Citation
Cassette 12- Jean Kambanda
Face A :
PD - Nous sommes toujours le 25 septembre, il est 16 heures 51. Durant la pause, nous avons
scellé, euh, le ruban numéro 11, euh, sur lequel, dans une enveloppe sur laquelle vous avez apposé
vos initiales comme à l’habitude, il est inscrit votre nom, la date, et 16 heures 49. C’est bien ça ?
JK - Oui.
PD - Marcel a continué le scellé, à savoir [inaudible] s’assurer qu’il va mettre le ruban. On
poursuit euh avec où vous en étiez rendu, s’il vous plaît.
JK - J'étais rendu où des agents de la CIA, non confirmés comme agents de la CIA, ont pris
contact avec Segasake Maximin [phonetic], notre ambassadeur au Canada, afin de nous acc... de
nous contacter. Muhamyankaka Damien [phonetic] ancien étudiant en URSS comme
ambassadeur en novembre 1994, vient me rencontrer à Goma pour m'inviter à former une délégation
qui rencontrera la CIA. Ils ont même envoyé un petit porteur de Nairobi pour venir me chercher.
J'ai refusé. J'ai reçu quelques jours après la visite de Callixte, dont j’ai oublié le nom, un Rwandais,
avec un document contenant deux parties, la première l'enquête sur la mort du Président
Habyarimana, la deuxième, proposition qu’ils ont, c’est à dire, de ces soi-disant agents de la CIA,
qu'ils ont l’intention de nous faire. Au niveau de l’enquête, il y a une description de la scène et
[inaudible] à la délégation de, du Major Kagame auprès de l’ancien Premier Ministre français,
Balladur, conduite par un certain Mann [phonetic]. Le Ministère de l’intérieur français, via son
ministre Pasqua, aurait jugé des demandes de Kagame recevables au point de lui fournir des armes.
Les services secrets belges se sont plaints aux services secrets français de ces livraisons d’armes.
Les Français ont nié leur lien avec le FPR. Le Président Mitterrand ne devait pas être avisé. Les
services secrets français en contact avec le FPR décidèrent d’éliminer le Président Habyarimana.
Ils, les Français, s'occupent de la logistique matérielle, hommes, argent. Aucun Rwandais ne doit
être impliqué. Ils recrutent un Français d’origine nord-africaine, arabe, qui est nommé dans le
document, si ma mémoire est bonne, pour 65 000 dollars américains. L'homme arrive à Kigali deux
Jours avant l’attentat. Son matériel lui parvenut via le cadre d’une mission de l’armée française au
Rwanda. Le Président Mitterrand aurait été informé à un stade trop avancé de l’opération pour
pouvoir l’annuler. Il y aurait finalement donné son aval. Il aurait utilisé des missiles SAM-8, mais
là je n’ai pas de confirmation. Il nous a été interdit d’utiliser ce rapport sans leur accord, c’est à dire,
sans l’accord de ces, de ces personnes se disant de la CIA. J’ai fait garder ce document par Jérôme
Bicamumpaka, par l’intermédiaire de sa soeur à la Banque commerciale du Zaire, à Kinshasa, dans
un coffre. D'autres personnes ont vu ce document. Jérôme Bicamumpaka, Damien
Muhamyankaka [phonetic], Callixte dont je ne connais pas le nom, peut-être Samuel
Nzenzayigaye/Sindayigaye [phonetic]. J’en ai discuté sans leur montrer avec Bizimungu et
Kabiligi, respectivement chef d'état-major et son adjoint entre avril et juillet 1994. Là je crois que
je me suis trompé, c’est pas entre avril et juillet 1994, c’est, ils étaient, Bizimungu et Kabilisi, c’est
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pour préciser qu'ils étaient chef d'état-major et chef d’état-major adjoint entre avril et juillet 1994.
C'est ça la précision. La deuxième partie concernait des propositions qu'ils désiraient nous faire.
Nous devions voyager aux USA pour conclure des contrats. Et le 23 décembre 1994, nous
demandons de, des visa à l’ambassade des USA à Nairobi. Nous recevons un téléphone nous
demandant de changer l'itinéraire pour le Mexique. Selon leur ambassadeur au Kenya, il faut
compter un délai de deux semaines à un mois pour le visa. Changement d'itinéraire pour le
Jamaïque sans visa, nous partons le 12 janvier 1995, Jérôme Bicamumpaka, Damien
Muhamyankaka, Samuel Nzenzayigaye/Sindayigaye, Kabiligi et moi-même. Nous volons sur
British à Londres sans visa de transit. Nous nous envolons sur Kingston, en Jamaïque. Nous fumes
refoulés sur Londres. Mais après avoir confirmé notre présence à notre contact en sol jamaïcain.
A Londres, la police nous interrogea, nous avons prétexté être des hommes d’affaires ou voulant
faire affaires à Nairobi. C’est à cet endroit que nous avons atterri le lendemain. Il est décidé de
procéder par fax. Nous recevons une proposition le 15 ou le 16 janvier 95, je ne m'appelle plus de
la date exacte. Elle contient ceci : description de la situation que les pays européens colonisateurs
sont responsables de la situation dramatique que vit notre pays. Ils vont nous aider à éviter cette
situation. La venue d’un président républicain avec une chambre républicaine pourrait leur permettre
de changer de politique face au Rwanda. Un événement américain avait des intérêts vitaux au
Rwanda qui devaient, ils devaient les sauvegarder avec ou sans nous et nous devions choisir. Ils
recherchaient à protéger les intérêts suivants : 1. Aéroport dans le Bugesera, 2. Un terrain de 50
kilomètres carrées dans le parc de l’Akagera, 3. Exclusivité dans les exploitations minières, 4.
