Date
Vendredi 8 juillet 1994
Sur titre
Journal de 23 heures
Titre
Alain Juppé : « Il faut maintenant une mobilisation internationale face à ce qui est sans doute l'un des plus grands désastres humanitaires qui menace »
Sous titre
Sur le plan militaire, un accrochage a eu lieu entre l'armée gouvernementale et le FPR.
Résumé
- In Rwanda, the situation is becoming increasingly critical: first on the ground, the RPF forces are advancing towards the limits of the security zone defended by French soldiers. France is today sounding the alarm about the serious humanitarian situation. Edouard Balladur will appear before the UN Security Council next Monday [July 11].
- Warning, humanitarian disaster in sight: hundreds of thousands of Rwandans, the figure put at 850,000, are heading towards the French security zone. An already overcrowded area, 500,000 refugees are crammed into it. There isn't enough food, and there are fears of epidemics.
- Alain Juppé appeals to humanitarian organizations: "Today we have secured the area, and that was our objective. This objective has been achieved. Now we need an international mobilization in the face of what is undoubtedly one of the greatest humanitarian disasters looming".
- Encouraging humanitarian workers to come requires the disarmament of the militias and civilians, the majority of whom are Hutu. The French are working on this: weapons, rifles, machetes, and grenades have been seized.
- On the military front, a clash took place between the government army and the RPF: an exchange of fire barely three kilometers from the French positions. The RPF is slowly approaching the security zone.
Type
Transcription d'une émission de télévision
Citation
[Gilles Leclerc :] Au Rwanda, situation de plus en plus critique : sur le terrain d'abord, progression des forces du FPR vers les limites de la zone de sécurité défendue par les soldats français. La France qui lance aujourd'hui un cri d'alarme sur la situation grave de la situation humanitaire. Edouard Balladur se rendra lundi prochain [11 juillet] devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
C'est le premier titre du reste de l'actualité développé ce soir par Hugues Huet.
[Hugues Huet :] Attention, désastre humanitaire en vue [un bandeau blanc "aujourd'hui, Rwanda" s'affiche en haut de l'écran] : des centaines de milliers de Rwandais -- on avance le chiffre de 850 000 -- se dirigent vers la zone de sécurité française [on voit une masse de réfugiés en train de marcher ; une incrustation "région de Gikongoro" s'affiche à l'écran], en bleue sur la carte [diffusion d'une carte du Rwanda indiquant le périmètre de la ZHS ainsi que les villes de Kigali, Butare et Gikongoro ; un point clignote sur cette dernière]. Une zone déjà surpeuplée, 500 000 réfugiés s'y entassent. Il n'y a pas assez de nourriture, on craint des épidémies [on voit un soldat français au béret rouge au milieu des réfugiés ; il semble ouvrir la voie à une colonne de véhicules militaires français].
Alain Juppé lance un appel aux organisations humanitaires :
["Alain Juppé, ministre des affaires étrangères" : "Aujourd'hui nous avons sécurisé la zone et c'était notre objectif. Cet objectif est atteint. Il faut maintenant une mobilisation internationale, euh, face à ce qui est sans doute l'un des plus grands désastres humanitaires qui menace".]
Inciter les humanitaires à venir, cela passe par le désarmement des milices et des civils, en majorité hutu. Les Français s'y emploient [on voit des soldats français au béret rouge en train de récupérer des armes à feu] : des armes -- fusils, machettes ou grenades -- ont été saisies [gros plan sur des fusils-mitrailleurs].
Sur le plan militaire, un accrochage a eu lieu entre l'armée gouvernementale et le FPR : échange de tirs à trois kilomètres à peine des positions françaises [on voit des soldats français au béret rouge en train de désarmer des miliciens]. Le FPR qui se rapproche lentement de la zone de sécurité.
