Fiche du document numéro 34772

Num
34772
Date
Mercredi 18 septembre 1991
Amj
Auteur
Fichier
Taille
1078316
Pages
24
Titre
CR de la réunion des Comd OPS
Page
353-376
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Mot-clé
Cote
N° 0104/G3.9.2.0 ; D7544
Source
FAR
Fonds d'archives
PAT
Type
Document militaire
Langue
FR
Citation
.

^

RÉPUBLIQUE RWANDAISE
MINISTERE DE LA DEFENSE NATIONALE

KIGALI, le 21 SEP

ARMEE RWANDÀISE
ETAT-MAJOR

N° 4 2 G3.9.2.0

. 1991

3)16L
()

Au Chef EM AR

Info: Membre de la réunion (TOUS)
OBJET: CR de la réunion
des Comd OPS.,-

1. En date du 180900E SEP 91, le Chef EM AR Adjt a dirigé une réunion

des Comd OPS dans la Salle de réunion de l'EM AR à laquelle
participaient:
- Colonel

SERUBUGA Laurent

- Col BEM

NDINDILIYIMANA Augustin

- Colonel
NSHIZIRUNGU Anselme
- Col BEM
NSABIMANA Déogratias
- Lt Col BEM MUNYARUGARAMA Phinées
- Lt Col BEMS NSENGIYUMVA Anatole
- Lt Col BEM RWABALINDA Ephrem
- Lt Col BEMSG NTIWIRAGABO Aloys
- Lt Col BEM NDENGEYINKA Balthazar
- Lt Col BEM KAMANZI Innocent
- Lt Col
NZUNGIZE Alphonse
- Lt Col BEM BIZIMUNGU Augustin
- M a j o r NGIRUMPATSE Pascal
- Maj BEM
BAHUFITE Juvénal
- Commandant BUJYAKERA Joseph

: Chef EM AR Adjt et
Président de la réunion.
: Ministre à la Présidence
chargé de la Défense et la
Sécurité Nationale.
: Comd OPS BYB, Membre,
: Comd OPS MUT, Membre,
: GI EM AR
, Membre,
: G2 EM AR
, Membre,
: G3 EM AR
, Membre,
: Comd OPS Ville de KIGALI,
Membre,
: Comd OPS RUS, Membre,
: Comd OPS KIB, Membre,
: Comd CE CDO , Membre,
: Comd OPS RUH, Membre,
: G4 EM AR
, Membre,
Comd OPS GIS, Membre.
: OFFR G2 EM AR, Rapporteur.

2. ORDRE DU JOUR
a. Appréciation de la situation actuelle en fonction de la virulence
ENI pour déterminer:
- Attitude de l'ENI
- Attitude AMI à adopter.
b. Exposé du Ministre, du GI EM AR et G4 EM AR.
c. D i v e r s.

^ccret

-2-'

