Citation
REFERENCE : TD KIGALI 1235
RESUME: LE PALIPEHUTU DENONCE UNE TENTATIVE D'ELIMINATION DE
SES DIRIGEANTS, QUI SERAIENT MENACES PAR LES GOUVERNEMENTS RWANDAIS
ET BURUNDAIS.
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TEXTE : LE PALIPEHUTU A RENDU PUBLIC UN TEXTE DENONCANT UN
''PLAN D'ARRESTATION ET D'EXTERMINATION DES MEMBRES DU HAUT CONSEIL
DE LIBERATION''. CE DOCUMENT CRITIQUE AVEC VIRULENCE DES
PERSONNALITES QUI PRETENDRAIENT FAIRE ENCORE PARTIE DES INSTANCES
DIRIGEANTES DU MOUVEMENT ALORS QU'ELLES EN AURAIENT ETE EXCLUES EN
DECEMBRE 1992 (NOTAMMENT MM. NTIRANYIBAGIRA DAMAS, NYABENDA DEO, KANA
ETIENNE ET SEZOYA ANTOINE). IL S’INQUIETE DE L'ARRESTATION A KIGALI,
DEBUT JANVIER, DE QUATRE MEMBRES DU HAUT CONSEIL NATIONAL DE
LIBERATION (NON DESIGNES) PAR LA GENDARMERIE RWANDAISE. ENFIN, IL
FAIT ETAT D'UN PLAN DONT LE CERVEAU SERAIT L'AMBASSADEUR DU BURUNDI A
KIGALI ET QUI VISERAIT À ELIMINER LES DIRIGEANTS DU PALIPEHUTU ET
ASSASSINER SON PRESIDENT KABURA COSSAN. LE TEXTE S'ACHEVE PAR
L'INDICATION SELON LAQUELLE ''LE SPECTRE DE LA MORT QUI PLANAIT SUR
LA TANZANIE DE 1989 À 1990, DATE A LAQUELLE LE PRESIDENT FONDATEUR
GARUTU REMI À ETE ASSASSINE, LAISSANT SES 14 COMPAGNONS DE LUTTE DANS
LA PRISON CENTRALE D'UKONGA A DAR ES SALAM, PLANE PRESENTEMENT SUR
KIGALI''.
J'AI INTERROGÉ MON COLLEGUE BURUNDAIS, DONT JE RAPPORTE LES
PROPOS AVEC LES PRECAUTIONS D'USAGE.
SELON LUI, LE PALIPEHUTU A CONNU UNE SCISSION EN NOVEMBRE 1991.
ALORS QU'UNE RENCONTRE SECRETE ETAIT PREVUE À PARIS ENTRE LE
PRESIDENT BUYOYA ET DES RESPONSABLES POLITIQUES DU PALIPEHUTU, LA
BRANCHE MILITAIRE DE CE DERNIER À LANCE UNE ATTAQUE, SANS L'ACCORD
DE LA DIRECTION POLITIQUE, ET À FAIT ECHOUER CE CONTACT. ESTIMANT
QUE LES DIRIGEANTS MILITAIRES DU MOUVEMENT AVAIENT ETE MANIPULES PAR
LES SERVICES SECRETS BURUNDAIS, LES RESPONSABLES POLITIQUES LES ONT
EXCLUS, CE QUI A PROVOQUE L'ECLATEMENT DU MOUVEMENT. APRES SON
ELECTION, LE PRESIDENT NDADAYE A PRIS CONTACT AVEC LA BRANCHE
POLITIQUE DU PALIPEHUTU, QUI A PRESENTE 4 REQUETES. LES DEUX
PREMIERES (LIBERATION DES PRISONNIERS, POSSIBILITE DE RETOUR AU
BURUNDI ET D'INTEGRATION DANS L'ADMINISTRATION) ONT ETE SATISFAITES.
