Citation
TD KINSHASA 504 25/04/94 07H40 - 10970
CONFIDENTIEL DIPLOMATIE BE/CAB
CAB1 CAB2 BE/CAB BE/CAB
TD KINSHASA 504 LE 24 AVRIL 1994
KHSA LE 24/04/94 A 14H06
IMMEDIAT
CHIFFRE CONFIDENTIEL DIPLOMATIE
ORIGINE : L'AMBASSADEUR
NB : DISTRIBUTIONS DIRECTEURS
AD DIPLOMATIE 504 CQ MINDEFENSE PARIS 64
CQ WASHINGTON 58 cQ MINCOOP PARIS 90
CQ DFRA NEW YORK 55 CQ BUJUMBURA 19 | P ÎLE s)
CQ KAMPALA 7 CQ DAR ES SALAM 4 JAP | N 7.
NB : DAM - CMB - PR3 - PR4 - PM
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OBJET : ENTRETIEN AVEC LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DU
RWANDA
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JE ME REFERE À MON TD KINSHASA NR 502
RESUME
LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DU RWANDA, QUI VOYAGE DIMANCHE DE KINSHASA
À PARIS, SEMBLE SOUHAITER UNE AIDE MILITAIRE ET DIPLOMATIQUE ACCRUE DE LA PART DE LA
FRANCE. IL MAINTIENT L'ACCUSATION DE COLLUSION ENTRE LES TROUPES BELGES DE LA MINUAR
ET LE FPR LORS DES RECENTS COMBATS DE KIGALI.
J'AI RENCONTRE SAMEDI M. JEROME BICAMUMPAKA MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES
DU RWANDA QUI DOIT SE RENDRE A PARIS DIMANCHE. IL ETAIT ACCOMPAGNE DU MINISTRE DU
PLAN, EGALEMENT EN MISSION A KINSHASA. DE CET ENTRETIEN JE RETIRE LES ELEMENTS
SUIVANTS :
1) SUR LES EVENEMENTS RECENTS
M. BICAMUMPACA NE REPREND PAS AVEC LA MEME CERTITUDE LES ACCUSATIONS PORTEES
PAR SON AMBASSADEUR À KINSHASA CONTRE LES BELGES DANS L'ATTENTAT CONTRE LE PRESIDENT
HABYARIMANA MON TD NR 492. C'EST UNE ( PROBABILITE ), MAIS ( LE GOUVERNEMENT NE L'A
JAMAIS AFFIRME ).
IL POURRAIT S’AGIR DE ( MERCENAIRES ). MAIS C'EST L'ATTITUDE CONSTANTE DES
SOLDATS BELGES DE LA MINUAR DANS LA PERIODE ULTERIEURE QUI CONDUIT A DE TELS
SOUPCONS. EN EFFET SELON LE MINISTRE CES TROUPES AVAIENT CONSTAMMENT APPUYE LES
COMBATTANTS FPR PRESENTS A KIGALI ET PROBABLEMENT FOURNI DES ARMES LOURDES, VOIRE
MEME PRIS PART AUX COMBATS A LEURS COTES. LA GRAVITE MEME DE CES ACCUSATIONS, (
CONFIRMEES PAR DE MULTIPLES TEMOIGNAG£S ), L'INQUIETE QUELQUE PEU, CAR LE
GOUVERNEMENT ( SOUHAITE CONSERVER DE BONNES RELATIONS AVEC LA BELGIQUE ).
2) SUR LA SITUATION ACTUELLE DANS LE PAYS.
LE MINISTRE ESTIME QU'IL Y A DANS L'ENSEMBLE UNE STABILISATION DE LA SITUATION.
KIGALI N'A PAS ETE PRISE. CEPENDANT LES FPR GARDENT LA POSSIBILITE DE POURSUIVRE
LEURS BOMBARDEMENTS ( COMME A SARAYEVO ) CE QUI INTERDIT LA NORMALISATION DANS LA
CAPITALE QUI RESTE UN LIEU SYMBOLIQUE IMPOPTANT.
