Citation
RESUME : LES CONTACTS DU REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE
GENERAL DES NATIONS UNIES ET DU COMMANDANT DE LA MINUAR AVEC LE FPR
CONFIRMENT QUE CE DERNIER, EN REJETANT LE COMPROMIS DU 27 FÉVRIER,
EMPLOIE UN LANGAGE TRES MENACANT. POUR LA MINUAR, LA SITUATION SUR
LE TERRAIN NE CONFIRME TOUTEFOIS PAS LE RISQUE D'UNE REPRISE DES
HOSTILITES. LES DISCUSSIONS NE SONT PAS INTERROMPUES.
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TEXTE : UNE REUNION S'EST TENUE LE 2 MARS ENTRE LE REPRÉSENTANT
SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES, LE COMMANDANT DE LA
MINUAR ET LES AMBASSADEURS D'ALLEMAGNE, DE BELGIQUE, DES ETATS-UNIS
ET DE FRANCE. M. BQOH-BOOH ET LE GENERAL DALLAIRE S’ETAIENT L'UN ET
L'AUTRE RENDUS A MULINDI LA VEILLE POUR DES ENTRETIENS AVEC LE FPR.
COMME LE REPRESENTANT SPÈCIAL ME L'AVAIT INDIQUE HIER SOIR, IL A
TROUVE LES RESPONSABLES DU FRONT TRES DURS. SANS ENTRER DANS UNE
VERITABLE DISCUSSION, ILS SE SONT BORNES À PARAPHRASER PENDANT PLUS
DE DEUX HEURES LES TERMES DE LEUR COMMUNIQUE. POUR EUX, LA GUERRE A
RECOMMENCE. LE PRESIDENT HABYARIMANA EST ACTUELLEMENT LE SEUL À LA
MENER MAIS LE FPR SE RESERVE LE DROIT DE LANCER DES REPRESAILLES
CONTRE DES OBJECTIFS MILITAIRES. AUCUNE CONCESSION N'EST POSSIBLE
SUR LA PARTICIPATION DU PL. (SEULE LA ''LISTE LANDO'' DOIT ETRE
RETENUE POUR LES SIEGES DE DEPUTES, M. MUGENZT DOIT ETRE ECARTE DU
GOUVERNEMENT) . LE PRESIDENT HABYARIMANA SE LIVRE A DES MANOEUVRES
DESTINEES A MODIFIER L'EQUILIBRE QUI AVAIT ETE TROUVE A ARUSHA.
UN LANGAGE COMPARABLE A ETE TENU UN PEU PLUS TARD AU GENERAL
DALLAIRE PAR KAGAME. CELUI-CI À PAR AILLEURS RECONNU QUE CERTAINS
INCIDENTS SURVENUS EN ZONE DEMILITARISEE ETAIENT DUS À UNE .
INDISCIPLINE CROISSANTE DE SES TROUPES ET S'EST ENGAGE A PRENDRE
LES MESURES NECESSAIRES, TOUT EN DISANT S'ATTENDRE À UNE AGGRAVATION
DE TELS ACTES, EN RAISON DES DIFFICULTES CROISSANTES
D'APPROVISIONNEMENT DU FPR. IL A NIE VOULOIR PRENDRE LE CONTROLE DE
CETTE ZONE, AFFIRMANT QU'EN CAS D'UNE REPRISE DES COMBATS IL SERAIT
DE TOUTE FACON EN MESURE DE DESCENDRE TRES RAPIDEMENT SUR KIGALI. IL
S'EST ENGAGE À PREVENIR LA MINUAR DANS L'HYPOTHESE OU UNE REPRISE DES
HOSTILITES SERAIT DECIDEE ET À FAIRE TOUT SON POSSIBLE POUR QUE LA
MINUAR NE SOIT PAS PRISE À PARTIE DANS UN TEL CAS.
SUR LE TERRAIN, LE GENERAL DALLAIRE A LE SENTIMENT QUE LE FPR
POURRAIT, LE CAS ECHEANT, REPRENDRE UNE OFFENSIVE MAIS NE S'Y
PREPARE PAS POUR L'INSTANT. IL ESTIME QUE LES CRAINTES DU PRESIDENT
HABYARIMANA, RELAYEES À NEW-YORK PAR SON EMISSAIRE (LE MINISTRE DES TRANSPORTS ET COMMUNICATIONS) SONT LARGEMENT FONDEES SUR UNE
MAUVAISE INFORMATION. LE CHEF D'ETAT MAJOR FAR AYANT FAIT ETAT DE
RASSEMBLEMENTS DE TROUPES AU SUD DE L'OUGANDA ET D'TNFILTRATIONS
D'HOMMES ET DE MATERIEL, LA MONUOR A DOUBLE SES PATROUILLES, SANS
REPERER LE MOINDRE MOUVEMENT SUSPECT. IL SEMBLE QUE CES INDICATIONS
VIENNENT DE L'AMBASSADE DU RWANDA A KAMPALA, RELAYANT ELLE-MEME DES
INFORMATIONS NON VERIFIEES EN PROVENANCE D'AGENTS INSTALLES À KABALE
DANS LA ZONE FPR, LA MINUAR CIRCULE REGULIEREMENT DEPUIS UN MOTS, À
DES OBSERVATEURS AU QUARTIER GENERAL DE CHAQUE BATAILLON ET A
INSTALLE HIER SON PROPRE QUARTIER GENERAL, SANS RELEVER D'ACTIVITES
PARTICULIÈRES. MULINDI EST CALME.
