Intervenue en tout début de matinée, la visite de Paul Kagame à l'Élysée n'avait pas été annoncée en amont : elle était avant tout d'ordre privée, avancent le Quai d'Orsay et des sources officielles rwandaises. Pour le président français, qui a ensuite rencontré le chancelier allemand nouvellement élu Friedrich Merz et le président syrien par intérim Ahmed al-Charaa, il s'agissait en outre du premier rendez-vous d'une journée chargée.
Selon les informations de RFI, la situation dans la région des Grands Lacs a figuré en bonne place dans les discussions entre le chef de l'État français et son homologue rwandais. Aux côtés du Togo et du Qatar, la France fait partie du groupe de contact, également appelé comité de suivi des efforts de paix dans la région, un mécanisme piloté par les États-Unis. Paris multiplie les initiatives pour accélérer le processus de désescalade : au Conseil de sécurité de l’ONU, au sein de l’Union européenne, dans le groupe de contact, mais aussi sur le plan bilatéral, avec des échanges directs et d’autres outils diplomatiques en direction de Kinshasa et Kigali. Depuis le début de la crise, la France a même tenté à deux reprises de rapprocher les présidents Tshisekedi et Kagame.
La demi-finale PSG-Arsenal également au programme
En dehors de cette question et sur le plan bilatéral, la France et le Rwanda poursuivent par ailleurs leur coopération, notamment autour d’un projet de mémorial dédié au génocide des Tutsis à Paris. En cours de finalisation, il devrait faire l'objet d'annonces dans les prochains mois, selon des sources des deux parties.
En matière d'aide au développement, bien que la France ait annoncé avoir suspendu la signature de nouveaux projets financés par l'Agence française de développement (AFD) en raison de ce qu’elle qualifie de soutien du Rwanda à l’AFC/M23 dans l’est de la RDC, les autorités rwandaises assurent qu'aucun d'entre eux n'est gelé.
Dans la soirée, le président rwandais devait assister au Parc des princes à la rencontre entre le PSG et Arsenal en demi-finale de la Ligue des champions. Le Rwanda, via « Visit Rwanda », est un sponsor des deux clubs. Un sponsoring vivement critiqué par les supporters des deux équipes. Ceux du PSG ont lancé le 27 janvier dernier une pétition «
Stop au partenariat de la honte » qui comptait, ce mercredi, plus de 75 000 signatures. Arsenal a quant à lui renouvelé son partenariat avec « Visit Rwanda » qui date de 2018.
Le Rwanda est devenu l'un des principaux sponsors du football européen. Outre le PSG et Arsenal, le pays a dans son escarcelle le Bayern de Munich et, depuis une semaine, l'Atletico de Madrid.