1

/7/

1 ^^ra

SECRET
;'v. SITUATION GENERAZ,B

Le Président de la réunion a d'abord remercié les membres de la
réunion de leur ponctualité et a ensuite présenté aux membres de
la réunion l'ordre suivant lequel les exposés allaient se succeder
à savoir:
- Exposé du G2 EM AR, suivi par celle. du Ministre à la Présidence
chargé de la Défense et la Sécurité nationale, puis celle du
G3 EM AR pour terminer avec le G1, G4 EM AR et sujets divers.
A, Exposé du G2 EM AR
(1) Situation générale ENI
Malgré les décisions prises lors du Sommet sou?-régional de
l'OUA sur le conflit Rwandais tenu le 07 SEP 91 à GBADOLITE,
l'ENI N'a PAS observé le cessez-le-feu recommandé, il a
redoublé de virulence par des attaques répétées visant à
conquérir une portion quelconque du Territoire Rwandais
et ou à détruire nos installations. L'ENI est donc décidé de
poursuivre la guerre et compte sur l'appui inconditionnel du
Président MUSEVENI qui fournit toujours les armes et matériel:.
L'ENI dispose actuellement de 11XBN de 160 à 300 hommes.
Le recrutement continue et le BURUNDI reste le principal
fournisseur de recrues. Celles-ci sont acheminées à NAKIVALE
qui est leur Centre d'Entraînement. Le moral de l'ENI est
trop bas et leur effectif va en diminuant, c'est ainsi qu'il
compte à tout prix sur le soutien de la NRA pour pouvoir
continuer la guerre. Nous pouvons nous féliciter du fait que
toutes les attaques ENI lancées après GBADOLITE ont infligé
à l'ENI beaucoup de pertes malgré quelques dégâts enregistrés
du côté AMI.
(2) Situation ENI Secteur par Secteur .
s Secteur GISENYI
La menace ENI dans ce Secteur vise principalement la
BRALIRWA et d'autres objectifs connus dans la ville
et région de GISENYI, de ce fait, il est recommandé de:
- redoubler de vigilance pour parer à une attaque ENI
éventuelle;
- Intensifier i':entente et la coopération entre les autorités tant militaires que civiles de GISENYI et GOMA laquelle
coopération nous a permis dès le début du conflit de

contrôler la situation.

- 3

-

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S E C R E T•

r

La ville de GOMA regorge PAS mal d'acolytes des INYENZI qui sont
occupés actuellement à recruter à l'aide de beaucoup d'argent.
Cette situation est à suivre de plus. près.
*- Secteur OPS RUHENGERI
L'ENI s'est acharné depuis ces derniers temps dans les volcans
par des attaques répétées de nuit et de jour appuyées par des
pilonnages par des armes lourdes installées en UGANDA.. Nos éléments ont tenu et ont repoussé l'assaillant malgré sa pression.
Seul le 64 BN a été le plus éprouvé.
L'ENI dispose de 3XBN face au Secteur RUHENGERI, ils étaient
deux le (C,L) auquel s'ajoute le K nouvellement créé.
Effort principal ENI est toujours fixé à RUHENGERI.
* Secteur OPS BYUMBA
Beaucoup d'actions ENI s'y ont acharné par des attaques et pilonnage, nos hommes ont tenu chaquefois et ont infligé de pertes à
l'ENI. Face au Secteur BYB, l'ENI dispose de 2XBN (A et 0).
* Secteur OPS MUTARA
Ce Secteur a subi également une pression incessante ENI par des
attaques, des embuscades et pilonnage, la riposte foudroyante
de nos hommes a infligé chaque fois beaucoup de pertes à l'ENI.
Face à ce Secteur, l'ENI dispose de 6XBN (B, S, E, M, Z, Y) et
reçoit des renforts de la NRA comme dans l'attaque du pont
BUSHARA. La concentration de toutes ces UNITÉS au MUTARA N'est
qu'une simple diversion visant -à y attirer nos troupes de RUH
afin de créer une brèche à RUHENGERI où leur action principale
est toujours projetée.
* Secteur OPS KIBUNGO
Il y a eu tentative d'infiltration pour tendre les embuscades.
La vigilance de nos Troupes a mis à l'échec cette action.
* Secteur OPS RUSUMO
La situation est calme. Toutefois, il faut garder jalousement
le Pont Rusumo qui reste notre cordon ombilical et constitue
l'objectif payant visé par l'ENI. Il y a donc lieu de craindre
les infiltrations ENI par la rivière AKAGERA et spécialement
via le lac NASHO.

