Fiche du document numéro 4342

Num
4342
Date
Septembre 2012
Amj
Auteur
Auteur
Fichier
Taille
1943486
Pages
2
Titre
Silence Turquoise [Extrait p. 103]
Page
103
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Source
Extrait de
Silence Turquoise, Rwanda, 1992-1994 - Responsabilités de l'État français dans le génocide des Tutsi, Don Quichotte, septembre 2012, pages 19 à 23.
Type
Livre (extrait)
Langue
FR
Citation
de lui le conseiller stratégique de l'état-major rwandais.
C'est encore lui qui a dirigé l'opération Chimère' en février
et mars 1993. On le voit, le COS n'avance pas en terrain
inconnu.

L'adjudant-chef Thierry Prungnaud raconte :

« Le tout premier briefing se tient le 23 juin à la nuit
tombée, vers les 19 heures, dans un petit bureau aménagé
à la va-vite sous un hangar de l'aérodrome de Bukavu.
Les officiers sont là : Gillier, Dunant, Duval. Sauf Tauzin,
qui est déjà parti en _mission. J'y assiste aussi, : en tant
que chef de groupe au GIGN et vétéran du détachement
gendarmerie. Le colonel Rosier expose la mission sans
un mot de trop. Il explique que des rebelles tutsi venant
d'Ouganda envahissent le pays par le nord et zigouillent
tous les autres. »

Le vocabulaire de Rosier est sans nuance. Selon lui, les !
Tutsi sont des « envahisseurs » qui « zigouillent » « tous les
autres », c'est-à-dire les Hutu, civils et militaires confon-.
dus. Jamais l'officier n'emploie le mot « génocide », qui
est pourtant officiellement utilisé dans toutes les instances
nationales et internationales depuis une quinzaine de jours.

Explication du gendarme : « Rosier n'est pas militaire
pour rien. Génocide, ça ne doit pas exister ni dans son
vocabulaire ni dans sa culture. Mais la guerre, ou du
moins la “chose” militaire, ça, il connaît. Or, il nous dit
qu'on est là pour faire de l’humanitaire. Qu'en tant que
précurseurs, nous sommes dans une phase déterminante
et très délicate de l'opération. Que son succès ultérieur
repose sur la qualité de notre travail, mené en amont.

Plusieurs DAMI ont été créés à partir de mars 1991 : le DAMI
gendarmerie et le DAMI-GP (DAMI de la garde présidentielle).
Le DAMI Panda placé auprès de l'état-major rwandais présente
BE particularité d’avoir été tenu secret. La France avait interdit
au président Habyarimana d'en faire état publiquement (rapport
Quilès, p. 139).

1. Libération, 17 décembre 1998, Jean-Dominique Merchet sur
Bttp://www.liberation.fr/monde/0101262795-la-drole-de-guerre-des-
militaires-francais-ils-se-sont-parfois-retrouves-impliques-dans-les-
combats-contre-les-rebelles-tutsis

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