Exclusivité dans l'informatique et les télécommunications, 5. Collaboration administrative
à tous les niveaux, 6. Collaboration dans la surveillance de sept pays limitrophes à partir du Rwanda,
dont le Zaire, le Soudan, l’Ouganda, |’ Angola et d’autres dont je me rappelle plus. Ils nous
demandaient ce que nous exigions en retour. Notre réponse fut le retour au pouvoir et industrialiser
le pays. L'accord semblait régner. Nous avons même signé des, des textes d’ententes pour mettre
en pratique ce plan, comprenant des actions militaires. Kabiligi, du côté militaire, établit une liste
de leurs besoins. Il a reçu des contre-propositions et ils nous ont proposé un plan en deux phases :
la phase A - infiltration des ONG par leurs, leurs gens, certains étant déjà en place pour mener le
coup d’état, la phase B - entrée en action des FAR à partir des camps de réfugiés du Zaïre suite à leur
demande qui surviendrait dans les 24 ou 48 heures après la phase À. Notre logistique nous
parviendrait du Zaïre car Mobutu n’avait pas de choix. Nous devions respecter des conditions, dont
créer un parti. .. nouveau, un nouveau parti politique n’incluant aucun génocidaire présumé. Dans
la déclaration inclurent des parties de textes concernant un comité de la démocratisation, un comité
pour la réconciliation et la vérité. Nous devions empêcher les réfugiés de rentrer immédiatement au
pays car d’après eux les services secrets belges et français avaient mis en place un système de
filtrage, dit ‘screening’, visant à éliminer l’élite. C'était pour ça que nous devions les empêcher
d'entrer. La date prévue était le 14 février 1995. Le gouvernement zaïrois refuse son accord. La
CIA nous demande de faire des pressions sur eux. Je crois qu’il y a eu des indiscrétions dûes à une
note que j'avais transmise au Preésident Sindikubwabo avant de partir. Sa secrétaire l’a lu et s’est
mise à dire que j'étais aux USA. Un colonel français, attaché militaire à l’ambassade de France, le
Colonel Lesec [phonetic] est même venu nous enquêter. Nous avons toujours nié. Lors de sa visite,
Lesec s’est réuni avec l’état-major, dont Kabiligi, et depuis ce, ce temps, mes contacts avec les
militaires sont à peu près nuls. Plutôt que de poursuivre, les militaires ont commencé à créer un parti
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politique sous le couvert des réfugiés et des Rwandais d'Europe occidental, dont la France, qui
donnaient beaucoup d'espoir aux réfugiés de retourner chez eux en leur proposant des dates de
retour. Ce parti était le RDR, Rassemblement pour la démocratie et le retour au Rwanda. Kabiligi
était actif dans ce parti, où les militaires ont préséance sur les politiciens. Ce parti fut populaire
jusqu’à la guerre du Zaïre. Seuls les initiés ayant participé à ces négociations avec ces gens se
présentant comme de la CIA peuvent en connaître les détails. La fin-mai amena la rupture de nos
contacts avec eux, car ils nous reprochaient la rupture entre les militaires et les politiciens. Nous
avions remis 135 000 dollars américains à ces gens afin de payer le transport du matériel car ils
prétextaient qu’ils ne pouvaient toucher l’argent de leur budget avant que l’opération soit officialisée.
Ils connaissaient nos moyens financiers, qui étaient de l’ordre de 2 millions de dollars américains.
Alors le fait de demander seulement ce montant nous a rassuré qu’il ne s’agissait pas d’escroquerie.
Lis se sont même rendus à nous parler du parachutage de nuit du matériel militaire, toujours dans le
but de nous prouver leur bonne foi. Je voyais dans leurs démarches une façon de faire sortir la
France de nos relations, peut-être pour nous aliéner notre seul ami. Je savais que les services secrets
amènent souvent comme appât une vraie information pour obtenir ce qu’ils cherchent, qui dans notre
cas, pouvait être l’évaluation juste de nos forces et nos relations avec le Zaïre. L’ambassadeur
Segasake a vérifié auprès des riches et 1ls lui ont confirmé qu’il s'agissait bien de la CIA...
PD - C'est l'enquête que vous avez, vous avez fait mener...
JK - Oui. Et les informations que j’ai reçues parce que la dernière partie, c’est pas une enquête,
c’est des informations de [inaudible] que j’ai reçues.
PD - Le, le, le but, le, est-ce que vous savez le but d’avoir euh. . . je vais poser ma question
comme il faut, là. Vous expliquez au début du paragraphe que le Président de l’Assemblée
Nationale a été invité par le Président d’Ouganda.
JK - Oui.
PD -...chez lui. Qu'il a été gardé deux jours. Là, en attendant de le rencontrer, il a dû passer
deux nuits, est-ce que vous savez quel rapport ça peut avoir, ça, qu'est-ce que ça peut... est-ce que
vous avez fait une analyse de ça, pourquoi ?
JK - On n’a pas fait d'analyse...
PD - Pardon.
JK - .. tout simplement puisque le Président du Burundi était mort dans le même avion que
notre Président. . il fallait qu’il y ait un lien ou une explication. ..
PD - Oui.
JK - L’explication, je la trouve là.
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ST
=
si
O
Cri
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PD - Vous la trouvez là ?
JK - Oui. Parce que la, la, son avion n'était pas là, il a dû prendre un avion à hélice pour se, pour
venir se poser à, à Kigali et demander à ce que les, il puisse être conduit dans l'avion que le
Président.
PD - Est-ce que c'était régulier pour un président d’un pays de demander à, à rencontrer un
président d’assemblée nationale ? Est-ce que c’est quelque chose qui est...
JK - J'ai dit que ce n’était pas régulier, et la phrase est bien notée...
PD - C’est quelque chose qui est...
TK - Dans les, je me suis informé dans, on me dit que dans les relations diplomatiques, il n’est
pas courant qu’un président d’un pays invite un président d’une assemblée nationale d’un autre pays.
PD -OKk. Cela, est-ce que cela aurait pu être pour procéder à un examen d’un avion semblable
à celle euh du type présidentiel ?
JK - Je ne suis pas allé jusque-là, mais...
PD - Vous ne savez pas ?
JK - Mais le, le fait que ce soit les mêmes avions pourrait conduire à y penser.
PD -Oui. Alors, on a un paragraphe où vous parlez aussi de. . . de Monsieur Anastase Gasana.
JK - Gasana, oui.
PD - Qui aurait tardé une heure et demie à, à signer les ordres de mission pour pouvoir débloquer
euh les frais du Président ?
JK - Oui.
PD - Expliquez-moi ça, s’il vous plaît, un peu, parce que c’est quelque chose qui m'est
[inaudible]
JK - Ah, j'ai pas d'explication, c’est une information que j’ai reçue. Il était Ministre des affaires
étrangères et les missions diplomatiques ou les missions extérieures passent pour le, le déblocage
des fonds de mission, ça passe toujours par le Ministère des affaires étrangères. C’est la seule
information que je peux donner à ça.
PD - Est-ce que vous avez vérifié par la suite avec ce Monsieur Gasana-là, pour savoir si c’était
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vrai, si c'était vérifiable, ça ?
JK - Je n’ai pas vérifié auprès de lui.
PD - C'est impossible de vérifier ça.
JK - Non.
PD - Ok. Est-ce que vous prêtez foi à ça, que cette, cette personne-là aurait, aurait refusé de
signer euh, un ordre de mission au Président de la République ?
JK - Les accrochages entre le Président, le Président de la République et les ministres qui
n’étaient pas de son, de son parti n'étaient pas nécessairement une chose impossible ou rare. Ça
pouvait exister.
PD -Ça pouvait exister ?
JK - Oui.
PD -Lui, Monsieur Gasana, il était de quel parti ?
JK - Il était du MDR.
PD -MDR?
JK - Oui. ,
PD - Vous avez jamais pu euh l’approcher, si c’est l’approche de lui ou lui demander pourquoi
il avait, il avait refusé de, de signer, parce que ça doit prendre, ça doit prendre une bonne raison pour
refuser, euh, au Président d’un pays, tel que Monsieur Habyarimana, de, de signer un chèque pour
qu’il puisse prendre son envol, il, ça doit créer des tensions très fortes, non ?
JK - Je présume, oui.
PD - Parce qu’on dit qu’à cette époque-là, pour revenir qu’à cette époque-là, même les gens ont,
craignent pour leur vie, en tout cas [inaudible] posent trop, trop fortement alors de dire au Président
‘Non, mon, mon ami, [inaudible] vous envolerez pas à cette heure-là, de décider qu’il allait attendre,
ça doit être très risqué, non ?
TK - Je, je, je me sens, je, l'information est là comme telle.
PD - Ok. L'information est Ià. Et vous la, et vous la prenez comme véridique ?