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/

-SECRET
* COMDT OPS Ville KIGALI
L'acte de banditisme enregistré dans KIGALI et perpetré par
des ex-militaires et parfois même par nos militaires est à
craindre car utilisant des armes à feu et grenades achetées
ou volées. Les mesures d'intimidation et de recherche de ces
bandits doivent préoccuper le COMDT de la Ville de KIGALI.
(3) Situation AMIE

Le moral de nos hommes reste "TR ES BON" cependant ce moral
peut être touché aussi longtemps que la guerre continue.
C'est ainsi que la sensibilisation de nos Troupes doit prendre
une place de choix.
Par ailleurs, le problème d'équipement et d'habillement commence
à se faire sentir. Néanmoins, l'autorité est au courant de la
situation et les domaines concernés sont en train de chercher
de solution à ce problème.
Le vent du multipartisme qui souffle dans les pays de l'EUROPE
de l'EST et dans les pays du TIERS MONDE, l'AFRIQUE en particulier
veut que nous adoptions un comportement conséquent.
Pour mettre à l'abri de nos hommes des tendances politiciennes
de certains Partis travaillant pour le compte de l'ENI et qui
de part leurs démagogies démoralisent nos hommes ce qui pourra
si cela continue affecter profondément le moral de nos Troupes
et causer des effets néfastes.
En guise de conclusion, le G2 EM AR signale que la guerre continue et que nous devons faire face à l'ENI quoiqu'il arrive.
Il poursuit en soulignant que l'ENI N'est PLUS fort, qu'il
compte plutôt•sur la NRA. C'est pourquoi il faudrait PLUS que
JAMAIS lancer une action diplomatique dirigée contre 1'UGANDA
et le Président MUSEVENI en particulier.
Chercher comment amener nos pays amis et toute opinion internationale à exercer une action quelconque contre l'UGANDA.
L'entretien tant physique que moral de nos hommes doit être
la préoccupation du COMDT à tout échelon, pour combattre
essentiellement la lassitude et leur préserver les influences
des tendances politiques.
(4) Intervention des Comd Secteurs OPS
(a) OPS RUSUMO
Il signale des informations qui lui sont parvenues faisant
état de recrutement pour INYENZI dans la population par les

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5

SECRET
si. qui vi.ennen

KI LI

p ag
-

eaux bruits

et rumeurs comme quoi les INKOTANYI sont déterminés à
gagner cette guerre et projettent la prochaine attaque par
la région de BUTAMA donc du côté du BURUNDI.
Le Service du SCR à KIBUNGO a été mis au courant et cherche
à déceler les personnes impliquées dans cette affaire.
(b) OPS KIBUNGO

Il N'a AUCUNE remarque particulière.
(c) OPS MUTARA
- Il signale les infiltrations incessantes ENI dans le
Secteur OUEST avec objectif principal la destruction
du Pont BUSHARA et du Bureau Communal de MUVUMBA;
_'intimidation de la population civile afin de les
amener à s'éloigner davantage de la frontière pour periiettre à l'ENI une entrée et circulation plus libre.
.insi la population à l'OUEST de MUVUMBA a pris peur
-t a commencé l'évacuation des lieux.
- ie Comd OPS signale également le mécontentement des
'ères Blancs de RUKOMO contre les INYENZI manifesté
surtout après l'attaque par INYENZI du Centre de Santé
, insisteht à ce que
•ie NYARUREMA. Ces Pères Blancs "
:es actes de barbaries puissent être diffusés de façon
lu'ils atteignent le monde extérieur.
(d) OP. ; BYUMBA

- ..,e Comd OPS Secteur BYUMBA confirme l'information selon
_aquelle l'ENI sillonne ces derniers temps toute la
frontière du Secteur OPS BYUMBA.
- -1 signale également le souhait émis par le Conseil de
écurité de la Préfecture de BYUMBA qui consiste à ce que
le Secteur e OPt^ BYUMBA puisse englober en entier la Commune
KIYOMBE qui en partie contrôlée par le Comdt OPS MUTARA.
A ce point, le Chef EM AR Adjt recommande une réunion de
coordination entre les Comd OPS des Secteurs BYB et MUT.
- Il signale également un manque de coopération entre ses
Eléments Unité EST et le Gpt BYB, voisin immédiat.
Ce problème sera également examiné lors d'une réunion
de coordination citée suppra.,•;;:-

