Abstract
In section Bravo, page 1, Colonel Galinié notes that "Hutu peasants organized by the MRND have intensified the search for suspected Tutsis. Massacres are reported in the Kibilira region". Galinié seems to fear a generalization of these massacres. But on page 2 (section Charlie, paragraph 2) the Defense Attaché considers with benevolence "the loyalty of Hutu peasants who increasingly participate in military action through self-defense groups armed with bows and of machetes". He stresses the need to better arm these farmers in order to be able to "definitely reverse the situation in their favour".
Comment
This region around Kibilira was not affected by the fighting. These are massacres of Tutsi organized by government authorities to respond to an armed incursion of exiled Tutsi as happened several times in the 1960s.
The french defense attaché doesn't condemn the massacre. He only regrets the primitive armament of peasants. This one is not made to confront the RPF soldiers, all equipped with repeating assault rifles, it is made only to massacre defenseless civilians. So from 1990, the French soldiers admitted the usefulness of self-defense groups made up of peasants mobilized by the single party, whose sole purpose was to massacre the Tutsi.
Citation
TD KIGALI 542 13/10/90 14H52 - 297116
6-DSL-CONFIDENTIEL DEFENSE PR4-
PR1 PR2 PM1 CM1 CM2 CM3 MD SG DP DP2 CM8
DAM
CMB PR4 STR
TD KIGALI 542 ) LE 13 OCTOBRE 1990
FROM LE 13/10/90 À 13H32
CHIFFRE CONFIDENTIEL DEFENSE
NB : DISTRIBUTION STRICTEMENT LIMITEE -
AD SEGEDEFNAT 103 AD DIPLOMATIE 542
CQ BANGUI 7 CQ BUJUMBURA 39
CQ KINSHASA 34
TXT
SEGEDEFNAT POUR ACTION SEGEDEFNAT/EDS
MINDEFENSE PARIS (CAB. C25)
ARMEES CENTOPS PARIS
INFO — ARMEES PARIS (CERM. RE 6)
COMELEF BANGUI
SEGEDEFNAT SERVIR MINCOOP MISMIL
AMBAFRANCE INTERESSE MILFRANCE
CONFIDENTIELDEFENSE
NMR 673/2/MAM/RWA/CD DU 13 OCTOBRE 1990
OBJET : SITUATION GENERALE LE 13 OCTOBRE 1990 A 12 HEURES LOCALES.
REF. : MSG 648-650-651-654-657-658-659-661-663-667-670 ET 671/2/MAM
RWA/CD DES 1ER,2,3,4,5,6,8,9,10 ET 11 OCTOBRE 1990.
PRIMO : SITUATION MILITAIRE :
LA SITUATION MILITAIRE EST INCHANGEE.
ALPHA : LES ASSAILLANTS TIENNENT NYAGATARE EN CONTROLANT EN PARTICULIER LE CARREFOUR SITUE A 8 KILOMETRES AU SUD - SUD-EST
DE LA VILLE, SUR LEQUEL LES FORCES RWANDO-ZAIROISES ONT
BUTE LE 12 OCTOBRE EN FIN D’APRES-MIDI.
BRAVO : LES FORCES RWANDO-ZAIROISES SE SONT RETABLIES SUR LA LIGNE
MUVUMBA-GABIRO APRES S'ETRE HEURTEES A LA RESISTANCE DES
ASSAILLANTS SUR LES AXES EST ET OUEST.
SECUNDO: FORCES ZAIROISES.
ALPHA : EFFECTIF : LE CONTINGENT ZAIROIS A ETE RENFORCE LE 12 OCTOBRE
APRES-MIDI PAR 95 HOMMES EN PROVENANCE DE GOMA (LA 2EME UNITE
DU SRAM) CE QUI PORTERAIT SES EFFECTIFS TOTAUX À 1.400 HOMMES
ENFIRON.
BRAVO : COMPORTEMENT DES F.A.Z.
LE COMPORTEMENT DES TROUPES ZAIROISES CONSTITUE UN SUJET
D'INQUIETUDE POUR LES POPULATIONS RWANDAISES COMME POUR LES
COLONIES D'EXPATRIES. EN EFFET COMMERCANTS, AUTOMOBILISTES,.
OU SIMPLES PASSANTS, SONT QUOTIDIENNEMENT RANCONNES AUX
POSTES DE CONTROLE ZAIROIS.
CERTAINES INFORMATIONS FONT ETAT DE NOMBREUX PILLAGES (EN
PARTICULIER A GABIRO OU LE GUEST-HOUSE AURAIT ETE ENTIÈREMENT DEVALISE). DES VIOLS AURAIENT PAR AILLEURS ETE SIGNALES.
