Résumé
The Ugandan commitment is confirmed. The RPF massacres in the conquered zones. If France withdrew from Rwanda, the power of President Habyarimana would not survive. Mitterrand is in favor of sending two additional companies to Rwanda.
Citation
PRESIDENCE
DE LA
REPUBLIQUE
Le 19 février 1993
Chef de l'Etat-Major Particulier
A l'attention de Monsieur le Président de la République
(sous-couvert de Monsieur le Secrétaire Général)
[Début manuscrit]
Avis favorable à la solution 2
HV
[Fin manuscrit]
OBJET : RWANDA.
La situation militaire reste très préoccupante. Le
Président HABYARIMANA a appelé ce matin. Il estime que
l'engagement ougandais aux côtés du FPR est tel, informations
recoupées par ailleurs, que les forces rwandaises ne pourront
pas tenir longtemps sur les lignes actuelles à proximité de
KIGALI. Il fait état de nombreuses exécutions de civils dans
les zones conquises par le FPR et craint que les massacres
s'amplifient. Des témoignages dignes de foi confirment ces
propos.
Suite à votre demande et à vos indications les
mesures suivantes peuvent être envisagées :
1°/ l'évacuation des ressortissants dans les
prochains jours si le FPR maintient son intention de s'emparer
de la ville, le retrait de NOROIT. Le pouvoir du Président
HABYARIMANA ne survivrait pas à ce départ et des règlements
ethniques sanglants s'ensuivraient. C'est l'échec de notre
présence et de notre politique au RWANDA. Notre crédibilité
sur le continent en souffrirait.
2°/ L'envoi immédiat d'au moins deux compagnies à
KIGALI dans le but de protéger effectivement nos
ressortissants et tous les expatriés en cas d'arrivée brutale
des troupes rebelles dans la capitale mais aussi d'adresser un
signal clair au FPR afin de freiner ses appétits. Cette
action, sans résoudre les problèmes de fond, permettrait de
gagner du temps.
3°/ l'envoi d'un contingent plus important
interdisant de fait la prise de KIGALI et rendant
les unités rwandaises disponibles pour rétablir leurs
positions au moins sur la ligne de cessez-le-feu antérieure.
Cette dernière option nécessiterait à la fois une demande
rwandaise précisant que le pays est victime d'une agression
extérieure et la consultation des Présidents HOUPHOUET-BOIGNY,
ABDOU DIOUF et BONGO. Elle aurait l'avantage de montrer notre
détermination à ce que la crise rwandaise soit résolue par la
seule voie politique. Cependant, elle serait le signal d'une
implication quasi directe.
Les options 2 ou 3 devraient être accompagnées
d'explications sur notre position : défense des ressortissants
et des autres expatriés, protection de la capitale afin de
limiter les massacres inter-ethniques, opposition a une
solution autre que négociée.
Dans l'immédiat nous sommes partisans de la
solution 2 qui en cas d'échec pourrait constituer une
structure d'accueil de la solution 3. Ces deux solutions,
accompagnées chacune d'une action diplomatique intense
permettraient, au moment opportun, de se retirer dans des
conditions plus dignes.
Dominique PIN Général QUESNOT