JK - Non.
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PD - Non ?
JK - Non, il est là.
PD -Ilest là ?
JK - Oui.
MD - Est-ce que c’est une...
TK - Puisque c’est quelqu'un qui était proche du Président, son chef du protocole, qui me l’a
donné, je la prends comme telle, et puis je la mets à la disposition de ceux qui voudront faire
l’enquête sur...
MD - C'est le chef du protocole...
JK - Oui.
MD - Qui vous a transmis cette information ?
JK - Oui.
MD - Sans donner euh, lui, euh, il ne connaissait pas de raison. ..
JK - Je ne me suis jamais entretenu sur ce sujet-ci. Il m’a juste remis la, la feuille, il n’a pas
voulu discuter avec moi, je n’ai jamais discuté de cette feuille-là.
PD -Ok. Donc, ces informations-là, c’est des informations que vous n’avez pas pu discuter.
JK - Non.
PD - Et [inaudible] il s’est refusé la discussion.
JK - I s’est refusé la discussion. Je ne les ai montrées à personne, je les ai gardées toujours pour
moi. C’est pas des informations qui ont été diffusées ou qui sont encore censés être pour la plupart
ou pour toutes, de tout le monde.
PD - Ace moment-là, vous avez pas pu non plus savoir pourquoi il a dû si. . . pourquoi il a dû
signer le texte avant de monter dans l’avion ?
JK - Le... là, c'était pour cause de retard, parce que dans le document, ce que, ce qui est
reproduit là-bas, c’est un résumé de tout le texte qui est sur son document. Parce que lui a dit que
ils ont retardé, donc ils ont retardé la réunion, notamment par le. . . il expliquait que le Président
Museveni se faisait répéter encore dans la séance de certains passages et puis que le texte n’a pas pu
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être disponibilisé à temps, mais que c’est par la faute de signer de la délégation rwandaise qu’il a dû
être disponibilisé, mais vraiment juste à la dernière minute, puisqu'on a, on a fait signer le Président
juste avant qu'il monte sur l'avion. Ça c’est écrit dans le texte.
PD - Est-ce qu'il vous a expliqué pourquoi...
JK - I ne m'a pas expliqué...
PD - Pourquoi... non non juste expliqué dans ce, ce texte-là, ou dans le. . . pourquoi le, le
Président était si anxieux de revenir à son pays ?
JK - Non, il s’est pas expliqué.
PD - C’est pas, c’est pas quelque chose qui était...
JK - Non.
PD -...quiétait, que...
TK - C’est pas...
PD -...auquel vous êtes informé ?
JK - Non.
PD - C'est pas, c’est pas une interrogation que vous vous êtes posée sur la, lorsque vous avez fait
tenir des enquêtes ? C’est par quelque chose qui vous a...
JK - Non, ilya,ilya...
PD - Pourquoi le Président vous l'avait.
JK - Il y a plusieurs interrogations dans, dans ce dossier, de telle sorte que, comme je n’ai pas
eu de réponse et que je sais que c’est un, une des pièces qui devraient faire l’objet peut-être
d’approfondissement, moi j’apportais les éléments que j’ai..….
PD - Ce que vous, vous avez.
JK - Pour permettre aux autres de continuer l’enquête.
MD - Qui, qui, qui vous a dit qu’il faisait semblant de dormir ?
JK - C’est dans le document.
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MD - Dans le document.
JK - C'est dans le document. Mais j’ai vu, là c’est dans une revue, une photo qui aurait été prise
dans ces séances-là, et effectivement sur cette photo-là il dort.
PD - [rires]
JK - Ça, la photo, je l’ai vue.
MD -/[inaudible]
JK - Dans cette photo.
MD - Alors, comment, vous, comment analysiez-vous ce, ce, ce, son comportement ?
JK - Non, moi, je me suis gardé de faire l’analyse de ce document, parce que je, j'attends que
d’autres le fassent à ma place.
PD -Bon,ok. Les deux avions, est-ce que c’est à, est-ce que ça a été porté à votre connaissance,
à savoir s’il a accompagné le Président sur le retour ?
JK - Qui ?
PD - Les deux avions ? Les deux avions. II y avait trois avions rwandais ?
JK - Oui. On m'a dit qu’il y aurait, là c’est, je l’ai donné au conditionnel, un avion qui a
accompagné, qui a dû retourner en, en Tanzanie, quand il s’est rendu compte qu’il y avait quelque
chose qui se passait en l’air. Mais, là, ça pas été non plus confirmé.
PD - C’est pas quelque chose que vous avez confirmée.
JK - Non.
PD - C’est une information...
JK - C’est une information. ..
PD - que vous avez qui est non-confirmée.
JK - Mais par contre je sais que effectivement deux avions étaient bloqués au sol, puisque nous
avons envoyé une délégation pour les récupérer avec des pilotes et la délégation n’a, n’a pas pu les
avoir.
PD - Marcel, as-tu quelque chose à poser sur cette partie-là ? Non ?
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MD - Non, c'est, c’est euh, là de toute façon, il y a des, il y a des choses, qui c’est de
l'information qui est là, puis il y a pas d'explication pourquoi on ne peut pas déterminer, euh, vous
savez, la source semble être fiable, la source de l’information semble, semble être fiable, euh, mais
ça c'est, c’est, c’est, c’est assez euh...
PD - C'est l'information comme vous l’avez dit qui nous est remise pour information {inaudible]
JK - Oui.
PD -Ok.II y a d’autres points que vous avez là-dedans qui est plutôt, plus de l’enquête que vous
l'avez...
MD - [inaudible] Mobutu aurait été avisé par un haut cadre de l’Elysée, de l’éminence du danger. Il existerait un rapprochement avec le suicide d’un cadre de l’Elysée et ces communications. Est-ce que c’est relié ? Qu'est-ce que ça a à voir avec l’autre ça ?
JK - Non, c’est à part.
MD -[inaudibie]
JK - Ça, c’est à part.
MD -...avion présidentiel.
JK - Ça, c’est à part. C’est parce que dans le texte qui a été reproduit il y a pas de paragraphes.
MD - Euh, ‘le ministre des affaires étrangères n’a pas accompagné le président sur le retour,
comme il est d'usage. Aussitôt la mort du président connue, ce même ministre, Anastase Gasana,
fut vu au State House, en Tanzanie’. Est-ce que c’est euh, c’est un fait, c’est un fait significatif qu’il
a été vu au State House en Tanzanie ?
TK - C’est comme je l’ai dit, je, je ne désire pas faire de commentaires sur ce texte, qui m’a été
remis comme tel, et que certainement vous sauriez trouver dans mes documents que vous m’auriez
pas je préfère le donner tel quel, puis à chacun de tirer sa conclusion, de faire son commentaire.
PD - Est-ce que vous, vous en avez fait une interprétation personnelle ?
JK - Non, je n'ai pas fait d'interprétation personnelle. Je me suis gardé, même si j’en ai eu, de,
de, de l’exprimer ou de le dire. Donc je me suis dit, ‘ça c’est une information qui m’a été remise par
une personne identifiée écrit, écrite, donc je, je m’en tiens à ça’.
PD -Ok.
