Résumé
In his response to a deputy expressing the emotions of Breton families about to adopt Rwandan children, Alain Juppé, Minister of Foreign Affairs, reassures them about the fate of the orphans of Nyundo who are safe and sound "despite the continuing unrest".
Commentaire
It should be noted that the Nyundo region is in the government zone and that the RPF only arrived there around July 14, 1994. The disturbances in question are deliberate massacres of Tutsi organized by the Rwandan authorities that France supports. Alain Juppé ensures that the orphans to be adopted in France will be transferred there. This suggests that relations with the Rwandan authorities are maintained. Indeed, he has just received the day before the Rwandan Minister of Foreign Affairs and the main ideologue who pushes for the massacre of the Tutsi. He doesn't talk about these secret talks, just as he doesn't talk about genocide, but he feels sorry for "this unfortunate country torn apart by tribal war". This contemptuous formulation with racist overtones also hides Juppé's connivance with the assassins. Without the intervention of Ambassador Marlaud, who acts under the orders of the Minister of Foreign Affairs, the Rwandan interim government could not have been formed in a day and the coup d'etat which had all the favorable political figures assassinated peace agreements would have been denounced by the United Nations. Alain Juppé says he is in favor of the "national reconciliation process", while he supports the assassins who put an end to this process initiated during the Arusha Accords of August 1993. He notes that the force of the United Nations was reduced to 270 soldiers, being careful not to say that France voted for this reduction. It spreads over the humanitarian action of France. The minimum would have been to stop supporting this band of assassins.
Citation
Q - En Bretagne, en Côtes d'Armor en particulier et tout spécialement
dans le pays de Quintin, des familles ont tissé des liens personnels
et affectifs avec des familles du
Rwanda. L'association « les enfants avant tout » a noué des contacts avec un certain nombre d'orphelinats
de ce pays, permettant ainsi à des enfants de venir vivre en paix dans
des familles adoptives françaises. Ces liens se sont renforcés grâce à
des actions de coopération menées par des associations.
Aujourd'hui, grande est l'émotion de ces familles bretonnes pour
lesquelles le Rwanda n'est pas un pays
lointain, mais une réalité connue et aimée. Monsieur le ministre des
Affaires étrangères, pourriez-vous nous rassurer sur la situation de
l'orphelinat de Nyundo, situé non loin de la frontière zaïroise, et
dont on est sans nouvelles depuis plusieurs semaines ? 250 enfants y
vivent, et certains sont attendus par des familles françaises.
De façon générale, pourriez-vous nous donner des informations sur ce
qui se passe au Rwanda, sur l'action
que peuvent encore y mener les organisations internationales et les
ONG ? Quel rôle la France entend-elle jouer pour arrêter les
massacres, atténuer les drames, porter secours aux victimes et
éventuellement contribuer à l'esquisse d'une solution politique ?
Sécurité des orphelinats au Rwanda
R - S'agissant de l'orphelinat de Nyundo, je suis heureux de pouvoir
vous donner des indications rassurantes. Des rumeurs très alarmantes
avaient circulé la semaine dernière ; mais l'orphelinat est intact,
les enfants sont tous sains et saufs et l'approvisionnement qui avait
été un moment interrompu, peut de nouveau être assuré : c'est de la
directrice de l'orphelinat elle-même avec laquelle nous avons pu
entrer en contact que nous tenons ces informations.
Des procédures d'adoption par des familles françaises sont en cours
pour une dizaine des enfants hébergés à Nyundo. Nos services
consulaires au Zaïre préparent activement leur transfert vers la
France, via ce pays ; nous nous efforçons d'accélérer les formalités
qui restent à accomplir. L'orphelinat continuera bien sûr de
fonctionner pour les autres enfants, dont la plupart ne sont pas
adoptables. La France reste vigilante pour que sa sécurité et son
approvisionnement soient préservés, malgré la poursuite des
troubles. Nous sommes intervenus auprès du Haut commissariat aux
réfugiés et de l'UNICEF afin que, si la situation l'exige, tous les
enfants soient temporairement évacués vers le Zaïre.
Soutien à la reprise du processus de réconciliation
nationale
J'en viens à la deuxième partie de votre question. Des combats et des
massacres d'une très rare violence se poursuivent dans ce malheureux
pays déchiré par une guerre tribale. Le Front patriotique rwandais
contrôle le nord et le nord-est du pays ; les forces gouvernementales
tiennent le sud et le nord-ouest. A Kigali, le FPR détient des
positions stratégiques, sans pour autant avoir réalisé une percée
décisive. Certains pays voisins, notamment la Tanzanie et le Zaïre,
ont pris l'initiative d'une médiation pour amener les parties à un
cessez-le-feu et à la reprise du dialogue qui avait été engagé avec
les accords de paix d'Arusha. La France appuie bien sûr ces efforts,
afin que ce pays reprenne le processus de réconciliation nationale qui
était en cours avant l'attentat dont ont été victimes les Présidents
du Rwanda et du Burundi. La force des
Nations unies, la MINUAR, n'a plus à Kigali que 460 personnes, dont
270 militaires. C'est dans le cadre de ce règlement de paix qu'elle
pourrait reprendre son action.
France - Rwanda - aide humanitaire
Dans le domaine humanitaire, nous sommes prêts à répondre dans les
meilleurs délais à l'appel du CICR, seule organisation humanitaire à
être restée à Kigali, ainsi qu'à appuyer toutes les organisations non
gouvernementales françaises qui pourraient intervenir sur le
territoire rwandais. L'essentiel est évidemment le processus politique
qui est engagé à l'initiative des pays voisins./.