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BRUXELLES, 20 juin, Reuter - L'archevêque sud-africain Desmond Tutu a
déclaré lundi que les troupes françaises ne seraient pas
opérationnelles en tant que force d'interposition au Rwanda et a
souhaité que des forces africaines interviennent pour mettre fin aux
massacres ethniques.
Je ne pense pas que nous pouvons faire avancer la situation lorsque
l'une des deux parties belligérantes affirme: 'Nous ne voulons pas de
ces gens'. Ils (les français) ne seront pas efficaces en tant que
gardiens de la paix et nous ne voulons pas froisser les
suceptibilités
, a-t-il déclaré.
La France a présenté au Conseil de sécurité un projet de résolution
pour pouvoir intervenir au Rwanda sous le drapeau des Nations unies. Le
texte doit être débattu mardi.
Cette initiative est combattue par les rebelles du Front patriotique du
Rwanda (FPR) qui reprochent à Paris le soutien apporté ces dernières
années au régime du président Juvénal Habyarimana. La mort de celui-ci,
le 6 avril, a déclenché des massacres contre les Tutsis. Selon les
organisations humanitaires, environ 500.000 personnes ont été tuées.
C'est une honte que tant de vies humaines aient été sacrifiées pendant
que la communauté internationale se tenait à l'écart, en spectateur
impuissant
, a dit Desmond Tutu.
Le prix Nobel de la paix 1984, en visite de deux jours à Bruxelles, a
précisé que les troupes africaines devraient se déployer au Rwanda avec
l'aide des pays européens.
Cela serait mieux, psychologiquement, que la force d'interposition
soit africaine. La psychologie dans cette affaire est très importante
et vous devez marcher prudemment dans ce genre de situations
, a-t-il
dit.
Il a ajouté que l'Afrique du Sud n'était pas encore prête à fournir des
troupes au Rwanda, ajoutant que les forces de son propre pays pouvaient
aussi être considérées avec suspicion au Rwanda. Nous devons faire
attention à ne pas apparaître comme des 'gros bras' en Afrique
, a-t-il
expliqué. /DC/WEM
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