Fiche du document numéro 3581

Num
3581
Date
Lundi 8 août 1994
Amj
Hms
20:00:00
Auteur
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Fichier
Taille
9320440
Pages
0
Sur titre
Journal de 20 heures [2:49]
Titre
Selon MSF-Belgique, 80 000 réfugiés rwandais auraient trouvé la mort depuis la mi-juillet dans les camps du Zaïre
Sous titre
L'ex-armée gouvernementale ne facilite pas le travail des organisations internationales : elle empêche encore le retour des réfugiés au Rwanda.
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Mot-clé
Résumé
- According to the humanitarian organization Médecins sans frontières Belgium, 80,000 Rwandan refugees have been killed since mid-July in camps in Zaire. In these camps, dysentery unfortunately took over from cholera. And for many doctors, the worst is yet to come.

- Not all water supplies cause this kind of incident, but they are more and more frequent. In the city of Goma, the tension has escalated: the Zairians are fighting with the Rwandans for drinking water. Question of survival for each other. After cholera, dysentery begins to affect the population and the disorganization facilitates the transmission of the disease. With their feet in dirty and polluted water, these women and children wait hours for a jerry can.

- And Lake Kivu still attracts the poorest who do not receive water. They condemn themselves. But what else to do when the choice is between dying of thirst or of dysentery?

- In Mugunga camp, mortality is increasing once again. 60,000 people crowd together in indescribable hygienic conditions and are threatened by dysentery. Food and water, even purified, are immediately contaminated. The volcanic stone prevents any construction of latrines. And once again the weakest succumb. Living conditions are deteriorating.

- It is true that the former government army does not facilitate the work of international organizations: it still prevents the return of refugees to Rwanda.

- The fight against dysentery is one of the most difficult: the current bacillus is resistant to all drugs and intensive care. The diagnosis for these children who suffer from malnutrition and diarrhea is pessimistic: five have already died.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Dominique Bromberger :] Selon l'organisation humanitaire Médecins sans frontières Belgique, 80 000 réfugiés rwandais auraient trouvé la mort depuis la mi-juillet dans les camps du Zaïre. Dans ces camps, la dysenterie a malheureusement pris la relève du choléra. Et pour beaucoup de médecins, le pire reste à venir. Reportage de nos envoyés spéciaux, Isabelle Baillancourt et Gilles Hémart.

[Isabelle Baillancourt :] Toutes les distributions d'eau ne provoquent pas ce genre d'incident mais ils sont de plus en plus fréquents [on voit deux hommes au milieu des réfugiés en train de se battre pour de l'eau]. Dans la ville de Goma, la tension est montée d'un cran : les Zaïrois disputent aux Rwandais l'eau potable. Question de survie pour les uns et les autres. Après le choléra, la dysenterie commence à faucher la population et la désorganisation facilite la transmission de la maladie. Les pieds dans l'eau souillée et polluée, ces femmes et ces enfants attendent des heures pour un jerrican.

Et le lac Kivu attire toujours les plus démunis qui ne reçoivent pas d'eau. Ils se condamnent eux-mêmes. Mais que faire d'autre quand le choix est entre mourir de soif ou de dysenterie ?

[Une réfugiée rwandaise [elle s'exprime en kinyarwanda mais ses propos sont traduits] : "De toute façon je n'ai plus rien. Mon mari est déjà mort de choléra et deux de mes enfants ont succombé à la dysenterie. Oh, je sais que l'eau est mortelle mais tans pis, hein".]

[Inaudible] de Mugunga, la mortalité s'accroît une fois de plus. 60 000 personnes s'entassent dans des conditions d'hygiène indescriptibles et sont menacées par la dysenterie. Les aliments et l'eau, même purifiés, sont immédiatement contaminés. La pierre volcanique empêche toute construction de latrines. Et une nouvelle fois les plus faibles succombent. Les conditions de vie se dégradent [gros plans sur des cadavres et sur des personnes en pleine agonie].

[Docteur Anne-Marie Lecharder, "Médecins du monde" : "Ça ira d'épidémies sur épidémies. C'est sûr qu'on n'est pas au bout des épidémies. Mais… ils ont des conditions de vie tellement épouvantables, euh…, pfou…, on a eu quatre enfants morts de froid la nuit dernière. Donc c'est pas…, c'est pas possible quoi. Ils mourront tous si on…, ils restent ici".]

Il est vrai que l'ex-armée gouvernementale ne facilite pas le travail des organisations internationales : elle empêche encore le retour des réfugiés au Rwanda [on voit de jeunes soldats des FAR déambuler parmi les réfugiés].

[Un réfugié : "La sécurité n'est pas… assurée, dont nous autres réfugiés".]

Dans ce dispensaire, plusieurs centaines de litres de chlore sont répandus quotidiennement. La lutte contre la dysenterie est une des plus difficiles : le bacille actuel résiste à tous les médicaments et aux soins intensifs [gros plans sur des malades en train de se faire soigner]. Le diagnostic pour ces enfants qui souffrent de malnutrition et de diarrhée est pessimiste : cinq sont déjà morts [on voit des bébés très affaiblis, dont l'un est sur le point de mourir].
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