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KIGALI, 19 mai, Reuter - Un trentaine de patients ont été tués jeudi
matin par la chute d'un obus de mortier sur leur tente dressée dans la
cour d'un hôpital du centre de Kigali.
L'établissement touché est situé non loin de la principale caserne des
forces gouvernementales à Kigali, dont les rebelles du (FPR) cherchent
à s'emparer avant de prendre la capitale.
L'hôpital, le plus grand de Kigali, été la cible de huit tirs de
mortiers vers 9h00 locales (7h00 GMT) après de nouveaux duels
d'artillerie entre les factions rivales. Selon un médecin, une
trentaine de personnes ont été tuées. Les forces gouvernementales ont
parlé de 50 morts.
Les journalistes qui ont pu se rendre sur les lieux ont vu un spectacle
de désolation. Des lambeaux de chair humaine jonchent le sol et les
murs sont maculés de sang.
Le général canadien Roméo Dallaire, commandant de la Mission des
Nations unies pour l'assistance au Rwanda (Minuar), a inspecté
l'hôpital après l'attaque. Il a été interpellé par un responsable:
Vous devez protéger la minorité mais vous devez aussi protéger les
autres. Nous devons vivre ensemble
.
A Genève, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui fait état
d'une grave menace d'épidémie de choléra, a exhorté les belligérants à
épargner les hôpitaux et l'autoriser à envoyer sur place une mission
d'évaluation des besoins médicaux.
Un délégué suisse du Comité international de la Croix-rouge (CICR) a
également été blessé au volant de sa voiture sur la route reliant la
capitale à la ville de Gitarama.
Une dizaine d'obus de mortier s'est abattue sur le casernement où sont
retranchées les forces des Nations unies à Kigali lors de violents
échanges de tirs entre forces gouvernementales et rebelles rwandais,
Il n'y a apparemment pas de victimes dans le rang de la force des
Nations-unies, selon un journaliste de Reuter.
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Annulation des vols
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On ne sait toujours pas d'où provenaient les missiles. La Minuar est
située dans les quartiers est de Kigali, aux mains des rebelles du
Front patriotique rwandais (FPR).
Le regain de combats a entraîné l'annulation de tous les vols des
Nations unies vers l'aéroport de la capitale du Rwanda, où les
affrontements interethniques des dernières semaines ont fait selon les
organisations humanitaires quelque 500.000 morts.
Les combats sont très intenses. Des obus ont aussi atteint l'hôtel des
Mille Collines
, où des centaines de civils sont réfugiés sous la
protection des soldats de l'Onu. Mais on ne nous a signalé aucune
victime là-bas pour le moment
, a déclaré Abdoul Kabia, porte-parole de
la Minuar.
Il a fait état d'une grande tension en ville et précisé que le
déploiement des 470 casques bleus était constamment réévalué en
attendant l'arrivée des 5.500 hommes que le Conseil de sécurité a
décidé de leur envoyer en renforts.
Nous appelons les deux camps à cesser les bombardements. L'aéroport
est pilonné. Si la sécurité de nos forces est menacée nous devrons les
redéployer ailleurs. Nous ne sommes pas une force d'intervention
, a
expliqué Abdoul Kabia.
Accusant l'Onu d'incompétence, les rebelles du FPR, dominé par les
Tutsis, ont prédit qu'ils prendraient Kigali avant même l'arrivée des
renforts de casques bleus.
Le commandant Romeo Dallaire a dit toutefois avoir bon espoir que 500
casques bleus ghanéens et 150 observateurs militaires pourraient se
déployer d'ici une semaine.
Mais il a reconnu que l'arrivée du plus gros de la force pourrait
prendre plusieurs semaines. Ni la composition de cette force ni son
mode d'acheminent n'ont encore été arrêtés.
Les renforts seront composés de soldats africains et comprendront une
unité de déploiement rapide
chargée d'appuyer les autres unités et
éventuellement de prendre le contrôle des régions où sont commis des
massacres. /CIC/WEM
(c) Reuters Limited 1994