CONSCIENTES DE L'IMPORTANCE DE CES EXACTIONS, LES PLUS HAUTES
AUTORITES DU PAYS ONT DECIDE DE PRENDRE DES MESURES DANS LES
24 HEURES (INFORMATION FOURNIE A L'A.D. PAR LE COLONEL
RUSATIRA). PARMI CELLES-CI, LE RETRAIT DES-ZAIROIS DES ZONES
URBAINES SERAIT LA PLUS PROBABLE.
CES MESURES SONT DE NATURE A RASSURER LA COMMUNAUTE EXPATRIEE
TERTIO :DIVERS.
ALPHA : L'ETAT-MAJOR RWANDAIS REITERE AVEC INSISTANCE SON SOUHAIT DE
VOIR AUTORISEE L'EXPORTATION DES MATERIELS COMMANDES, DONT
L'ACQUISITION PARAIT CONDITIONNER L'EXPLOITATION DES SUCCES
DE CES DERNIERES 48 HEURES.
CETTE DEMANDE CONCERNE PLUS PARTICULIEREMENT LES MATERIELS
SUIVANTS :
- 2 HELICOPTERES ‘’GAZELLE‘’
- ROQUETTES
- OBUS D’A.M.L. 90
- MISSILES MILAN.
BRAVO : LES PAYSANS HUTUS ORGANISES PAR LE MRND ONT INTENSIFIE LA
RECHERCHE DES TUTSIS SUSPECTS DANS LES COLLINES, DES MASSACRES SONT SIGNALES DANS LA REGION DE KIBILIRA A 20 KILOMETRES
NORD-OUEST DE GITARAMA. LE RISQUE DE GENERALISATION, DEJA
SIGNALE, DE CETTE CONFRONTATION, PARAIT AINSI SE CONCRETISER.
CHARLIE:L'APPEL PAR LE GOUVERNEMENT RWANDAIS A UNE FORCE D'INTERPOSITION SUSCEPTIBLE DE CONTROLER LA FRONTIERE OUGANDO-RWANDAISE AU NORD POURRAIT INTERVENIR (VOIR SECUNDO DU MSG 667/2/MAM/RWA/CD DU 10 OCTOBRE 1990).
QUARTO: OBSERVATIONS ET COMMENTAIRES DU POSTE.
AU 13EME JOUR DES TROUBLES LES CONSTATATIONS ET REFLEXIONS
SUIVANTES SONT POSSIBLES :
ALPHA : LA MASSE PAYSANNE (90 0/0 DE LA POPULATION) RESTE FIDELE AU
REGIME ET LE SOUTIEN PAR SON ACTION. LES RAISONS DU SOUTIEN :
- LE REGIME A MIS EN PLACE UN PARTI UNIQUE (MRND) QUI, DEPUIS
1973, ENCADRE L'ENSEMBLE DE LA POPULATION SUR SON LIEU MEME
DE VIE. AINSI LA CELLULE, UNITE DE BASE, REGROUPE 30 A 50
FAMILLES DE LA MEME COLLINE. ELLE CONSTITUE UNE STRUCTURE
OU L’ON S'EXPRIME, RECOIT LES ORDRE DU POUVOIR ET OU ON EST
PRIE DE LOUER SON ACTION ET SES REALISATIONS QUI SONT REELLES
(DISPENSAIRES, ECOLES). MAIS LE MRND Y INTERVIENT SANS EXCES
ET Y CONDUIT UNE PROPAGANDE HABILE APPUYEE SUR LES VIEUX
RESSORTS HISTORIQUES ET ETHNIQUES, QUI RESTENT PUISSANTS DANS
UN PAYS ISOLE, SANS INFORMATION (PAS DE JOURNAUX, PAS DE TELE
UNE RADIO-DIFFUSION INFEODEE).
- LES EXCES DU REGIME, LES DETOURNEMENTS SONT DES AFFAIRES
DE CHEF, ‘’LES AFFAIRES DU PALAIS’’, DONT NE PATISSENT PAS
DIRECTEMENT LES PAYSANS.
- LE SORT DES PAYSANS DEPUIS 1973 S'EST GLOBALEMENT AMELIORE.
MALGRE LA RECENTE FAMINE, SOMME TOUTE LIMITEE (SANS COMMUNE
MESURE AVEC CELLES DE 1945-1947).
- LE PRESIDENT A TOUJOURS PRIS SOIN DE VENIR EN AIDE AUX
PAYSANS DONT IL A LA SYMPATHIE (EN MAT-JUIN, IL EST ALLE LUI-MEME
DANS LES COMMUNES SINISTREES PAR LA DISETTE. IL Y A
ÊTE RECU AVEC ENTHOUSIASME).
