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PRÉSIDENCE co”
DE LA
, Le 22 février 1994
RÉPUBLIQUE
Le General
Chef de L'Etat.Major Particulier
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- N O T E -
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à l'attention de
Monsieur le Président de la République
OBJET : Votre entretien avec M. Balladur -
Questions africaines.
Au cours de l'entretien qu'il aura avec vous avant
le Conseil des ministres, M. Balladur pourrait évoquer quelques
dossiers africains d'actualité
- le conflit frontalier Nigéria-Cameroun,
- les élections togolaises,
- la sécurité des autorités burundaises.
1. - La situation à la frontière du Nigéria et du
Camerqun dans la presqu'île de Bakassi, n'a pas évolué depuis 48
heures. Comme il vous en a été rendu compte, le président Biya,
qui envisage de faire appel au Conseil de sécurité des Nations
unies, demande le soutien de la France dans le domaine
diplomatique ainsi qu'une aide militaire logistique (munitions
et pièces de rechange).
2. - Les élections togolaises se sont déroulées dans un
climat troublé et ont été marquées par de fréquents actes de
violence, imputables le plus souvent aux militaires.
Toutefois, la présence des observateurs français a
permis un déroulement des opérations de vote jugé “acceptable”
par le Comité de suivi.
Les résultats, encore officieux, donnent la majorité à
l'opposition qui obtiendrait 43 sièges, contre 38 au parti
présidentiel.
Le gouvernement estime qu'une reprise progressive de
notre coopération avec le Togo pourrait inciter le
président Eyadema à une attitude de conciliation envers
M. Agboyibo, vainqueur incontesté des élections.
En tout état de cause, nos observateurs militaires
devraient rester sur place jusqu'à la désignation du nouveau
Premier ministre.
3. - Au Burundi, la situation reste précaire malgré la
formation d'un gouvernement d'union, largement ouvert à
l'opposition tutsi.
L'armée reste hostile au déploiement de la force de
l'O.U.A. qui pourrait se réduire à la mise en place de
6 officiers "conseillers".
Dans ces conditions, la sécurité du gouvernement
continue de reposer sur les 15 coopérants militaires français
mis en place en septembre dernier, après l'assassinat du
président N'dadaye.
Pour ne pas compromettre les chances du nouveau
gouvernement sans pour autant pérenniser la présence de nos
assistants, il est proposé de prolonger leur mission jusqu'à
l'été, en en réduisant le nombre.
Général QUESNOT