-
MD -Est-ce que le même, le, les [inaudible] des voyages entre Mulindi, le quartier-général du
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FPR, à Dar-es-Salam est le même, est dans le même document ?
JK - C’est dans le même document.
MD - C'est dans le même document ?
JK - Oui.
MD - ‘Il fera bloquer au sol les deux avions qui accompagnaient le Président.” Qui le fera?
[inaudible]
JK - Oui.
MD - Toujours le Ministre Gasana ?
PD -Ça, cest quelque chose que vous avez sûrement pu vérifier vous-même ? Ça faisait croire
que comme gouvernement vous avez dû tenter dé...
JK - Non, on a envoyé une délégation pour récupérer les avions, donc en vérité des, des pilotes,
ils sont partis en Tanzanie, puis ils n’ont pas pu obtenir les avions.
PD -Ça c’est quelque chose que vous, vous...
JK - Oui.
PD -... Vous savez de vous-même, c’est à dire que vous avez vérifié comme {[inaudible]
JK - Mais ça, à l’époque, si, si je l’ai eu quand j'étais à Bukavu, voilà que les avions avaient
tenté, on avait tenté de les obtenir quand on était encore au Rwanda.
PD - Mais c’est pour vous dire que...
JK - Ceci est, est vrai.
PD - Cette, cette partie-là, vous, vous pouvez la...
JK - Oui.
PD - Vous pouvez la témoigner vous-même.
JK - Oui.
PD - Que vous avez envoyé des gens pour les récupérer, puis vous, il vous était interdit de les
récupérer.
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SJ
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FR
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JK - Oui.
PD - Ok. Est-ce que vous savez qui vous a interdit de récupérer les avions, à ce moment-là ?
C’est euh...
JK - Ça, c'était le gouvernement tanzanien qui devait agir, donc ça ne, ça ne pouvait pas être
quelqu'un d’autre, qui n’était pas du gouvernement tanzanien.
PD -OKk. C'était un ordre gouvernemental ?
JK - Oui.
MD -ILlest où maintenant Gasana ?
JK - I est Ministre des affaires étrangères.
MD - C’est le poste qu’il occupe, euh, encore, euh, à ce moment.
JK - I est Ministre des affaires étrangères dans le. ..
PD -ce qu’il occupe présentement
MD - C’est le poste qu’il occupe présentement.
JK - Oui.
PD -Ok? |
MD -Oui.
PD -Bon. Euh, les gens avec qui, qui étaient venus vous rencontrer, un certain Damien Muyu...
JK - Muhamyankaka.
PD - Oui. ‘Ils ont même envoyé un petit porteur de Nairobi pour venir me chercher. J'ai refusé.’
Pourquoi avez-vous, euh, avez-vous refusé de vous rendre à Nairobi ?
JK - C’est par méfiance. Je me disais ‘mais on me dit d’aller rencontrer la CIA’.
PD -Oui.
JK - Je, où, comment, pourquoi ?
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PD -Ok.
JK - Qu'est-ce qu'ils ont, qui qui qui sont-ils ? C’est ça la...
PD - Ok. A ce moment-là, c’est euh, c’est, est-ce que, c’est pas les seuls genres de voyage
comme ça qui VOUs étaient proposés, c’est pas la seule. ..
JK - Non.
PD -... personne qui s’était approchée de vous ?
JK - Non. J'ai... il nous a raconté l’histoire de mes prières donc ça pouvait correspondre aussi
à une telle démarche, donc j'ai, j'ai refusé carrément. Donc le petit porteur est venu et retourné seul.
PD - Si vous ne contrôliez pas l’information du [inaudible] vous absteniez à ce moment-là. ..
JK - Oui, oui.
PD -...d’embarquer dans le, dans un voyage qui vous était proposé aussi alléchant que court.
Les documents que vous avez reçus de, par Callixte...
JK - I me l’a fait lire et il l’a repris.
PD - Juste une euh...
JK - Une lecture...
PD - Une lecture.
JK -... puis 1} l’a repris.
PD - Ok. Donc, c'était de mémoire que vous...
JK - C'était de mémoire que je me dis, mais après quand je me suis, je me rendrais à Nairobi,
à ce moment, je pourrais en prendre contact...
PD - Avec ?
JK - Le document.
PD - Avec le document.
MD - Vous avez vu le document ?
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JK - Oui, je l’ai vu.
PD -Ille lui avait remis une copie à Jérôme. Comment, comment avez-vous emmené à avoir
une copie de ce document-là ? Qui...
JK - C’est après discussion avec cette, ce groupe de gens qui étaient à Nairobi, et que, avec
lequel nous avons composé la délégation qui a fait le voyage de la Jamaïque, que nous, nous, nous,
nous avons décidé ensemble de la conservation de ce document. Et en tant que responsable ils m'ont
confié l’ensemble du, du document.
PD - Ok. Qui vous a remis ce document-là ?
JK - C’est Damien.
PD -C'est Damien. C’est Damien qui l’avait toujours en son contrôle.
JK - C'était lui, c'était lui qui en avait sous le contrôle, c'était lui le responsable du groupe.
Parce qu’ils avaient une organisation, une association qui déléguait le travail.
PD - Vous, vous avez le nom de l’organisation ?
JK - Il s'appelait euh, Alliance pour la renaissance nationale du Rwanda, ARENA.
PD - Vous aviez pas à douter de ce, ce, ce Damien-là, vous ? Ou ce que ça vous a semblé
quelqu'un qui était de bonne foi ?
JK - Ouf, pas a priori puisque j'ai, ce n’était pas le premier contact, mais le, le fait. ..
MD - Ce n’était pas le premier contact avec lui ?
JK - Non, je, j'ai, j'ai...
MD -{inaudible]
JK - J'aurai.
MD - Vous avez refusé. ..
JK - On s’est rencontré à Goma. .
MD -Oui.
JK - Il a fait enyoyer un petit porteur. Puis j’ai, je l’ai rencontré à Nairobi, on a eu une
discussion ensemble, il m’a montré le document. C’est à ce moment-là que je me suis dit que ça
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pouvait être quelque chose de sérieux. Et puis, il m’a parlé de, de l'ambassadeur au Canada, que moi
je connaissais, pour avoir été un de ses employés quand j'étais à la Caisse populaire du Rwanda, lui,
il était Directeur-général. Et puis, j’ai téléphoné à cet ambassadeur, il m'a confirmé ça.
MD - Alors, vous l’avez appelé ce monsieur ?
JK - Oui.
PD - Les gens de, que vous identifiez comme des gens de la CIA, ou des gens qui se
repésentaient comme étant des gens de la CIA, est-ce que vous êtes venu en contact physique avec
eux ?
JK - Non, nous avons essayé par ce voyage, nous ne nous somme pas parlés, nous avons organisé
d’autres voyages qu’on n’a Jamais parvenu à les rencontrer.
PD - Monsieur Kabiligi, euh, est-ce qu'il a fait partie de votre aventure à Kingston ?
JK - Oui.
PD - Est-ce qu’il avait vu le document ?
JK - I] Pa vu.
PD -I l'a vu ?
JK - Oui. Avec les yeux, il l’a vu.
PD -Ok.
JK - Mais il n’a jamais eu de copie. ‘
PD - Sans avoir de copie, euh. Est-ce que vous, est-ce que c’est vous qui avez confirmé votre
présence en sol jamaïcain ?
