Fiche du document numéro 35280

Num
35280
Date
Vendredi 8 juillet 1994
Amj
Hms
12:00:00
Auteur
Auteur
Auteur
Fichier
Taille
22769
Pages
2
Sur titre
Journal de 12 heures
Titre
Le cri d'alarme des militaires français sur place a été entendu : les ONG ont décidé de retourner au Rwanda
Sous titre
Sur plus d'un million de déplacés de la guerre civile, 500 000 sont déjà concentrés dans la région de Gikongoro.
Nom cité
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Lieu cité
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ZHS
Résumé
- Rwanda: Refugees continue to flow into the humanitarian zone created by the French military. Nearly 500,000 people are concentrated around Gikongoro. The town is therefore facing serious problems; food is in short supply, and officials from Operation Turquoise are appealing to humanitarian organizations.

- The arrival yesterday [July 7] of French troops in the village of Kibeho, on the edge of the humanitarian zone. The challenge: to evacuate 80 orphans and the priest who was caring for them to this zone. A priest suspected by the Hutu of being pro-Tutsi.

- We are in the Gikongoro region, therefore bordering the French humanitarian zone. A region with a catastrophic humanitarian situation: of more than a million people displaced by the civil war, 500,000 are already concentrated here. Hundreds of thousands more are pouring in, fleeing the fighting and the RPF advance.

- Displaced people destitute of everything. Nutritional needs are estimated at 500 tons of food per day. This is impossible to deliver at the moment. Only about 100 tons have arrived in 10 days. The situation is all the more catastrophic for the moment given that few humanitarian organizations are present on the ground. Most are hesitant to work in an area close to the troops of the former Hutu government.

- Alain Juppé, the Minister of Foreign Affairs, met with heads of humanitarian organizations this morning. The alarm of the French military on the ground has been heard: the NGOs have decided to return to Rwanda. Alain Michel, from the NGO "Équilibre": "The urgent need is to transport as much food as possible, as many hygiene products as possible, to deliver them, to support people morally, to support them materially. It's an emergency that is indescribable, the situation is so dramatic". Jean-Louis Machuron, from the NGO "Pharmacists Without Borders": "It's not with the French army, it's not with the French army, it's with the displaced civilian populations and victims of this conflict. There is an emergency and I think we'll realize it very quickly if nothing is done. Between 500,000 or even a million displaced people, it's clear that hundreds of tons of food aid need to be taken there. And if this food aid doesn't arrive, we'll very quickly fall into a process of famine, epidemics, etc.".
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Laurence Bobillier :] Rwanda : les réfugiés ne cessent d'affluer vers la zone humanitaire créée par les militaires français [un bandeau blanc "Vendredi 8 juillet 1994" s'affiche en haut de l'écran]. Près de 500 000 personnes se trouvent concentrées autour de Gikongoro. La ville est donc confrontée à de graves problèmes, les vivres manquent et des responsables de l'opération Turquoise lancent un appel aux organisations humanitaires. Philippe Peaster.

[Philippe Peaster :] L'arrivée hier [7 juillet] des troupes françaises dans le village de Kibeyo [Kibeho], à la limite de la zone humanitaire [on voit une jeep conduit par un militaire français au béret rouge entrer dans un village sous la clameur des habitants ; une incrustation "région de Gikongoro (Rwanda), hier [7 juillet]" s'affiche à l'écran]. L'enjeu : évacuer 80 orphelins et le prêtre qui s'occupait d'eux vers cette zone. Un prêtre soupçonné par les Hutu d'être favorable aux Tutsi [diffusion d'images montrant l'évacuation du Père Emmanuel Uwayezu et d'une jeune fille tutsi].

Nous sommes dans la région de Gikongoro, en bordure donc de la zone humanitaire française, en bleue sur la carte [diffusion d'une carte du Rwanda indiquant le périmètre de la ZHS ainsi que les villes de Kigali, Butare et Gikongoro ; un point clignote sur cette dernière]. Région à la situation humanitaire catastrophique : sur plus d'un million de déplacés de la guerre civile, 500 000 sont déjà concentrés ici. Des centaines de milliers d'autres affluent, fuyant les combats et l'avancée du R…, du FPR [diffusion d'images de réfugiés].

Des déplacés démunis de tout. Les besoins nutritionnels sont estimés à 500 tonnes de vivres par jour. Impossible à acheminer pour l'instant. Seule une centaine de tonnes sont arrivées en 10 jours [on voit des réfugiés monter dans un camion sous le regard de deux soldats des FAR]. Situation pour l'instant d'autant plus catastrophique que peu d'organisations humanitaires sont présentes sur place. La plupart hésitant à travailler dans une zone proche des troupes de l'ancien gouvernement hutu [gros plans successifs sur une personne recroquevillée qui semble agoniser puis sur des visages d'enfants].

[Laurence Bobillier :] Alain Juppé, le ministre des affaires étrangères, a reçu ce matin des responsables des organisations humanitaires. Le cri d'alarme des militaires français sur place a été entendu : les ONG ont décidé de retourner au Rwanda. Leur réaction recueillie par Hervé Ghesquière.

["Alain Michel, 'Equilibre'" : "C'est transporter le maximum de nourriture, le maximum de…, de produits d'hygiène, euh, de les acheminer, de soutenir les gens moralement, d'les soutenir matériellement. Et ça c'est urgent. C'est une…, c'est une…, c'est une urgence qui…, euh, qui est indescriptible tellement la situation est dramatique. Donc on n'a pas… le temps, on n'a pas le…, le droit d'avoir des états d'âme pour savoir si oui ou si non".

"Jean-Louis Machuron, 'Pharmaciens sans frontières'", interrogé par un journaliste : - "C'est pas avec l'armée française, c'est pas auprès de l'armée française, c'est, euh, auprès des… populations civiles déplacées et victimes de c'conflit". Le journaliste : - Et c'est grave c'qui s'passe là-bas ? Y'a urgence ?". Jean-Louis Machuron : - "Ah oui y'a urgence et j'crois qu'on va s'en rendre compte très vite si rien n'est fait. Euh… entre 500 voire un million de…, de…, de personnes déplacées, il clair que c'est des…, des…, des…, des centaines de tonnes d'aide alimentaire qu'il faut…, qu'il faut emmener là-bas. Et…, et…, et si ces…, cette aide alimentaire n'arrive pas, très vite on va, euh, tomber dans un processus de famine, d'épidémies, etc.".]
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