Citation
LE général canadien Roméo Dallaire, ex?patron de la force de maintien
de la paix
de l’ONU au Rwanda en 1994, s’est déclaré prêt jeudi à
revenir témoigner devant le Tribunal pénal international pour le
Rwanda (TPR), par lequel il avait été entendu la veille (à l’occasion
du procès intenté contre l’ancien bourgmestre Jean?Paul Akayesu). Au
début de l’audience, le parquet avait annoncé son intention de le
citer comme témoin de l’accusation dans au moins un autre procès. Il
pourrait s’agir du procès de Théoneste Bagosora, directeur de cabinet
du ministère de la Défense de juin 1992 à juillet 1994, considéré
comme l’un des principaux responsables du génocide.
Avant de quitter Arusha (Tanzanie), où siège le TPR, le général
Dallaire a exprimé son soutien pour le tribunal dans son rôle présent
et potentiellement futur
. Il a espéré que le TPR contribuerait à
éliminer cette atmosphère d’impunité qui semble régner
face aux
crimes contre l’humanité et a souhaité la création d’une cour
internationale à titre permanent. Il a également jugé que le génocide
d’avril?juillet 1994 (près d’un million de martyrs) aurait pu être
évité. Il déclarait, par exemple, avoir adressé, dès janvier 1994, un
fax aux Nations unies pour informer des préparatifs en cours de la
tuerie, rapporte Marie?Laure Colson dans Libération
. Sans autre
détail, ce qui amenait le juge Laity Kama, président du TPR, à
demander : Est?ce classé secret ?
Dallaire acquiesce...
J. C.