Citation
PRÉSIDENCE
DE LA
RÉPUBLIQUE
PARIS, le 3 mai 1994
Le General
Chef de L'Etat-Mayor Particulier
s
à l'attention de
Monsieur le Président de la nt
U
WW”
B ET : Votre entretien avec le Premier ministre
le mercredi 4 mai 1994.
1. Ex-Yougoslavie
La situation actuelle est instable. Les
incidents avec la Forpron: se multiplient et on assiste à de
nombreux mouvements de troupes serbes et musulmanes.
Les Serbes entravent la liberté de circulation
de la Forpronu, en particulier les mouvements d'observateurs
où d'unités et l'accès aux centres de regroupement des armes
lourdes.
Une section française du Génie doit rejoindre
Gorazde avec une compagnie britannique.
Dans la région de BRCKO on assiste à une arrivée
de renforts serbes et musulmans. Les estimations font état
d'une présence de 25 000 Serbes et de 20 000 Musuimans.
Au plan diplomatique le groupe de contact
quadripartite entame son dixième jour d'existence.
L'échéancier prévoyait que si une carte n'était pas proposée
par les parties dans les 15 jours, le groupe de contact se
saisirait du problème. Il est vraisemblable que les
Américains vont donc proposer une carte, acceptable par les
Musulmans mais pas par les Serbes.
M. uppé ë& fait état &e l'accord de
M. Christopher à une réunion ministérielle qui pourrait se
tenir à partir du 9 mai à New-York, Genève ou Paris.
L'Europe sera représentés à cette réunion par la Troika et
par les deux permaments du Conseil de sécurité.
Le Premier ministre constatant la précarité de
la situation sur le terreir, l'enlisement diplomatique et la
réactualisation de la ievée de l'embargo sur les armes,
estime que
- la présence française 3SRCKC ne doit pas être encouragée
même si la création c'une zone de sécurité était décidée
par l'ONU.
-2-
- un délai doit être fixé (fin mai) pour que les quatre se
mettent d'accord entre eux sur une solution.
- nous ne devons pas nous laisser entraïner dans une guerre
contre les Serbes.
2. Rwanda
Les rebelles du F.P.R. contrôlent maintenant
près de la moitié du pays et leur progression, appuyée
directement et indirectement par l'armée ougandaise, se
poursuit. Leur objectif premier est la conquête de Kigali.
Le nombre de réfugiés et de personnes déplacées
dépasse le million.
Pour tenter de faire face à cette situation
dramatique, le Gouvernement envisage
- d'appuyer les efforts des chefs d'Etat de la région
(Tanzanie, Ouganda, Zaïre) pour amener les deux parties à
un cessez-le-feu et des négociations,
_- de demander au Conseil de sécurité le déploiement d'une
force des Nations unies (et non de l'O.U.A. comme le
proposent les Américains) dès l'obtention d'un cessez-le-
feu. Mais ce déploiement n'est envisageable que si une
perspective politique est définie,
- de poursuivre et d'accroître notre aide humanitaire au
Burundi et en Tanzanie, avec des rotations d'avions
militaires.
Tous ces efforts resteront vains si le F.P.R.
remporte une victoire militaire sur le terrain et veut imposer
la loi minoritaire du clan tutsi, ce qui aurait, par ailleurs,
des répercussions sérieuses au Burundi. Or, les forces
gouvernementales rwandaises sont à court de munitions et
d'équipements militaires.
Mais le Quai d'Orsay, faisant état de l'opinion
publique et de la nécessité de ne pas alimenter le conflit,
estime nécessaire d'appuyer la proposition américaine
d'embargo sur les armes et munitions à destination du Rwanda.
Cet embargo n'est pas élargi au Burundi où il
convient de stabiliser la situation afin en particulier de
pouvoir l'utiliser comme un relaïs'*humanitaire.
M. Roussin à fait part des réactions des
Parlementaires relayant la prise de conscience populaire en
soulignant “qu'on ne s'occupe que des Blancs en laissant
mourir les Noirs".
Dans
#
Général QUESNOT