Fiche du document numéro 9918

Num
9918
Date
Lundi 16 mai 1994
Amj
Auteur
Fichier
Taille
16630
Pages
1
Urlorg
Titre
Interview du ministre des Affaires étrangères, M. Alain Juppé, aux radios françaises à Bruxelles
Tres
Alain Juppé : « Nous sommes décidés à sanctionner, à punir ceux qui se livrent à de tels massacres »
Résumé
For Alain Juppé, what is happening in Rwanda deserves the name of genocide and the international community must move up a gear in terms of humanitarian aid and obtaining a ceasefire. The Minister of Foreign Affairs also considers that "it must be announced very clearly that we are determined to sanction, to punish those who indulge in such massacres".
Source
Commentaire
While he asserts that there is a genocide in Rwanda, Alain Juppé only envisages humanitarian action and the negotiation of a ceasefire. Are we negotiating with the perpetrators of genocide? No, we fight them. It was later that the Quai d'Orsay would agree that the perpetrators of the massacres would be excluded from the negotiations. The Minister of Foreign Affairs launches the word "genocide" here but diverts the meaning given to it by the United Nations Convention for the Prevention and Punishment of the Crime of Genocide. However, he undertakes on behalf of France "to sanction, to punish those who indulge in such massacres" and he specifies "in areas which are held by the armed forces Rwandans". It is this commitment that he will not keep when the French army, armed with a mandate from the United Nations under chapter VII of the charter, does not arrest the assassins on the orders of the Quai d'Orsay.
Type
Langue
FR
Citation

Rwanda



Q - Le Rwanda. Vous avez parlé tout à l'heure de génocide. Qu'est-ce
qu'on peut faire pour le Rwanda, qu'est-ce que la communauté
internationale peut faire ?

R - D'abord, pousser un véritable cri d'indignation parce que ce qui se passe là-bas mérite, je crois en effet, le nom de génocide. On
compte les morts par dizaines de milliers, et même selon certaines
informations, par centaines de milliers, les réfugiés par
millions. Nous n'arrivons pas à arrêter le carnage puisque malgré
toutes les pressions qui ont été faites, les deux camps s'obstinent
dans la guerre et refusent tout cessez-le-feu. Il faut donc que la
communauté internationale passe maintenant à la vitesse
supérieure. D'abord pour l'aide humanitaire : la France a fait, pour
sa part, un gros effort vis à vis des réfugiés qui sont au Burundi,
mais également par le biais de la Croix rouge internationale au
Rwanda même. Il faut que l'Union européenne, elle l'a
décidé aujourd'hui, mais également les autres grands pays, puissent
intensifier cette aide humanitaire.

Deuxièmement, il faut obtenir, le plus vite possible, un cessez-le-feu
en utilisant la médiation des pays de la région, certains s'y
emploient. J'ai envoyé notre ambassadeur faire la tournée des
principales capitales et nous suggérons maintenant un Sommet des pays
principalement concernés dans la région pour qu'ils puissent peser de
tout leur poids.

Et puis enfin, il faut annoncer très clairement que nous sommes
décidés à sanctionner, à punir -- c'est le mot qui convient -- ceux qui
se livrent à de tels massacres, notamment à Kigali, dans les zones qui
sont tenues par les forces armées rwandaises.
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