Citation
La France accusée de complicité dans le génocide rwandais. "Le drapeau tricolore sanglant", le titre est sans équivoque, c'est celui d'un long reportage de la BBC qui accuse la France d'avoir fourni des armes au gouvernement rwandais. Les livraisons auraient eu lieu jusqu'à la veille du génocide d'avril 94, des accusations fondées sur le témoignage d'un militaire belge. Aujourd'hui encore la France dément ces agissements.
Emission
19/20
Production
producteur ou co-producteur
France 3
Générique
journaliste
Morad Ait Habbouche
participant
François Xavier Verschave ; Luc Marchal ;
Ce n'est pas la 1ère fois que la France est accusée de complicité dans le génocide rwandais. Mais la BBC apporte un témoignage accablant, celui du colonel Luc Marchal qui était alors responsable adjoint de la Mission des Nations Unies au Rwanda.
Cet officier belge affirme que les Français ont livré des armes pendant les massacres commis en 94 par les miliciens hutu.
Marchal : Les Français ont atterri à l'aéroport de Kigali le 9 avril à 3 h 45 du matin. Et là en effet, il y a eu un premier... il y a eu un premier atterrissage de trois avions et dans un de ces avions, en effet, on m'a rapporté, - moi, j'avais une équipe d'observateurs sur le site de l'aéroport - et on m'a rapporté que l'on déchargeait des armes, enfin, pas des armes, des caisses de munitions. Ces caisses ont été chargées immédiatement dans des véhicules de l'armée rwandaise.
En France, au siège de l'association Survie, cette révélation est largement commentée.
Verschave : Il faut vider l'abcès. Il s'agit d'un génocide donc quelque chose qui est extrêmement grave et bon, il faut reconnaître ce qui s'est passé. Il y a à la fois des erreurs, il y a eu plus que des erreurs.
Des erreurs que ne reconnaît pas le Quai d'Orsay. Ce matin le ministère a de nouveau affirmé que la France avait cessé toute livraison d'armes en 1993.