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PLUS de cent mille réfugiés burundais, principalement des femmes, des enfants et des vieillards, sont arrivés au Rwanda depuis le coup d'Etat de jeudi, a déclaré le premier ministre de ce pays, Mme Agathe Uwilingiyimana. Selon les témoignages de réfugiés, l'armée burundaise a commencé à massacrer des civils hutus. A l'intérieur du pays, des soulèvements auraient eu lieu après l'annonce de la mort du président Melchior Ndadaye. Selon un journaliste burundais, la tension persistait, hier, entre les ethnies Hutu (majoritaire dans le pays) et Tutsi.
Melchior Ndadaye, le président, le vice-président de l'Assemblée nationale et plusieurs collaborateurs, assassinés par les putschistes, ont été discrètement enterrés, dimanche, par l'armée burundaise, en présence de représentants de la Croix-Rouge. Près d'un millier de jeunes gens avaient manifesté, dimanche matin, à Bujumbura pour protester contre le coup d'Etat et réclamer les dépouilles du président Ndadaye et de ses collaborateurs assassinés.
Plusieurs ministres du gouvernement légal essaient de « regrouper les forces et les militaires loyaux », a indiqué, lundi, le porte-parole. Il a ajouté que certains « endroits stratégiques » sont déjà sous ses ordres. Le Quai d'Orsay a déclaré le même jour que la France « explore avec l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et l'ONU les moyens d'assurer le retour à la légalité », sans préciser si Paris envisageait une intervention militaire, comme cela a été réclamé par plusieurs membres du gouvernement burundais renversé.
