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Un petit mot pour les dernières infos du Rwanda… pour ce que nous parvenons à comprendre d'une situation politique assez complexe ! Il semblerait qu'un cessez-le-feu ait été demandé par le FPR (Front Patriotique Rwandais – ceux qui ont violé le précédent cessez-le-feu il y a maintenant trois semaines)… il sera peut-être accepté par le gouvernement rwandais. Il reste à voir s'il sera respecté !!
Je ne sais plus de quand date ma dernière lettre, mais la situation est toujours catastrophique en ce qui concerne les conditions de vie des Rwandais qui habitaient dans le Nord du pays. Hier en allant à Shyorongi (pour faire un tour à la maison et au bureau communal – équivalent de la mairie), j'ai croisé des centaines de gens sur la route, qui marchaient vers Kigali avec nattes, casseroles, sacs de haricots… sur la tête et leurs troupeaux de chèvres/moutons/vaches.
On estime à 900.000 maintenant le nombre de déplacés, soit près de 1/10e de la population totale. Ils sont répartis dans des camps en fonction de leur communauté d'origine… théoriquement ! Mais les gens ne cessent de changer d'endroit car aucune directive précise n'est donnée sur le lieu où se fixer. En plus, les populations de certaines communes qui ne sont pas tout près du front fuient de peur que le FPR ne descende plus près de Kigali. Elles ont également peur des pillages organisés par les militaires rwandais, qui profitent de la situation pour semer la terreur chez les commerçants et dans les maisons ! On parle même de viols… peu de différences avec les conflits de l'ex-Yougoslavie après tout !
La semaine dernière j'avais commencé à travailler avec La Croix-Rouge sur un camp de déplacés. A présent c'est plutôt Alex qui s'en occupe… pour le volet « latrines ». De mon côté, je préfère boucler le travail de bureau que j'ai à faire pour la commune de Tare… en attendant de pouvoir commencer le travail de terrain à Shyorongi. Difficile de faire des prévisions en ce moment !
Enfin, tu as dû entendre aux infos françaises que la France a encore envoyé des militaires. Ils sont à peu près 600 maintenant, dont certains placés sur les routes tout autour de Kigali, pour prévenir une possible attaque du FPR. Ils sont venus avec de l'artillerie lourde… pour « protéger les ressortissants étrangers » comme ils aiment à le dire ! et avec sans doute d'autres intentions !
Pour ce qui concerne les expatriés français, on a parlé la semaine dernière de rapatriement éventuel… ça reste encore une possibilité si la situation s'envenime.