JK - Îs nous avaient indiqué une adresse où nous devions, arrivés en sol jamaïcain, téléphoner,
communiquer que nous étions là.
PD - Est-ce que c’est vous, ce que je demande...
JK - Oui, oui.
PD -...est-ce que c'est vous personnellement qui avait téléphoné ?
JK - Non, c’est pas moi, c’est pas moi qui ai téléphoné ?
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h 479484
PD - Quelle personne a fait des.
JK - C'est Damien.
PD -C'est Damien.
JK - Puisque c’est lui qui, qui était l’homme de contact. C’est lui qu’on téléphonait, c’est lui
qui était le contact. Mais, moi j'ai eu certaines discussions au téléphone avec eux.
PD - Avec ces gens-là ?
JK - Oui.
PD - Lors de Ia même occasion, lors du même voyage, ou ?
JK - Oui, au cours de cette période-là, j’ai eu personnellement des téléphones directement avec
eux.
PD - Vous avez fait avec ces gens-là ?
JK - Oui.
PD - Ça vous a semblé sérieux ?
JK - Peut-être pas dans l’objectif, mais sérieux dans le fait que ça pouvait effectivement être des
gens de la CIA, et qui [inaudible] autre chose que ce qu’ils me disaient. C'était admis de, de, de
voir jusqu'où ils pouvaient aller, de aussi de, de, de cheminer avec eux pour voir exactement qui ils
sont et jusqu'où ils peuvent aller. C’est comme ça que moi je voyais l'information.
PD - Les lettres d'entente, là, concernant les six points demandés, là...
JK - Oui.
PD - Est-ce que vous savez quel, à quel endroit ils sont, euh, ces documents-là ?
TK - Ils sont dans le même document conservé au même endroit.
PD - C’est toujours conservé au nouveau Congo, euh...
JK - Je ne sais pas combien [inaudible] là-bas, que seulement, la seule [inaudible] c’est que je
l'ai vu. Je ne peux pas savoir aujourd’hui ce qu’il, ce qu’il a
PD -Ilest impossible de savoir, euh...
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{47947
MD - finaudible] ce coffre-là, savez- vous si elle était la seule à contrôler ce coffre ?
JK - C’est comme dans les banques, où vous pouvez louer un coffre où il est déposé vos objets
de valeurs. Vous payez pour ça. On avait payé la location de ce coffre.
MD - Vous aviez payé la location du coffre.
JK - Oui.
MD - Est-ce que vous connaissez le, la Banque, Banque commerciale... .
JK - C'était la Banque commerciale du Zaïre.
MD -...à Kinshasa.
PD - Est-ce que c'était une succursale ?
JK - Une succursale, euh...
PD - Mais, ce que je veux dire, est-ce que c’est, est-ce qu’il y avait seulement une de ces
institutions-[à à Kinshasa ou c’est, il y en a plusieurs ?
JK - Je, je ne suis pas informé. ..
PD - Vous ne savez pas.
JK - Je ne sais même pas, je ne connais même pas le, le, la banque où ça se trouvait, je ne
connais pas le lieu, c’est juste une information. ..
PD - Est-ce qu'effectivement il y eu le, ils avaient tenté de fonder un nouveau parti politique
sans. qui contenait pas de, de, ceux-là, mais de, de suspectés génocidaires ?
JK - Moi je ne l’ai pas fait, mais je crois que les militaires ont essayé.
PD -Les militaires ont essayé.
MD - Le coffre, savez-vous à quel nom il était ?
JK - Oui ?
MD -Le coffre, en quel nom il était.
JK - [finaudible] Béatrice.
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MD - Au nom de Béatrice ?
JK - Béatrice Bicamumpaka.
MD - Bicamumpaka ?
JK - Oui.
PD - Le gouvernement zaïrois a refusé de donner son accord à ça.
JK - C’est qu'ils nous ont dit. Eux... passé la date qu’ils nous avaient promises, nous les avons
recontactés, ils nous ont dit que 1ls ont des difficultés avec le gouvernement du Zaïre, qui leur are,
qui a, qui aurait refusé de leur accorder le passage qu’ils espéraient avoir.
MD - Alors, le document qui est qui est là-bas dans le coffre, il y a en premier il y a le document
qui euh qui parle de, de, de documents contenant deux parties, le premier l’enquête sur la mort du
Président, le deuxième proposition qu’ils avaient l’intention de vous faire. [?]
JK - Oui.
MD - C'est ce document-là.
JK - Oui.
MD - Est-ce que c’est le seul document qui est dans ce, dans ce coffre ?
PD - Je vais devoir... je vais devoir vous arrêter puis, parce que ça fait déjà trente minutes
comme il faut, pour que... il est 17 heures 21. Je vais juste changer le ruban.
Fin de la face À de la cassette 12.
Face B :
PD -Ilest toujours 17 heures 21, le 25 septembre. On poursuit.
MD - Euh, je demandais, c’est le seul, c’est le seul document qui serait dans ce coffre, ou si à
votre connaissance il y a eu d’autres documents d’ajoutés.
JK - Non, je crois que tous les documents qui sont, qui seraient, de mon point de vue devraient
être en rapport avec ce dossier, puisque il y a eu tous ces différents contrats, tous ces échanges de
fax, que nous avons faits, tout ça on a mis ensemble.
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h 47949
MD - Et c'était, c'était dans ce, et ça, c'était quelle date encore, vous vous rappelez ?
JK - Je ne peux pas, je ne sais pas la date exacte...
MD - Après [inaudible]
JK -... mais c’est, mes contacts ont été, ont débuté à la fin du mois de décembre 94, nous avons
poursuivi jusque la mi-mai, ou fin-mai 95.
PD -Les communications que vous aviez. .. avec ces gens-là, c’est, par fax, c'était à quel, c'était
dans quel pays ?
JK - C'était le Canada.
PD - Est-ce que vous savez à peu près la région ? Non ? Vous vous souvenez pas de l’indicatif,
de rien. C’est pas quelque chose...
JK - Mais dans les documents, les numéros de téléphone et les numéros de fax sont repris...
MD - Oh oui ?
JK -... et les numéros de compte aussi.
MD - Est-ce que vous avez d’autres copies des documents ? Est-ce que c’est le seul endroit où
on peut trouver euh...
JK - C’est le seul.
MD -...cette information-là ?
JK - C’est le seul.
MD - Vous avez pas dans vos documents, vous avez rien rien rien.
JK - J'ai jamais voulu l'avoir avec moi.
MD - Alors vous avez aucune information.
PD - Est-ce que vous aviez à l’esprit que des gens avaient pu faire ça pour euh obtenir de l’argent
tout simplement ? Dans le but, dans une fraude...
JK - Oui, oui, oui, on y a pensé, et c’est pour ça qu’on a dû essayer de vérifier le mieux qu’on
pouvait, et euh, on a décidé de prendre ce risque.
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en
PD -Ok.
