Résumé
- In Rwanda a certain movement of refugees returning is confirmed: 1,500 of them crossed the border yesterday [July 26]. In addition, American forces are deploying in Zaire. They will also arrive in Kigali tomorrow [July 28]. The United States plans to send 2,000 troops there.
- French side visits are increasing: the Chief of Staff of the Armed Forces, Jacques Lanxade, and the Minister for Humanitarian Action, Lucette Michaux-Chevry.
- There are international gestures like that of Israel sending, in 24 hours, a whole field hospital. 15 doctors and paediatricians are volunteers. We are treating 50 patients. 15 are urgently needed. Lots of cholera, a pregnancy. But how many are waiting at the entrance to the hospital for whom other tents will have to be pitched?
- The international airlift is already saturated in Goma with 30 flights per day. The US military, which has called its operation "Support Hope", hopes to unload in Kigali. It sends 2,000 men for logistical assistance. And on the shores of Lake Kivu its water purification units have already been ready for 24 hours.
- But the UNHCR cisterns, which are supposed to bring water 30 kilometers to the camps, are lacking. So sometimes, to find this essential water, some prefer to go walking to a source or a dubious pond.
- Distribution is difficult for everything: for food, sometimes gangs steal at the expense of the weakest. The camps feel abandoned.
- Disturbing news from neighboring Burundi: over the past few days, ethnic clashes between Hutu and Tutsi have left more than 200 dead there.
Citation
[Dominique Bromberger :] Au Rwanda un certain mouvement de retour des réfugiés se confirme : 1 500 d'entre eux ont passé la frontière hier [26 juillet]. Les forces américaines, par ailleurs, se déploient au Zaïre. Elles arriveront également demain [28 juillet] à Kigali. Les États-Unis envisagent d'envoyer 2 000 soldats sur place.
Côté français les visites se multiplient : le chef d'état-major des armées, Jacques Lanxade, et le ministre délégué à l'Action humanitaire, Lucette Michaux-Chevry.
Il y a à Goma maintenant, également, une antenne israélienne. Les secours commencent à mieux se coordonner. Reportage de nos envoyés spéciaux Denis Brunetti et Jean-Étienne Mach.
[Denis Brunetti :] Il y a des gestes internationaux comme celui d'Israël envoyant, en 24 heures, tout un hôpital de campagne. 15 médecins et pédiatres sont volontaires. On traite 50 malades. 15 sont en urgence. Beaucoup de choléra, une grossesse. Mais combien attendent à l'entrée de l'hôpital pour lesquels il faudra monter d'autres tentes [on voit des dizaines de personnes attendre devant l'hôpital de campagne israélien] ?
[Docteur Michel Koginsky, "Hôpital israélien" :] "Si chaque pays faisait la même chose, on serait ici…, pas une petite goutte d'eau dans la mer, mais on pourrait déjà faire quelque chose de sérieux. Construire, pas un centre comme ça, mais qu'il y en ait 50 disséminés dans tout le…, dans toute la région. Et on pourrait faire face à…, à ces millions de gens !".]
Mais le pont aérien international sature déjà à Goma avec 30 vols par jour. L'armée américaine, qui a baptisé son opération "Supporter l'espoir", espère décharger à Kigali. Elle envoie 2 000 hommes pour une aide logistique. Et au bord du lac Kivu ses unités de purification d'eau sont déjà prêtes depuis 24 heures [on voit plusieurs citernes d'eau au milieu d'un champ].
[Commandant Eric Hanson, "Armée américaine" [il s'exprime en anglais mais ses propos sont traduits] : "Notre mission est de produire dans ce secteur 80 000 litres d'eau potable par heure pour les réfugiés".]
Mais les citernes du HCR, qui doivent apporter l'eau à 30 kilomètres dans les camps, manquent. Quelques camions aujourd'hui ont conduit quelques dizaines de litres seulement alors que des centaines de milliers de réfugiés de Kibumba attendent des heures. Alors parfois, pour trouver cette eau indispensable, certains préfèrent aller marcher jusqu'à une source ou à un étang douteux. Des centaines, des milliers sont ainsi sur les routes. L'eau américaine manque. Et pendant ce temps-là, ce camion ne trouve pas de chef pour décharger.
[Un chauffeur du HCR : "Ils en ont besoin mais, euh, il y a pas moyen d'enlever, il faut les tuyaux. Et il n'y a personne qui est là pour nous donner l'autorisation d'avoir les tuyaux pour vider l'eau".]
Les tuyaux sont à 50 mètres [on les voit à l'image]. La distribution est difficile pour tout : pour la nourriture, parfois des bandes volent au détriment des plus faibles [on voit des hommes portant des bâtons faire des gestes menaçants]. Qui sait que l'aide internationale s'est intensifiée ?
[Un adolescent réfugié [il s'exprime en kinyarwanda mais ses propos sont traduits] : "Il fait très froid, parfois il pleut, on n'a pas d'abris. Et il faut des efforts pour chercher l'eau".
Un réfugié adulte : "À côté de la maladie, de…, de…, de…, de l'épidémie, il y a bien certainement la pneumonie qui va arriver. Donc il y a des… risques qui augmentent plutôt que de…, de réduire ces risques".]
MSF monte ici une citerne [on voit des gens formant un cercle en train de tenir une bâche blanche], le HCR cherche des camions, mais les camps se sentent abandonnés [le reportage se termine sur le cri strident d'un enfant qui se trouve assis par terre, de dos].
[Dominique Bromberger :] Et puis aujourd'hui des nouvelles inquiétantes en provenance du Burundi voisin : au cours des jours derniers, des affrontements ethniques entre Hutu et Tutsi y ont fait plus de 200 morts.