SECRET

(e) OPS RUHENGERI
Le Comd OPS RUHENGERI signale un avion survolant
presque chaque nuit et à une très haute altitude
la zone de CYANIKA et des Volcans et que nos armes
NE peuvent PAS l'atteindre.
- Il signale en outre beaucoup de patrouilles ENI
entre NYAGAHINGA et CYAHAFI et de fréquents mouvements ENI derrière les Volcans.
- Il y a lieu de craindre une infiltration ENI par le
ZAIRE car des traces ENI ont été récemment repérées
près du Camp KALISOKE au .ZAIRE.
_ Certains de nos militaires qui ont un armement vieux
ont un moral affecté à cause des enrayages répétés
de ces armes à chaque contact avec l'ENI.
- Les Militaires Gd du 5 BN du Gp Mobile réclament à
être relevés, ils NE veulent PAS rester seul au
front alors qu'il y a d'autres Gd à l'intérieur du
pays qui peuvent les relever. Ils ont considéré les
dernières mutations des Officiers Gd comme relève
de ceux-ci et. exigent qu'on fasse la même opération
chez les GD.Lors du passage du Chef EM Gd N Adjt
dans le Secteur,
la question lui a été . posée et il leur a répondu
qu'un plan de relève sera organisé. Ce plan a été
effectIlvement fait et les relèves ont été faits au
sein même du BN. Malheureusement les Gd en question
ont eu une mauvaise interprétation et ont cru à une
relève de toute l'Unité par une autre Unité après
un délai de 3 mois.
Le Chef M AR Adjt intervient en disant que ce problème sera porté
auprès d l'EM Gd N et il soutient la position de maintenir une
Unité de la Gd N au front pour NE PAS désolidariser cette force de
la popul,_tion d'une part et de nos Troupes d'autre part.
(f) OPS GISENYI
- La Ville de GISENYI étant collé sur la frontière,
il se pose un problème, d'y organiser une défense
élastique, donc en profondeur. Vu alors la présence
de plusieurs acolytes des INYENZI dans la Ville de

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!S

SECRET
GOMA, nous craignons une infiltration ENI par petit
groupe à travers nos lignes pour attaquer tel ou
tel autre objectif dans la ville. Ainsi l'action
principale serait de renforcer le personnel du SCR
de GISENYI afin de pouvoir détecter à temps utile
l'intention quelconque de l'ENI.
- Il déplore malheureusement la récente mutation d'un
agent du SCR qui était habitué à ce travail.
De telles mutations ont été également faites parmi
les détectives du GPT GISENYI.
- Il signale que les détectives militaires NE sont PAS
indiqués dans la filature car ils se laissent facilement roulés. L'idée de renforcer SCR de GISENYI est
retenue et sera soumise aux instances habilitées pour
étude.
- Les traces des INYENZI signalées au ZAIRE (derrière
les Volcans) existent et les autorités militaires
zaïroises sont au courant et sont en alerte pour
mener une action contre
(g) OPS Ville KIGALI
- Signale la montée inquiétante du banditisme dans la
Ville de KIGALI. Selon les informations, on a à faire
actuellement à de bandits de métier dont la plus
part sort des prisons. d'autres étant des ex-Mil
voire même des militaires.: actifs utilisant grenades
et armes à feux. Il cite en guise d'exemple un ex-Gd
récemment renvoyé qui vient de comettre 4 vols avec
4 grenades et enregistrement de 5 vols commis (tous)
par des militaires armés.
- La Cie d'Intervention reste insuffisante pour pouvoir
courir efficacement toute la Ville de KIGALI.
(h) Comd CE CDO
- L'éventualité d'une attaque ENI qui serait dirigée
contre le CE CDO m'a amené à renforcer la position
de KALISIMBI par une deuxième Cie prélevée de la
Réserve se trouvant au CE CDO et d'autres Cie ont été
envoyées au Secteur OPS de GISENYI. De ce fait il NE
faut PLUS compter sur. la Réserve du CE CDO.