LA DEMANDE D'ENTREE DE CERTAINS ELEMENTS DANS L'ARMEE A FAIT L'OBJET
D'UN COMPROMIS, LES JEUNES POUVANT REPONDRE AUX CRITERES ETANT ADMIS
A SE PRESENTER. ENFIN, LE SOUHAIT DE LEGALISATION DU PALIPEHUTU
N'AURAIT PU SE FAIRE, LE CAS ECHEANT, QU'APRES MODIFICATION DES
STATUTS DE CE DERNIER POUR UNE MISE EN CONFORMITE AVEC LA LOI SUR
LES PARTIS (QUI EXCLUT TOUTE FORMATION POLITIQUE FONDEE SUR DES
CRITERES ETHNIQUES)
DES CONTACTS AVAIENT AUSSI ETE PRIS AVEC LA BRANCHE MILITAIRE.
MAIS CELLE-CI AVAIT EN TETE UN MECANISME DE TYPE NEGOCIATION
D'ARUSHA ET LE PRESIDENT NDADAYE AVAIT CONCLU À L’INUTILITE DE
POURSUIVRE CES DISCUSSIONS.
MON COLLEGUE BURUNDAIS AVAIT NOTAMMENT POUR TACHE DE SURVEILLER
LE PALIPEHUIU ET DE L'EMPECHER DE MONTER DES ACTIONS ARMES. TELLE
ETAIT NOTAMMENT LA RAISON DE SON SEJOUR A BUJUMBURA, AVEC LE
DIRECTEUR GENERAL DE LA SECURITE EXTERIEURE RWANDAISE, LE JOUR DU
COUP D'ETAT.
CELUI-CI AVAIT DANS UN PREMIER TEMPS MODIFIE LES DONNEES DU
PROBLEME. M. MINANI, MINISTRE DE LA SANTE PRESENT A KIGALI AU MOMENT
DU PUTSCH, AVAIT RECU MISSION DE CONTACTER LA BRANCHE ARMEE DU
PALIPEHUTU POUR EXPLORER LA POSSIBILITE D'ACTIONS COMMUNES. LA
CONCLUSION AVAIT ETE QUE CELLE-CI NE REPRESENTAIT PAS GRAND-CHOSE
SUR LE TERRAIN ( PEUT-ETRE 200 A 300 HOMMES, SANS ARMEMENT SERIEUX)
AUCUN ACCORD N'AVAIT DONC ETE PASSE.
L'ARRESTATION DE 4 RESPONSABLES DU PALIPEHUTU S’INSCRIRAIT SUR
CETTE TOILE DE FOND. DES MEMBRES DU PALIPEHUTU AURAIENT, EN DECEMBRE
DERNIER, MOLESTE UN DEPUTE DU FRODEBU VENU RENCONTRER SES ELECTEURS
DANS LES CAMPS DE REFUGIES ET LUI AURAIENT DEROBE SON VEHICULE. DANS
LE COURANT DE L’ENQUETE DES MENACES AURAIENT ETE PROFEREES ET LEURS
AUTEURS ARRETES PAR LA GENDARMERIE (PUIS RELACHES) .
MON INTERLDCUTEUR A CONCLU NOTRE ENTRETIEN SUR UNE NOTE
PESSIMISTE EN RAISON DU RAPPORT DE FORCES, LE FRODEBU A DU CEDER DU
TERRAIN ET LAISSER DES POSTES-CLEFS AUX EXTREMISTES TUTSI.
L'ADMINISTRATION LOCALE EST UN ENJEU ESSENTIEL ET L'ABANDONNER AUX
ADVERSAIRES POLITIQUES VA DESORIENTER LES PARTISANS DU FRODEBU. AU
RWANDA, LES TENTATIVES DE MARGINALISATION DU MRND (PARTI
PRESIDENTIEL) ET D'EXCLUSION DU ''MDR-POWER'' (FACTION OPPOSEE AU
FUTUR PREMIER MINISTRE), ALORS QUE CES DEUX PARTIS SONT LES SEULS
REPRESENTATIFS DU PEUPLE HUTU, RISQUENT DE CREER UNE SITUATION
EXPLOSIVE, DES MASSACRES DE TUTSI ET UNE REPRISE DES AFFRONTEMENTS.
LA SOLUTION À LA CRISE RWANDAISE DEPEND EN PARTIE DES EVOLUTIONS
DU BURUNDI, L'INVERSE EST AUSSI VRAI./.
MARLAUD
