Fiche du document numéro 14317

Num
14317
Date
Lundi 18 juillet 1994
Amj
Taille
84241
Titre
Rwanda : tension dans la zone française
Page
20
Nom cité
Cote
no 15528
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
LE Front patriotique rwandais demande à la France de livrer les responsables du génocide qui se sont réfugiés dans la zone de l'opération « Turquoise ». Faute de quoi, le FPR menace d'y pénétrer. Le porte-parole militaire du FPR, le commandant Wilson Rutiyisire, a fait une déclaration en ce sens, hier, devant la presse à Kigali. « Si les Français arrêtent et livrent les responsables des massacres, nous n'aurons pas besoin de faire mouvement (dans la zone protégée). Mais nous avons le devoir de poursuivre ces criminels, zone protégée ou pas. C'est notre droit de traîner ces criminels devant la justice », a-t-il ajouté. Le président du « gouvernement intérimaire » (celui de la dictature) et d'autres responsables en fuite se sont réfugiés à Cyangugu, la principale ville de la zone protégée par les soldats de l'opération « Turquoise ».

Un « accrochage » entre soldats français et forces du FPR s'est d'ailleurs produit, hier en fin d'après-midi, « à trois kilomètres à l'intérieur de la zone humanitaire sûre contrôlée par la France », a annoncé le même jour à Goma un porte-parole militaire français. L'accrochage, survenu à hauteur de Rubengera, au nord de la ville de Kibuye, n'a pas fait de blessés dans les rangs français.

A Goma (est du Zaïre), la situation s'est, elle aussi, dégradée. Un officier français, en réunion hier après-midi avec des représentants de l'ONU, a été blessé au thorax par une balle perdue, a annoncé le SIRPA. Opéré avec succès, il devrait être évacué prochainement sur la France. Un autre soldat français avait été légèrement blessé, samedi, dans le centre du Rwanda par des combattants du FPR qui ont parlé de « méprise ». Toujours hier, dix personnes ont été tuées lorsque l'aéroport de Goma, base de l'opération humanitaire française « Turquoise », a été atteint par trois tirs de mortier en fin d'après-midi, ont indiqué des journalistes français présents sur place. Les victimes sont des réfugiés rwandais, ont ajouté ces journalistes. Les tirs étaient tombés aux abords des pistes de l'aéroport, sans les toucher, selon une source militaire française. Le pont aérien a été suspendu.

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