JK - Mais, c’est, c’est, c’est, c’est une information, ou c’est une idée qui nous est venue et qui,
sur laquelle on a discuté, puis on s’est dit, ‘Qu'est-ce qu’on peut faire comme vérification pour avoir
un minimum de contrôle.” Donc, la première vérification fut de demander à l’ambassadeur qui était
à, au, au Canada, de vérifier si ces gens-là existaient vraiment, si, s’ils sont reconnus par quelqu’un
d’autre comme étant de, de la CIA. Il aurait, et là c’est, ça reste à vérifier, il aurait fait vérifier par
ses relations au niveau de l’ambassade de l’Union soviétique et ils ont confirmé. On a, eux, ils nous
avaient posé, avant de nous demander l’argent, ils nous avaient demandé si nous avions l’argent.
Nous avions dit que nous en avions. Nous avions dit que nous avions deux millions de dollars. Le
fait qu’ils nous demandent, alors que nous étions prêts à payer peut-être la moitié ou le tiers, qu’ils
nous demandent 135 000, c’est humanitaire. Si ce sont des escrocs, ce sont des escrocs gentils. Ce
qu’ils demandent, peut-être qu’un dixième ou [inaudible] du, du montant...
PD -Ils demandaient 6.75 pour cent à peu près du...
TK - Oui. Ça fait tout...
PD - De votre avoir.
JK - Oui. Ce qui fait que tous, tous, toutes ces informations, et puis le fait que effectivement,
euh, les choses qu'ils, disons, les informations qu’ils donnaient, pouvaient être fiables, c’est à dire,
le, dans tous les cas, même si c'était des escrocs, ils étaient bien informés sur la situation du Rwanda.
PD -Oui.
JK - Le fait que il y ait beaucoup d'ONG américaines, qu’ils disaient qu’ils contrôlaient, et qu’ils
nous les citaient, les ONG qu’ils contrôlaient, ça c’est une information que nous savions. Le fait que
les, les ONG soient infiltrés, je crois que ça a été démontré, puisque plus tard les, le gouvernement
rwandais a dû en expulser une bonne partie, a suspendu une centaine de, d'ONG, [inaudible] de
Kigali, dans la même, dans la même période, ça fait tout ça qui, qui fait que même si c'était des
escrocs, c'était des escrocs qui étaiént assez bien informés sur la situation du Rwanda.
PD -... Marcel, as-tu quelque chose à ajouter ?
MD - Non. J'aurais voulu voir l’autre, quand on parlait euh, euh, [inaudible]. Dans tout, dans
tous les, les, euh les contacts que vous avez eus avez ces gens-là. . . vous leur avez parlé, vous avez
réussi à leur parler à quelques occasions, quand vous êtes allé entre autres, euh, euh, à Kingston,
“vous avez confirmé votre présence à votre contact en sol jamaïcain”..….
JK - Oui.
MD - Vous avez réussi à leur dire que vous étiez là.
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4
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JK - Oui.
MD - Par, au téléphone ?
JK - Au téléphone.
MD - Est-ce que vous l’avez contacté à l’endroit où vous deviez les contacter, est-ce que vous
avez...
JK - Non, pas...
MD -...réussi à les rejoindre facilement ?
JK - On à réussi à les rejoindre facilement, mais le problème qu'il y a eu, c’est que, euh, la, la
sécurité jamaïcaine ne nous a pas permis de sortir pour nous rendre à l’hôtel où, où on nous attendait.
MD -Etces gens-là n’ont pas jugé bon de, de, de...
JK - Ils ont dit que pour leur sécurité ils ne pouvaient pas, à partir du moment où il y a eu un
incident, ils pouvaient pas apparaître.
MD - Mmm finterrogatif]. . . Le seul choix qui euh, qui vous restait, c'était de retourner. . . par
contre en retournant par hasard, vous vous êtes fait intercepter par la police de Londres.
JK - Ce n’est pas tellement par hasard, parce que de Kingston nous, nous étions déjà affichés
comme des, des irréguliers, donc là c’est pas, c’est pas, ça pas été un hasard.
MD -Ils vous ont... on vous a interrogés ?
JK - Oui.
MD -Eton vous a laissé aller...
JK - [inaudible]
MD -... par la suite est-ce que vous avez pu reprendre votre vol quand même ?
JK - Où ?
MD - Le, le vol qui a, vous étiez censé reprendre ?
JK - Oui. Ils nous ont conduit sur le, le, le prochain vol qui rentrait sur Nairobi.
MD -Oui. |
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JK - Eux-mêmes, ils nous ont pris en charge...
MD - Ils vous ont pris en charge.
JK - .. pendant que nous étions là, et puis ils nous ont reconduit sur l’avion. Je n’étais pas
[inaudible]
MD - Vous êtes arrivé le lendemain. Euh, de quelle façon que le pr, que le pr, que le contact
suivant a été fait avec ces gens-là ?
JK - Rendus sur Nairobi, nous avons, nous avions le numéro de téléphone, nous avons téléphoné.
MD - En, en, en Jamaïque ?
JK - Oui. Ils nous ont dit qu’ils savaient, ils ont suivi ce qui, ce qui s’est passé, maïs qu’ils ne
pouvaient pas intervenir.
MD _- Mmm hmm {affirmatif].
JK - Ils nous ont demandé si nous avions, nous, des visas pour un pays, ou des propositions pour
un pays, qui n’est pas un pays francophone, et qui n’était pas un pays africain. Alors, il n’y en a pas
beaucoup, de pays non francophones et non africains pour lesquels nous avions des visas. Il a eu,
il fut question de, de, de tenter pour les Emirats Arabes Unis, et puis on a vu, ils nous ont dit qu’ils
trouvaient que ça prendrait trop de temps peut-être pour négocier tout ça, et qu’ils préféraient peut-
être conclure par fax, que la régularisation des contacts physiques se ferait après.
t
PD - Vous auriez pu aller en Allemagne, non ? Les frontières allemandes ne sont pas ouvertes
aux chefs du Rwanda ?
JK - Mais on savait qu’on pouvait risquer de se faire, euh, arrêter directement.
PD -Ahoui?
JK - Oui.
MD - Non, je voulais voir ça, des personnes qui étaient sur la délégation, parce que j’en ai perdu
un bout, euh, la délégation, c’est combien de personnes sur la délégation, là, qui sont, combien de
personnes en, [inaudible] en tout, sont, sont, au courant de ce projet ou ont vu les documents ?
TK - Je les ai nommés.
MD -lci, ou est-ce que c’est, ceux qui ont vu les documents, là, ce serait ces personnes-là ?
JK - Oui.
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MD - Jérôme, Damien.
JK - Callixte.
MD -Callixte, Ca, Ca, Callixte, qu'est-ce que...
JK - Je connais pas son nom. Samuel et puis moi-même, plus euh...
MD - Vous en avez discuté avec Bizimungu et Kabiligi.
JK - Oui.
MD - Vous en avez discuté à quel, à quel moment avec eux ?
JK - Au retour. Quand nous sommes retournés au Zaïre.
MD - Au Zaïre, en retournant au Zaïre.
JK - Parce que Bizimungu, lui, était toujours au Zaïre.
MD - Est-ce que, est-ce qu'ils avaient été sensibilisés à cette mission avant votre départ, ou ?
JK - Oui, j'avais sensibilisé Kabiligi, pour que lui, puisque ils nous avaient demandé d’être
accompagnés par un militaire de haut rang.
MD - Eux, ils vous avaient demandé ça.
JK - Oui.
