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NAIROBI, 13 mai, Reuter - Quatre-vingt-huit étudiants au moins ont été
massacrées à Gikongoro, localité du sud du Rwanda aux mains des forces
gouvernementales, et sept autres personnes ont été tuées à coups de
machette à Kigali, a déclaré vendredi un responsable des Nations unies.
Nous avons reçu des informations faisant état du massacre de 88
étudiants hier à Gikongoro, une bourgade proche de Butare (dans le
sud)
, a déclaré par téléphone à Reuter Abdoul Kabia, directeur
exécutif de la Mission d'Assistance de l'Onu au Rwanda (Minuar).
Nous ne savons pas l'appartenance ethnique des victimes, mais c'est
une zone contrôlée par les forces gouvernementales
, a dit Abdoul Kabia
depuis Kigali, où les combats continuent de faire rage entre rebelles
et gouvernementaux.
A Genève, des responsables de l'Onu ont déclaré qu'une réunion
extraordinaire de la Commission des droits de l'homme pourrait être
convoquée les 23 et 24 mai à Genève pour lancer une enquête sur les
massacres au Rwanda que fuient quotidiennement quelque 2.000 réfugiés.
La plupart des quelque 200.000 personnes vraisemblablement massacrées
depuis la mort du président Juvenal Habyarimana dans un attentat contre
son avion le 6 avril dernier, appartenaient à la tribu minoritaire
tutsie. Elles ont été victimes d'escadrons de la mort de la majorité
hutue et d'unités de l'armée, ont rapporté des témoins.
Abdoul Kabia a déclaré que la Minuar avait reçu des informations
faisant état du massacre à la machette de sept personnes devant les
locaux du Comité international de la Croix rouge (CICR) à Kigali jeudi.
Ils ont été tués à la machette par une milice
, a-t-il dit.
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Flots de réfugiés
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Tout cela semble indiquer que les massacres continuent. Nous craignons
de découvrir d'autres spectacles horribles, d'autres preuves de
tueries, quand nous aurons accès à d'autres zones du pays
, a ajouté
Kabia.
Abdoul Kabia a indiqué que les combats entre les rebelles du Front
patriotique du Rwanda (FPR) et les forces gouvernementales avaient
repris vendredi à l'aube à l'est de la ville sur la route de
l'aéroport.
Mais, il a dit espérer que les vols humanitaires de l'Onu pourront
atterrir vendredi à Kigali.
A Genève, un porte-parole du Haut commissariat des Nations unies pour
les réfugiés (HCR), Ron Redmond, a rapporté que le camp de fortune du
HCR à Ngara, en Tanzanie, accueillait chaque jour 1.500 Rwandais fuyant
les combats. Il a ajouté que 500 Rwandais se présentaient
quotidiennement à Karagwe, un peu plus au nord.
Le nombre de cadavres descendant la rivière qui sépare les deux pays
ne baisse pas depuis la semaine dernière
, a dit Ron Redmond.
Les conditions à Ngara sont très préoccupantes en raison de la
congestation, des conditions d'hygiène et du simple problème de
distribution des vivres
, a-t-il ajouté.
Le HCR craint des épidémies de dysentrie, de choléra et rougeole.
Des avions américains C-141 ont commencé mardi un pont aérien pour
fournir des abris, des vivres et des médicaments aux réfugiés en
Tanzanie. Le HCR a maintenant 72 camions qui acheminent l'aide apportée
par les avions à l'aéroport tanzanien de Mwanza, vers Ngara à 60 km.
Mais il leur faut deux jours pour parcourir ces 60 km de terrain
dificile.
C'est une ligne de vie plutôt ténue
, a dit Ron Redmond. /RS
(c) Reuters Limited 1994
