président HABYARIMANA,
composés en majorité de HUTU, et d'autre part, ses adversaires, qui soutennaient
ouvertement ou clandestinement le F.P.R., composés majoritairement de TUTSI.
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Ce climat de tension était attisé par les incessantes tentatives infructuouses de
mise en place des institutions prévues par les accords de paix d'ARUSHA, les deux parties
s’accusant mutuellement d’être responsable de ces échecs.
Il faudrait également ajouter, que l'existence, dans les abords immédiats de La
ville de KIGALL, de milliers si pas de millions de déplacés de guerre, dont la grande majorité
était des militants ou des sympathisants du pari MR.N-D., 2 également contribué à la
ristalisation des esprits dans les deux camps, et que le manque de volonté de rétablir ces
derniers dans leurs biens était manifeste des deux côtés, chaque partie voulant les utiliser
comme prétexte pour refuser la mise en application effective dedits accords.
Mais la tension la plus vive entre HUTU et TUTSI était due aux informati
dignes de foi, affirmant que Les deux parties en confit avaient déjà entamé, dans la ville de
KIGALI, leurs programmes de distributions d'armes au sein de leurs adhérants respectifs,
informations qui étaient confirmées par de multiples assassinats dans Les deux camps, à la veille
de l'attentat contre l'avion du Président HABYARIMANA.
L'assassinat du Président HABYARIMANA a automatiquement et instantanément été mis sur le dos de ses adversaires que l'on associait au FPR et aux TUTSI en général, malgré le fait que tout le monde savait que certains d’entre eux militaient ouvertement au sein d’autres formations politiques agréées dans le pays, y compris même dans le MRND.
11 faut rappeler que la MLN.U.AR,, la Mission des Nations Unies pour
l'Assistence au Rwanda, avait entre autres, la mission d'assurer la sécurité des installations
aéroportuaires de KANOMBE et de ses environs, de même d’ailleurs que de toute la ville de
KIGALI.
Pour cette raison, je suis de ceux qui pensent que la MIN.U.AR. ne devrait
pas se dérober et fhir ses responsablités en refisant de mener une enquête claire et impartiale
sur cet attentat, qui, comme chacun sai, fut l'élément déclencheur de la tragédie rwandaise en
général,
A ce sujet il faut que l'opinion nationale et intemationale sache, qu'au nom du
Gouvernement Intérimaire Rwanda, j'ai demandé par écrit, dès Le moi de mai 1994, au
commandant en chef de la MLN.U.A.R., de füire mener cette enquête.
Le fait que jusqu’à ce jour, la MI.N.U.AR ou plutôt l'Organisation des
Nations Unies, qu'elle était censée représenter, n'ait pes jugé nécessaire de lever le moindre
voile sur cet attentat, n’est pas de nature à éclairer l'opinion tant nationale qu'internationale
sur vé a iendra à confier l'apprénsion manifesté par crains ur l'inicton de
la communauté internationale dans la tragédie rwandaise.
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