SECRET

- Il signale le mécontentement au sein du 64 BN qui pense
être le plus exploité surtout qu'il a subi ces derniers
temps beaucoup de pertes en vies humaines et demande à
être relevé par d'autres Unités comme le 42 BN du COMDT
OPS GISENYI qui N'a PAS encore été en contact avec l'ENI.
B. AVIS SUR CERTAINS POINTS SIGNALES PAR LES COMD DES SECTEURS OPS
Le Chef EN AR Adjt a relevé des points essentiels auxquels il
souhaite des avis et considérations des membres de la réunion
à savoir:
- pour quel i.otif l'ENI veut à tout prix la destruction du Pont
3e BUSHARA
- la circulation intense de l'ENI face au Secteur OPS BYUMBA;
le survol _égulier de l'avion localisé dans le Secteur OPS
RUHENGERI t les patrouilles ENI dans ce Secteur;
- le contour:ement de l'ENI par le ZAIRE;
- le banditisme dans la Ville de KIGALI en particulier.
,

* Le Comd OP:; MUTARA donne une approche au premier point posé
à savoir "..a destruction du pont de BUSHARA:'
L'ENI dit-_1, veut couper le Pont de BUSHARA pour isoler toute
la partie L l'OUEST de MUVUMBA et s'assurer ainsi du contrôle
de cette pE.rtie. D'autre part, cette région offre un bon
couloir d'infiltration par la vallée de KAVO et l'ENI aurait
.'intention d'y placer son effort principal après que la bananeraie de KABOROGOTA a été coupée.Pour parer à l'intention de
l'ENI et à ses possibilités, le Comd Secteur OPS MUTARA a déplacé
la Cie PM qui était à RURENGE et l'a mis au Bureau Communal de
,

MUVUMBA comme réserve dans ce sous-Secteur, il a ensuite modofié
les positions de défense du BN GITARAMA de façon à verrouiller
le couloir passant par la vallée de KAVU-SHONGA et celui de
KANYAMI. Cependant la vallée KANYAMI N'est PAS bien tenue par
manque d'effectif. De même il va falloir retirer un Elm à SHONGA
pour occuper la position RURENGE où était la Cie PM.
Par ailleurs, l'intention de l'ENI d'isoler la partie à l'OUEST
de la rivière MUVUMBA par la destruction des ponts, lui permettra
de bousculer le plus vite possible nos positions se trouvant sur
les hauteurs de la région de NKANA lesquelles hauteurs nous
seraient difficiles à reconquérir.
Unanimement, il a été décidé de renforcer la défense de cette zone

//
-9

D

SECRET
pour pouvoir neutraliser toute action ENI en temps opportun.
- A la question de savoir pourquoi l'ENI multiplie ses mouvements
face au Secteur OPS BYUMBA, le G3 EM AR intervient en disant que
les principes de la Guerilla consistent justement à se manifester
partout en faisant circuler de petits groupes. C'est la guerre
d'usure et on doit s'y attendre.
.