MD - Alors, vous en avez parlé avec Kabiligi.
JK - Oui. Bizimungu n'était pas, n'étant pas sur place, il était, à l’époque il était au Togo.
MD - Ah, qui, qui, quel militaire vous a accompagné ?
JK - Kabiligi.
MD - C'est lui-même qui est allé.
JK - Oui.
MD - En revenant, ok, en revenant de Nairobi, vous les contactez par téléphone, et c’est là que
vous vous entendez pour, pour, euh, échanger par fax.
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47954
JK - Oui.
MD - Quel numéro de fax à Nairobi vous avez, est-ce que c'était à, à, à partir de Nairobi que les
échanges doivent se faire ?
TK - Out.
MD - Et quel fax que vous employez à Nairobi ?
JK - On fait, on va à la poste, ou dans des bureaux privés.
MD - Vous aviez pas un fax à vous.
JK -Non.
MD - Alors, eux, ils acceptent de vous a, de vous transmettre des messages.
JK - On leur donne un, un fax et on se convient d’une heure, et puis on va recevoir le message,
on s’asseoit, puisque c’est l’heure précis, 1ls téléphonent d’abord, confirment, puis ils envoient.
MD - Ok, à l'heure vous êtes assis toujours sur place...
JK - Oui.
MD -... pour euh, et ça c’est pr, ça c’est arrivé à combien d’occasions, que vous avez reçu des
fax.
JK - Je ne peux pas savoir, mais ce, ce n’est pas une fois, ce n’est pas deux fois, c’est plusieurs
fois. |
MD - C'est plusieurs fois.
TK - Oui.
MD - Dans une période de...
TK - Très limitée, de, de deux mois, disons.
MD - De deux mois.
JK - Oui.
MD - Vous êtes, est-ce que vous êtes demeuré à Nairobi pendant deux, trois mois ?
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JK - Ouh, presque. On a fait juste un voyage à, au Zaïre, et puis on est revenu après une ou deux
semaines seulement.
MD - Et vous étiez resté spécifiquement pour cette...
JK - Pour ça.
MD -...pour cette chose.
JK - Oui.
MD - Et pendant les deux mois, est-ce que, quelle sorte d'évolution, euh, qu’il y avait dans le
dossier?
JK - C'était surtout ce dossier, c’était de, de, c'était surtout le, le, le, le dossier militaire ou alors
les, les, les propositions de textes qu’ils nous, qu’ils nous envoyaient.
MD - OK, eux vous envoyaient un texte de proposition, vous l’étudiez, et vous re, vous
retournez...
JK - Oui.
MD -...la réponse ?
JK - Oui.
MD - Les textes, euh, à quel moment, l'argent là, vous avez parlé tout à l’heure d’argent, quel
moment est-ce que vous avez eu le premier montant, au début, est-ce qeu c'était fait au début, au
début ? |
JK - Ça a été fait quand on a fini les, de conclure...
MD - L’entente.
TK - Oui.
MD - Ça, c’est au début ? Avant, avant, avant de produire, avant qu’on, qu’on payait ces
échanges ?
JK - Quelles échanges ?
MD - Les échanges of, sur fax, par fax.
JK - C’est après.
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UT
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on
MD - Après ça.
JK - Les échanges se...
MD - Après ça.
JK - Oui.
MD - Ok, il me semble [inaudible] donc, si on avait discuté de ça, euh...
PD - [inaudible] Notre Colonel français, Monsieur Lesec, qui vous a rendu visite, est-ce qu’il vous a interrogé, est-ce que c’est quelqu'un qui vous a passé à un interrogatoire ?
JK -Oui, il m’a interrogé, il m’a posé la question personnelle, il m’a demandé, ‘est-ce que vous
ne trouvez pas, euh, contre nature que vous puissiez être contacté par les gens de la CIA pour vous
aider ?’. Et je lui ai dit que je n’avais aucun contact avec eux que ce soit.
PD - Donc, cette information était connue des services secrets français ?
JK - Connue, oui.
PD - Ok. A tout le moins, en tout cas du Colonel, là.
JK - Oui. Il me l’a, il m’a posé la question...
PD - Ça, j'ai, j'ai, c’est ce que là j’ai dit, les services secrets [inaudible] pas à ce que vous lui
parliez.
JK - Oui, eub, lui, il était attaché militaire au niveau de l’ambassade de, de France à Kinshasa.
Donc, il serait proche du service de renseignements sans [inaudible]
PD - Lui s'est réuni avec Monstéur Kabiligi ?
JK - Après la réunion avec moi.
PD -OKk. Et l'état-major ?
JK - Oui. Je, c’est à dire, la suite, je l’ai, je l’ai pas contrôlé, je sais que il est allé les contacter
parce qu’eux ils vivaient à Goma, moi je vivais à Bukavu. Ils ont discuté sûrement, je n’ai jamais
su ce qu’ils ont discuté, je n’ai jamais su ce qu’ils ont décidé ensemble.
PD -OKk. Juste, la chose, moi, qui, que je m’interroge, c’est, est-ce que vous savez qui était
présent ?
-
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JK - Non.
PD - Dans la rencontre avec Monsieur Kabiligi puis Monsieur Lesec ?
JK - Non, non.
PD - Comment avez-vous su que Monsieur Lesec [inaudible] Monsieur Kabiligi ?
JK - Non, par, par des, disons, des gens qui, qui ont vu le, un Français militaire dans le camp,
et moi j’ai rapproché ça, puisqu'il m'avait dit qu’il le verrait lui-même.
PD - Ok. Lui, il, quand il vous a quitté, il a dit...
JK - I m'a dit...
PD - ‘moi, je m'en vais rencontrer euh”
JK - Oui, oui.
PD -Ok.
MD - Vous dites qu'après ça les relations avec les militaires après cette rencontre, les relations
avec les militaires se sont gâtés ?
JK - Oui.
MD - Immédiatement après ?
JK - Presque.
MD - Est-ce que vous savez, euh, Kabiligi, euh, est-ce que vous avez pu discuter avec Kabiligi
pour savoir de quoi, qu'est-ce, quelle avait été le sujet de la conversation, ou ?
JK - J'ai essayé, mais il n’a, mes relations étaient, n'étaient pas ce qu'ils étaient avant.
MD - Vous avez senti un changement à ce moment-là.
JK - Oui, oui.
MD - Eteuh, vous avez jamais voulu parler de ce projet, de cette chose ?
JK - Non.
MD - Jamais, jamais.
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JK - Non. Parce que eux, ils avaient un plan, un, comme il m’a expliqué, ils avaient leur plan.
MD - Avec les Français.
JK - Il n’a pas dit que c’était avec les Français, mais il, il m’a dit qu’ils ont leur plan, donc je leur
dis, ‘bon, bonne chance’.
MD - Ils avaient pu, c'était la fin de, de, de cette chose ? Est-ce que c’est la fin.
JK - J'ai essayé, j'ai essayé de reprendre contact, mais eux, 1ls nous ont repr, ils nous ont
reproché, euh, le fait qu’ils n’aient plus d’interlocuteurs unis.
MD - Ils savaient ça.
JK - Îs savaient ça. Que ils ne peuvent pas continuer parce qu’ils ne savent pas à qui s’adresser.
