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PARIS 5 oct - La France a envoyé 300 soldats au Rwanda, où le
gouvernement du président Juvénal Habyarimana fait face à une invasion
de forces rebelles venues d'Ouganda, manifestant ainsi le souci de
protéger ses ressortissants et répondant à un appel à l'aide du
gouvernement rwandais avec lequel Paris entretient une coopération
active.
C'est la deuxième fois depuis le début de l'année que la France
intervient en Afrique après l'envoi de troupes en mai au Gabon.
Bien que son pays soit une ancienne colonie belge, le Président
Habyarimana est également un ami de la France. Il participe
régulièrement aux sommets franco-africains et le Rwanda est un acteur
de la francophonie.
Les 300 soldats français envoyés jeudi et vendredi au Rwanda,
constitués de 150 légionnaires du 2ème REP et de 150 parachutistes du
3ème Régiment parachutiste de l'Infanterie de Marine, doivent assurer
la sécurité des ressortissants français ainsi que la protection de l'ambassade de France.
Ils sont également chargés d'assurer l'éventuelle évacuation des
Français et pour ce faire ont pris dès leur arrivée à Kigali le
contrôle de l'aéroport.
Le Rwanda n'a pas d'accord de défense avec la France mais seulement un
accord d'assistance technique militaire pour la formation et l'entraînement sur place des troupes rwandaises.
Accord de défense
Seuls six pays d'Afrique sont liés a la France par des accords de
défense conclus pour la plupart au moment des indépendances, ce sont le
Centrafrique, la Côte d'Ivoire, Djibouti, le Gabon, le Sénégal et le
Togo. En revanche, la plupart des Etats africains francophones ont une
coopération militaire avec la France.
Un accord de défense n'implique pas l'automaticité de l'intervention
militaire française. La demande doit être présentée par le pays menacé
et la décision d'intervenir ou non est prise par Paris après examen de
la situation.
Tout Etat dont la souveraineté et l'intégrité territoriale sont en
danger peut s'adresser à la France. C'est ainsi que les forces
françaises sont intervenues au Tchad pour stopper une offensive de
troupes libyennes et d'opposants tchadiens en direction de N'Djamena,
dans le cadre de l'Opération Manta et, depuis février 1986, dans celui
de l'Opération Epervier, toujours maintenue dans ce pays.
En mai dernier, la France avait dépêché des troupes au Gabon ou des
émeutes, prenant rapidement l'allure d'une insurrection armée, avaient
éclaté à Libreville la capitale et surtout à Port-Gentil. Des
ressortissants français travaillant pour la compagnie pétrolière Elf-Gabon et le vice-consul de France à Port Gentil avaient été pris en
otages par les émeutiers des le début des troubles.
Ils devaient être libérés sains et saufs quelques heures à peine après
l'arrivée des premiers éléments français venus de Centrafrique pour
renforcer les quelque 600 militaires français stationnés au Gabon dans
le cadre de l'accord de défense franco-gabonais. Des détachements
envoyés de France devaient également gagner le Gabon portant à environ
1.100 hommes les effectifs sur place.
Des forces françaises ont également été envoyées en septembre 1986 au
Togo, dont la capitale Lomé avait été attaquée par des groupes armés
venus du Ghana, puis en 1978 à Kolwezi, cite minière du Zaire, ou le
2ème REP avait sauté pour sauver plusieurs centaines de ressortissants
occidentaux menacés par des éléments armés venus d'Angola.
Les interventions de l'armée française se veulent toujours défensives
et dissuasives
. Les forces françaises ne sont autorisées à ouvrir le
feu que lorsqu'elles sont directement menacées.
bl/mfm.