TOUT CELA NE SIGNIFIE PAS QUE LE FPR A ECARTE L'OPTION
MILITAIRE ET LE GENERAL DALLAIRE EST AU CONTRAIRE CONVAINCU QUE LES
PLANS D'UNE REPRISE DES HOSTILITES SONT PRETS DANS L’HYPOTHESE OU
CELLE-CI SERAIT DECIDEE.
LA CONCLUSION SUR CE POINT EST QUE LE FPR EST SANS DOUTE
PRET À REPRENDRE LES ARMES, USE DE CETTE MENACE COMME MOYEN DE
PRESSION MAIS NE DEVRAIT PAS Y AVOIR RECOURS, AU MOINS DANS
L'IMMEDIAT, SAUF PROVOCATION.
S'AGISSANT DES ASPECTS POLITIQUES, LA DISCUSSION A CONFIRME QUE
LES ARGUMENTS AVANCES PAR LE FPR POUR REFUSER LE COMPROMIS DU 27
FEVRIER SONT DANS L'ENSEMBLE PEU FONDES. LA POLICE DES NATIONS UNIES
COOPERE AVEC LA GENDARMERIE RWANDAISE DANS L'ENQUETE SUR LE MEURTRE
DE M. GATABAZI. LE GENERAL DALLAIRE ESTIME QUE LA GENDARMERIE JOUE
LE JEU, EST EFFICACE ET SOUHAITE SINCEREMENT ABOUTIR. AUCUN ELEMENT
NE PERMET AUJOURD'HUI DE DETERMINER LES RESPONSABILITES.
LES TROUBLES DE LA SEMAINE DERNIERE N'ONT PAS REVETU DE
CARACTERE ETHNIQUE, SELON LA MINUAR. DES TUTSI ONT ETE, VICTIMES
D'EXACTIONS, MAIS DES HUTU AUSSI: RIVALITES POLITIQUES ET BANDITISME
ONT JOUE UN GRAND ROLE.
EN CE QUI CONCERNE LES ASPECTS PUREMENT POLITIQUES ENFIN, LES
DISCUSSIONS SE POURSUIVENT, M. TWAGIRAMUNGU, SANS DEMENTIR SON
SOUTIEN AU COMPROMIS DU 27 FEVRIER, A TOUTEFOIS DEJA SOULIGNÉ DANS
DES ENTRETIENS PRIVES QU'IL N'A PAS SIGNE LE COMMUNIQUE (A LA
DIFFERENCE DE MME UWILINGIYIMANA). LE BUREAU POLITIQUE DU MDR LUI À
SOUMIS 10 NOMS POUR LES DEUX POSTES MINISTERIELS QUI DOIVENT REVENIR
A LA TENDANCE ‘’POWER''.
ENFIN, LES PRESSSIONS N'ONT PAS MANQUE CES DERNIERS JOURS SUR
LES DIFFERENTS ACTEURS : M. CLAES, À KAMPALA, A TENU UN LANGAGE TRES
FERME AU FPR. M. BOOH-BOOH A FAIT DE MEME HIER. L'AMBASSADEUR DU
ROYAUME-UNI (EN RESIDENCE A KAMPALA) A VU LE PRESIDENT MUSEVENI À
SON RETOUR EN OUGANDA POUR LUI DEMANDER D'INCITER LE FPR À LA
MODERATION, CE QUI AURAIT ETE FAIT HIER À L'OCCASION D'UNE REUNION
À MBARARA. LE SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES A TELEPHONE LE 24
FEVRIER AU PRESIDENT HABYARIMANA POUR LUI SIGNIFIER L'EXASPERATION
DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE DEVANT LE BLOCAGE ACTUEL. C'EST À LA
SUITE DE CET ENTRETIEN QUE LE CHEF DE L'ETAT A DECIDE D'ENVOYER UN
EMISSAIRE (LE MINISTRE DES TRANSPORTS ET COMMUNICATION) À NEW YORK.
EN CONCLUSION, UN CONSENSUS S’EST DEGAGE POUR ESTIMER QUE CES
PRESSIONS DEVRAIENT SE POURSUIVRE DANS LES PROCHAINS JOURS, SUR
L'ENSEMBLE DES PARTIES MAIS EN PRIORITE SUR LE FPR. IL DEVRAIT ETRE
NOTAMMENT RAPPELE A CE DERNIER QUE LA MENACE DE RECOURIR À LA FORCE
CHAQUE FOIS QUE LES EVOLUTIONS POLITIQUES NE LUI CONVIENNENT PAS
N'EST PAS ADMISSIBLE, QU'IL DOIT FAIRE PREUVE DE SOUPLESSE SUR LA
QUESTION DU PL SANS CAMPER SUR SES POSITIONS INITIALES ET QUE LE
TON QU’IL EMPLOIE DANS SES DERNIERS COMMUNIQUES N'EST PAS CELUI QUI
CONVIENT VIS-A-VIS DE SES FUTURS PARTENAIRES DANS LA COALITION
GOUVERNEMENTALE ET AU SEIN DES INSTITUTIONS.
MARLAUD