DANS LE RESTE DU PAYS, SAUF DANS LE NORD ET TRES PONCTUELLEMENT DANS D'AUTRES
REGIONS, LES FORCES ARMEES ET LA GENDARMERIE PRENNENT LA SITUATION EN MAINS. SON
PROPRE VOYAGE DE GITARAMA À GOMA S'EST PASSE SANS PROBLEME.
SON INQUIETUDE VIENT DE ( L'INTERVENTION DE L'OUGANDA ) ET DU SOUTIEN QU'IL
APPORTE AUX FPR EN ARMES ET EN MUNITIONS, CE QUI CREE UN DESEQUILIBRE AU DETRIMENT
DES FORCES GOUVERNEMENTALES QUI (DU FAIT DES ACCORDS D'ARUSHA ) NE BENEFICIENT PLUS
D'UN SOUTIEN SUFFISANT.
IL NE.FAIT PAS DE DOUTE QU'IL ATTEND DE LA FRANCE, COMPTE TENU DE CETTE
SITUATION, UNE AIDE ACCRUE, NOTAMMENT EN MUNITIONS, ET DES PRESSIONS PLUS
INSISTANTES SUR LE GOUVERNEMENT OUGANDAIS.
3) SUR LES NEGOCIATIONS INTERNATIONALES.
- LE MINISTRE REGRETTE L'ATTIYUDE DU FPR QUI REJETTE TOUT CONTACT AVEC LE
GOUVERNEMENT, MAIS ( IL PEUT EVOLUER ). S'IL DEVAIT ACCEPTER LE DIALOGUE LORS DE LA
REUNION D'ARUSHA, CE SERAIT UNE AVANCEE. LA REUNION PREVUE SAMEDI DEVRAIT
PROBABLEMENT ÊTRE REPORTE A LUNDI POUR DES RAISONS MATERIELLES. À SA CONNAISSANCE,
LE ZAIRE N'AVAIT PAS ETE INVITE.
TOUTEFOIS, LE PRESIDENT MOBUTU DEVAIT POURSUIVRE SES TENTATIVES DE MEDIATION EN
RECEVANT À GBADOLITE CE SAMEDI 23 DES REPRESENTANTS DU FPR ET DU GOUVERNEMENT.
4) SUR SON VOYAGE A PARIS
LE MINISTRE, PORTEUR D'UN MESSAGE DESTINE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,
COMPTAIT RENCONTRER M. DOMINIQUE PIN ET AU DEPARTEMENT M DE LA SABLIERE ET MME
CATHERINE BOIVINEAU.
IL M'A INDIQUE EN OUTRE QUE LE GOUVERNEMENT RWANDAIS SOUHAITAIT ( RAPPELER SON
AMBASSADEUR À PARIS ). IL AGIT EN FAIT DE LE RELEVER DE SES FONCTIONS. LE PREMIER
CONSEILLER ASSURERAIT L'INTERIM EN ATTENDANT LA NOMINATION D'UN NOUVEAU TITULAIRE.
APPAREMMENT CETTE PROCEDURE SEMBLE POSER UN PROBLEME FORMEL AU GOUVERNEMENT QUI
À DECIDE DE ME REMETTRE ICI UNE NOTE VERBALE DANS CE SENS. JE LA TRANSMETTRAI AU
DEPARTEMENT.
5) SUR L'EVACUATION EVENTUELLE DE L'ORPHELINAT DE NYUNDU.
LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES EN APPROUVAIT L'IDEE, DE MEME QUE LE
MINISTRE DU PLAN, ORIGINAIRE DE LA REGION. IL S'EFFORCERAIENT DE LE FAIRE SAVOIR AUX
AUTORITES LOCALES. /.
PS : LES PARENTHESES REMPLACENT LES GUILLEMETS.
DEPAIGNE
