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KIGALI, 20 juin, Reuter - Quelque 150 personnes, parmi lesquelles une
    trentaine d'enfants paniqués, ont été évacués lundi du principal
   hôpital de la Croix-Rouge, situé au centre de Kigali, vers le secteur
            contrôlé par le Front patriotique du Rwanda (FPR).
   Nous devons tout tenter et trouver de l'espace. Nous sommes débordés.
   Tant de blessés sont arrivés ici ces derniers jours
, a déclaré John
   Sundin, un médecin américain selon lequel l'arrivée de quelque 500 à
 600 blessés a pratiquement épuisé les ressources de l'hôpital monté à
              la hâte de l'autre côté de la ligne de front.
    Dans la nuit de dimanche à lundi Kigali a été la cible d'intenses
      bombardements des rebelles qui avancent progressivement vers les
           positions encore aux mains des forces gouvernementales.
   L'opération d'évacuation des blessés, nombre d'entre eux grièvement
 atteint ou en état de choc, a été menée par le Comité international de
   la Croix-Rouge (CICR) et la Mission des Nations unies pour l'assistance
      au Rwanda (Minuar) qui avaient auparavant obtenu l'assurance des
             belligérants que le convoi ne serait pas attaqué.
       Quatre camions, transportant des enfants hurlant de douleur et
     d'angoisse, se sont frayés un chemin dans les rues en ruines de la
     capitale et ont franchi sans encombres les barrages contrôlés par
 l'armée réguliére rwandaise et la milice Interahmamwe, son alliée tenue
          pour responsable de la plupart des massacres de Tutsis .
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                         Stabilité des lignes de front
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  Le convoi est ensuite parvenu au centre médical Roi Fayçal établi à la
    hâte par Médecins sans frontières (MSF) et la Croix-Rouge dans le
                             nord-est de Kigali.
       Les organisations humanitaires espèrent pouvoir poursuivre les
           opérations d'évacuation au cours des prochains jours.
   Malgré la violence de l'offensive lancée par le FPR contre les forces
   gouvernementales à Kigali, les lignes de front n'ont pratiquement pas
                  bougé, estiment des officiers de l'Onu.
       Il y a eu beaucoup de combats et il n'y a pas eu d'évolution
  significative sur le terrain
, a déclaré le commandant Jean-Guy Plante,
         porte-parole militaire de la Mission des Nations unies pour
                      l'assistance au Rwanda (Minuar).
   Le FPR, qui contrôle environ les deux-tiers de la capitale rwandaise,
     intensife les tirs de mortiers et multiplie les escarmouches contre
                          l'armée depuis vendredi.
   Le FPR avait lancé un raid vendredi matin en territoire gouvernemental
     pour sauver 600 civils tutsis bloqués dans le centre religieux de
                 l'église Sainte-Famille, dans la capitale.
     Des milliers de Tutsis, pourchassés par les miliciens hutus, sont
       toujours en danger. Les combattants du FPR ont déclaré qu'ils
    lanceraient de nouvelles attaques pour sauver les Tutsis, victimes de
      massacres depuis la mort, le 6 avril, du président hutu Juvénal
               Habyarimana dans un attentat contre son avion.
      Lundi la Minuar s'est déclaré dans l'impossibilité de rouvrir
   l'aéroport de Kigali aux vols d'approvisionnement faute d'avoir obtenu
     des belligérants des garanties suffisantes sur la sécurité. /AP
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