Les photos sont si belles. On voit un jeune homme, jean serré, chemise ouverte, passionné de karaté, fan de Chuck Norris. On voit une jolie fillette, Nadia, une épouse souriante, Jeannette. On devine une fratrie, des parents aimants.
C’est l’histoire de Tharcisse Sinzi qui, comme un million de Rwandais, Tutsi, voit sa vie basculer dans l’horreur du génocide. Des hommes, femmes, enfants qui, s’ils ne perdent pas la vie, perdent le reste : proches massacrés, existence piétinée comme de vulgaires inyenzi, des cafards.
En avril 1994, dans le sud du Rwanda, Tharcisse Sinzi va résister face aux miliciens hutu, souvent d’anciens voisins, d’anciens amis… Sur l’une des mille collines, il organise le combat d’un groupe de 3 500 personnes. «
Nous allions faire la guerre comme le Samouraï d’Okinawa, sans armes mais avec nos corps et ce que la nature nous offrait. »
Tharcisse arrivera, esseulé, à joindre le Burundi voisin. Sauvé ? Il devra enterrer ceux qu’il chérissait. Et reconstruire une autre vie. Sans que la haine ne le brûle et le détruise. Un témoignage rare, mis en récit par Thomas Zribi.
Combattre, Tallandier, 256 p., 19,90 €.