PD - C’est comme ça que ce, ce projet-là a pris fin.
JK - Oui.
MD - Les intérêts américains que vous citez ici, est-ce que c’est quelque chose de...
JK - Oui.
MD -Ici?
JK - Oui.
MD -Oui?
JK - Oui. Parce que sur...
MD - [inaudible]
JK - Sur cette question, la, l’aéroport dans le Bugesera c’est une histoire qu’on nous racontait
depuis des années, on, qui, qui n’avait jamais été vérifié, on disait que les Américains auraient
demandé au Président Kayibanda de leur donner un terrain où ils mettraient une base militaire dans
le Bugesera, et qu’en retour ils allaient macadamiser les principal, les principaux axes routiers. Ça,
c'était une histoire que je connaissais même quand j'étais enfant. Ça, c’était une histoire qui se
disait. Après, j'ai, à Nairobi, j’ai été contacter un vieux politicien, un ancien qui a connu les deux
régimes pour lui demander ce qu’il pensait. . .des Américains. Il m’a répété ça. Et là, je n’ai pas
raison de ne pas penser que ça puisse avoir été discuté un jour dans les cercles politiques. Il m'a dit
ceci : c’est un certain Habimana Bonaventure, c’est le, l’ex-secrétaire général du MRND, quand
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il était encore parti unique. Lui il fut le seul, l'unique secrétaire général du MRND quand il était
parti unique. Il était considéré comme le deuxième personnage du pays au niveau du, de la préséance
après le Président. Il m'a dit que le Président Kayibanda leur aurait dit que effectivement les
Américains lui ont demandé un terrain, une base militaire dans le Bugesera. Mais que les Belges à
l’époque lui auraient demandé de ne pas accepter.
PD - C'était pas du neuf, c'était quelque chose qui...
JK - C’est ça, c’est ce qu’il m'avait dit.
MD - finaudible} Ça faisait, ça faisait du sens.
JK - [inaudible]
MD - L'exclusivité des exploitations minières, est-ce que déjà, est-ce que c’est, est-ce que les
exploitations minières, est-ce que les produits des exploitations étaient effectivement vendus aux
Etats-Unis ?
JK - Non. Les, les, ça, ça revient aux Belges.
MD - Ça revient aux Belges.
JK - Ça revient aux Belges. Jusqu’à preuve du contraire.
MD - Mais de toute façon, tout ça, ces ces points-là, pour vous, c'était, mis tout ensemble, c'était,
ça pouvait être, ça pouvait avoir une certaine valeur.
JK - Oui.
MD - Exclusivité dans l’informatique et les comm, les télécommunications, est-ce que le
gouvernement rwandais a déjà fait affaire avec les Américains, ou si...
JK - Mais, je crois qu’ils sont en train de, le, l’Internet, c’est, ça appartient à qui ? Parce que ils
ont ouvert la première ligne Internet au Rwanda tout récemment.
MD - {inaudible] Collaboration dans la surveillance de sept pays limitrophes. [inaudible] de
beaux exigences, là, il y a pas de problème avec ça ?
JK - Non, non.
MD - [inaudible] textes d’ententes pour mettre en pratique ce plan, comprenant des actions
militaires. Kabiligi a effectivement établi une liste des besoins ?
JK - Oui.
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si
h :478ca
MD - Vous avez pu, vous avez là, après le rencontre de Kabiligi avec, euh, avec le Français,
c'était la fin.
JK - Oui.
MD - Eux auraient appris ça puis ont dit, ‘Fini’.
JK - Oui.
MD - Euh, les, les montants d’argent qui avaient été réservés pour ça, qui étaient, qui étaient
identifiés pour ça, qu'est-ce qu’il en est devenu.
JK - J'ai complètement perdu contact.
MD - Qui avait le contrôle, sinon, sur ces montants-là ?
JK - C’est le, le, l-ex gouverneur de la Banque nationale, Ntirugirimbabazi Denis.
MD - Est-ce que lui, il aurait été mis au courant de ce [inaudible]
TK - Non. On lui avait demandé juste de faire un virement sur un compte.
MD -Vous lui aviez demandé de faire un virement sur un compte.
JK - C’est tout.
MD -Etle, le, le virement était fait pour quel montant ?
JK - Pardon ?
MD - A quel montant ? A quel montant le virement ?
JK - Pour 135 000.
MD -135.
JK - Oui.
MD - Mais vous aviez pas réservé, vous aviez pas réservé plus d’argent que ça pour ce projet.
JK - Non, euh...
MD - Parce que quand vous avez dit aux, aux gens de la CIA, vous leur avez dit que vous aviez
deux millions.
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JK - Oui. Et ils nous ont dit que eux ils avaient besoin, pour l'opération qu’ils comptaient faire,
de 135 000 dollars seulement.
MD -135 000.
JK - Puisqu’il s’agissait de payer un transport, non, un ou deux transports, je crois, par...
MD - Alors le deux millions n’a jamais été réservé, n’a jamais été compté...
JK - Puisqu’il n’a jamais été question de, non, j'avais
MD -Iln’a jamais été question de plus de 135 000. Ok. Merci.
PD - Vous voyiez quoi comme but là-dedans, comme gouvernement, comme militaires, comme
organisme, vous êtes en exil, il y a quelqu'un qui vous propose ça, est-ce que vous voyez une façon
de [inaudible] entrer au pays, de triompher en rentrant, ou quoi, c’est quoi, c’est quoi le but de vous
associer à cette démarche-là, d’aller dépenser pratiquement 10 pour cent de votre avoir total sur un,
un projet COMME Ça.
JK - Si, c'était, d’une part je, je crois que les. . . bien sûr tout le monde était intéressé de prendre
le retour, donc si c'était, si ça s’avérait être vrai, ça pouvait, ça résolvait nos problèmes. Même si,
si ça s’avérait être faux, le fait d’avoir des contacts, c'était aussi euh, ça résolvait aussi une part de,
de nos problèmes. Donc, le fait de sortir de l’isolement, d’avoir des gens avec qui on négociait un
dialogue, c'était déjà une, une partie du, de, de la solution à nos problèmes.
PD - Ça valait le prix.
TK - Oui.
PD - Vous avez essayé...
JK - Le prix ne nous semblait pas...
PD - Déraisonnable.
JK - Déraisonnable, par rapport à ce que nous pouvions attendre.
PD -Ok. Vous espériez par cette intervention-là, en ayant des armes, en ayant des, des, des
façons de rentrer au pays...
JK - C'était une façon.
PD -... De rentrgr avec le pouvoir.
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h 47969
JK - C'était une façon. Donc, si ça, si ça marchait, mais on se dit ‘même si ça ne marche pas’...
PD - Ça nous ouvre des portes.
JK -... ça nous ouvre des portes, on sait qu’il y a des gens qui se, qui sont intéressés par...
PD - Mmm {affirmatif] En fait, donc on va terminer ici. Est-ce que vous aimeriez ajouter
quelque chose sur les propos qu’on a tenus aujourd’hui ?
JK - Non, je n’ai rien à ajouter sur ça.
PD -Non? Ilest 17 heures 42, le 25 septembre 97. On va terminer l’enregistrement là-dessus.
Merci beaucoup.
Fin de la face B de la cassette 12,
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