BRAVO : LES OPPOSANTS SONT DES INTELLECTUELS OU DES FONCTIONNAIRES
ET PETITS EMPLOYES OU COMMERCANTS PEU NOMBREUX ET
INFLUENTS
- LEUR DISCOURS N'ATTEINT PAS LE PEUPLE EN DEHORS DES VILLES.
KIGALI : 350.000 HABITANTS, BUTARE ET RUHENGERI RESPECTIVEMENT ET SEULEMENT 35.000 ET 25.000.
- LEUR APPUI PAR L’ETRANGER (OUGANDAIS VOIRE BURUNDAIS)
CHOQUE LES SENTIMENTS NATIONALISTES DU PEUPLE.
- LEUR REFERENCE, EN PARTIE TUTSIE ET MONARCHIQUE GENE CONSIDERABLEMENT LEUR AUDIENCE.
- LE FAIT QU'ILS COMPTENT DE NOMBREUX RICHES (AINSI L'ANCIEN
DIRECTEUR DES PETROLES RWANDAIS : VALENS KAJEGUHAKWA QUI EST
UN DE LEURS CHEFS) NE LEUR ASSURE NATURELLEMENT AUCUNE ASSISE
POPULAIRE.
CHARLIE : COMMENTAIRES :
1/IL RESULTE DE CES CONSIDERATIONS QUE :
- LES ENVAHISSEURS ET LEURS PARTISANS DE L'INTÉRIEUR SEMBLENT AUJOURD'HUI NE POUVOIR VAINCRE QUE PAR UNE OPERATION
MILITAIRE DE NATURE CLASSIQUE ACCOMPAGNEE DE QUELQUES ACTIONS
TERRORISTES, QUI AURAIENT POUR OBJECTIF PRINCIPAL LA PRISE
DE LA VILLE DE KIGALI ET L'ELIMINATION PHYSIQUE DU PRESIDENT
ET DE SES FIDELES. OR, CETTE ACTION NECEÉSSITERAIT L'AIDE EN
MATERIEL ET TECHNICIENS D'UN PAYS ETRANGER AYANT LES POSSIBILITES ECONOMIQUES ET POLITIQUES DE LA FOURNIR. L'EVENTUELLE
APPEL A LA LYBIE QUI SEMBLE SE DESSINER CONFORTE CETTE HYPOTHESE. ELLE EST CEPENDANT TRES ALEATOIRE DANS LA SITUATION
ACTUELLE.
2/ IL RESTE QUE LES FORCES GOUVERNEMENTALES SOUFFRENT DE
LEUR NOMBRE REDUIT ET DU MANQUE DE MOYENS DE MEME NATURE
(EN MATERIEL ET EN TECHNICIENS) ET NE PEUVENT PAS EXPLOITER
PLUS A FOND LA FIDELITE DES PAYSANS QUI PARTICIPENT DE PLUS
EN PLUS A L'ACTION MILITAIRE A TRAVERS DE GROUPES D’AUTO-DEFENSE ARMES D'ARCS ET DE MACHETTES. ELLES AUSSI NE POURRAIENT
EVENTUELLEMENT INVERSER DEFINITIVEMENT LA SITUATION EN LEUR
FAVEUR QU'AVEC UNE AIDE EXTERNE SOUTENUE. D’OU L’APPEL AUX
AMIS, A LA FRANCE EN PARTICULIER.
3/ ON PEUT EMETTRE L’AVIS QUE CETTE SITUATION EST SUSCEPTIBLE
DE CONDUIRE L'OUVERTURE DE NEGOCIATIONS ENTRE LES ADVERSAIRES
MAIS IL CONVIENDRAIT POUR CELA DE CONVAINCRE PREALABLEMENT LE
PRESIDENT HABYARIMANA QU'IL EST OPPORTUN DE HATER LA MISE EN
PLACE D'UN GOUVERNEMENT FORME EN TENANT COMPTE DES COMPETENCES PLUS QUE DES CONSIDERATIONS ETHNIQUES ET CLANIQUES, DONT
IL RECLAMAIT LUI-MEME D'AILLEURS LA CONSTITUTION RECEMMENT.
MAIS IL FAUDRAIT CERTAINEMENT ALORS LUI FOURNIR TOUS CONSEILS
UTILES POUR PRENDRE DES INITIATIVES ADAPTEES ET FAVORISER
L'ORGANISATION, D'UNE TELLE DEMARCHE. EN EFFET, LE FAIT QUE,
PROBABLEMENT, SON ENTOURAGE MANQUE DE CETTE APTITUDE PEUT
ETRE UN FREIN A SON EVENTUELLE BONNE VOLONTE.
SIGNE : COL. GALINIE. 131300./.
MARTRES