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KIGALI, 5 juin, Reuter - Les forces du gouvernement rwandais ont tiré
deux obus de mortier sur l'aéroport de Kigali où un avion de l'Onu
venait d'atterrir.
L'appareil, à bord duquel se trouvait le secrétaire d'Etat italien aux
Affaires étrangères Franco Rochetta, a été obligé de redécoller en
catastrophe.
Selon des témoins, un obus de mortier de 81 mm a explosé à environ 400
mètres du C-130 canadien qui était sur le point d'être déchargé sur le
tarmac de l'aéroport, situé dans la partie de la capitale aux mains des
rebelles du Front patriotique du Rwanda (FPR).
L'avion humanitaire de l'Onu a effectué un décollage d'urgence et
quitté le sol rwandais quelques secondes avant qu'un second obus de
mortier ne vienne s'écraser sur le tarmac, envoyant une pluie de
pierres sur des journalistes et des officiers de l'Onu.
Quatre autres projectiles ont touché l'aéroport moins d'une heure après
le départ de l'appareil, qui a regagné Nairobi d'où il était parti.
Je pense que cela montre que les forces du gouvernement rwandais (FAR)
sont dans l'obligation de contre-attaquer et que cela en fait partie
,
a déclaré le commandant Jean-Guy Plante, porte-parole de l'Onu.
C'est le plus grave incident en présence d'un appareil. Le FAR sait
exactement quand un de nos avions se trouve sur le tarmac puisqu'il
nous donne l'autorisation d'atterrir
, a-t-il ajouté.
Mais les casques bleus estiment qu'il s'agit essentiellement d'une
démonstration de force car les agresseurs auraient pu toucher
directement l'avion s'il tel avait été leur objectif.
Toutefois cet incident a une nouvelle fois pratiquement paralysé les
opérations de l'Onu à Kigali. Les convois de l'Onu ont interrompu
vendredi l'évacuation des civils des deux bords de la capitale
rwandaise lorsque des tirs rebelles ont été dirigés sur les camions de
réfugiés.
Franco Rochetta, qui se trouvait à bord de l'avion, venait à Kigali
pour déterminer si l'Italie devait envoyer des troupes en renfort des
casques bleus déjà au Rwanda.
Dimanche un obus de mortier est tombé à proximité d'une église où des
milliers de personnes avaient trouvé refuge, sans faire de blessés, ont
déclaré des membres de la MINUAR (Mission d'assistance des Nations
unies au Rwanda).
Tandis que l'armée rwandaise, dominée par les Hutus, attaquait
l'aéroport de Kigali, les rebelles du FPR (Tutsis) se rapprochaient de
Gitarama, l'un des derniers bastions tenu par le gouvernement à 40 km
au sud de la capitale.
Les rebelles avancent sur Gitarama, dont la prise, croient-ils, fera
chuter le gouvernement, mais la lutte sera rude car l'armée y est
préparée depuis longtemps
, souligne un casque bleu. /AP
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