Fiche du document numéro 13947

Num
13947
Date
Lundi 20 juin 1994
Amj
Hms
14:41:00
Taille
86382
Titre
Kigali - violents combats et évacuation de blessés
Cote
reutfr0020011106dq6k00wjh
Source
Fonds d'archives
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
KIGALI, 20 juin, Reuter - Quelque 150 personnes, parmi lesquelles une
trentaine d'enfants paniqués, ont été évacués lundi du principal
hôpital de la Croix-Rouge, situé au centre de Kigali, vers le secteur
contrôlé par le Front patriotique du Rwanda (FPR).

Nous devons tout tenter et trouver de l'espace. Nous sommes débordés.
Tant de blessés sont arrivés ici ces derniers jours
, a déclaré John
Sundin, un médecin américain selon lequel l'arrivée de quelque 500 à
600 blessés a pratiquement épuisé les ressources de l'hôpital monté à
la hâte de l'autre côté de la ligne de front.

Dans la nuit de dimanche à lundi Kigali a été la cible d'intenses
bombardements des rebelles qui avancent progressivement vers les
positions encore aux mains des forces gouvernementales.

L'opération d'évacuation des blessés, nombre d'entre eux grièvement
atteint ou en état de choc, a été menée par le Comité international de
la Croix-Rouge (CICR) et la Mission des Nations unies pour l'assistance
au Rwanda (Minuar) qui avaient auparavant obtenu l'assurance des
belligérants que le convoi ne serait pas attaqué.

Quatre camions, transportant des enfants hurlant de douleur et
d'angoisse, se sont frayés un chemin dans les rues en ruines de la
capitale et ont franchi sans encombres les barrages contrôlés par
l'armée réguliére rwandaise et la milice Interahmamwe, son alliée tenue
pour responsable de la plupart des massacres de Tutsis .

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Stabilité des lignes de front
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Le convoi est ensuite parvenu au centre médical Roi Fayçal établi à la
hâte par Médecins sans frontières (MSF) et la Croix-Rouge dans le
nord-est de Kigali.

Les organisations humanitaires espèrent pouvoir poursuivre les
opérations d'évacuation au cours des prochains jours.

Malgré la violence de l'offensive lancée par le FPR contre les forces
gouvernementales à Kigali, les lignes de front n'ont pratiquement pas
bougé, estiment des officiers de l'Onu.

Il y a eu beaucoup de combats et il n'y a pas eu d'évolution
significative sur le terrain
, a déclaré le commandant Jean-Guy Plante,
porte-parole militaire de la Mission des Nations unies pour
l'assistance au Rwanda (Minuar).

Le FPR, qui contrôle environ les deux-tiers de la capitale rwandaise,
intensife les tirs de mortiers et multiplie les escarmouches contre
l'armée depuis vendredi.

Le FPR avait lancé un raid vendredi matin en territoire gouvernemental
pour sauver 600 civils tutsis bloqués dans le centre religieux de
l'église Sainte-Famille, dans la capitale.

Des milliers de Tutsis, pourchassés par les miliciens hutus, sont
toujours en danger. Les combattants du FPR ont déclaré qu'ils
lanceraient de nouvelles attaques pour sauver les Tutsis, victimes de
massacres depuis la mort, le 6 avril, du président hutu Juvénal
Habyarimana dans un attentat contre son avion.

Lundi la Minuar s'est déclaré dans l'impossibilité de rouvrir
l'aéroport de Kigali aux vols d'approvisionnement faute d'avoir obtenu
des belligérants des garanties suffisantes sur la sécurité. /AP

(c) Reuters Limited 1994

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