- Le Comd Secteur OPS BYB propose quant à lui un changement
d'attitude qui consisterait àà attirer l'ENI vers l'intérieur du
pays dans ce qu'on peut appeler "Killing Ground" afin de pouvoir
lui infliger beaucoup de pertes au lieu, de subir tout le temps
le choc, car tactiquement, celui qui a toujours de l'initiative
et de la libérté d'action en tire chaque fois un avantage certain.
- Seul le Comd CE CDO soutient cette idée quant aux autres membres
de la réunion la rejettent car en effet, disent-ils: "nous nous
sommes montrés plus forts que l'ENI dès le début des hostilités
ju=qu'aujourd'hui, ce N'est PAS alors du moment où l'ENI devient
de plus en plus faible et du moment où nous accusons 1'UGANDA
d'abriter les INYENZI de céder à ceux-ci une quelconque portion
du terrain sur notre territoire.
- Pour contrer efficacement les actions actuelles de l'ENI, il
faudrait plutôt affiner le travail de nuit comme le fait l'ENI.
Pour ce faire, les UNITES spécialisées du type Cdo seraient les
mieux indiquées. C'est ainsi que la réunion recommande dans la
mesure du possible, la formation d'une telle UNITE équivalente
au moins à un BN dans chaque Secteur OPS.
- Pour ce qui concerne le survol régulier d'un avion ENI pendant
la nuit dans le Secteur OPS RUHENGERI, les membres de la réunion
sont tous tombés d'accord qu'il s'agit bien d'un appareil de
reconnaissance ENI équipé certainement du matériel de vision
de nuit, car il a été constaté que ses passages précédent
chaque fois une attaque ou pilonnage par l'ENI de nos positions.
Comme nous NE disposons PAS d'armes AA capable de le descendre
ou tout au moins de l'inquiéter, la réunion propose dans la mesure
du possible l'acquisition d'un missile Sol Air.
Cependant, comme on a PAS assez de données quant aux coûts d'une
telle arme, il va falloir recourir aux avis des Techniciens des
pays amis pour voir dans quelles mesures notre pays serait à même
d'acheter cette arme.
- Pour ce qui est de la présence probable de l'ENI derrière les
Volcans du côté du ZAIRE, la réur on recommande au COMPT OPS GIS

-10-

D

SECRET
i

de diriger la recherche des informations de ce côté et de
redoubler de vigilance pour éviter toute surprise.
— Quant à la question de banditisme utilisant grenades et armes
à feux, cette situation reste préoccupante et menace la sécurité
de la population tant du milieu urbain que rural. Pour contrer,
la réunion dégage une série de mesures à prendre à savoir:
* Enregistrement des grenades que détient chaque militaire
et effectuer un contrôle après chaque action.
* Autoriser aux barrages militaires de fouiller les militaires
qui partent en permission pour ainsi compléter l'action des PM.
* Distribuer les grenades aux positions qui en ont réellement
besoin. Il appartient aux Comd des Secteurs de déterminer
ces positions.
— -'es Comd des Secteurs OPS étudieront par ailleurs ce problème
au niveau des Comd d'UNITES et soumettront à l'EM AR des
)ropositions y relatives.
— Pour ce qui concerne les UNITES de réserve, le G3 EM AR a fait
remarqué aux Comd des Secteurs OPS l'inexistence actuelle des
LINITES de réserve générale capable d'intervenir au moment
opportun dans tel ou tel autre Secteur OPS ménacé d'autant plus
cue l'ENI peut frapper à la fois sur plusieurs fronts.
C'est ainsi que la réunion recommande la constitution d'une
1JNITE de Réserve à chaque COMDT Secteur et appui à juste titre
e soucis de l'EM AR d'en constituer également une à son
lchelon.
Il a été également demandé aux Comd des Secteurs de multiplier
ces contacts réguliers avec leurs Comd LINITES afin de pouvoir
céceler à temps les problèmes éventuels qui se posent dans
leurs UNITES pour y remédier.

SECRET

ia

-

//

D

SECRET

C. EXPOSE DU MINISTRE A LA PRESIDENCE CHARGE DE LA DEFENSE ET LA
SECURITE NATIONALE.(1) Appréciation sur l'appui direct ou indirect des pays étrangers
dans le conflit qui nous oppose aux INYENZI-INKOTANYI.
* UGANDA
L'appui aux INKOTANYI par l'UGANDA est clair bien que le
Président MUSEVENI continue à présenter au monde entier que
le combat qui nous oppose aux INYENZI est bel et bien le conflit
Rwando-Rwandais. Cependant, la population ugandaise commence à
sentir les méfaits de ce soutien tout particulièrement celle de
la zone frontalière avec le RWANDA. Aussi peut-on dire que
beaucoup d'Ugandais se désolidarisent petit à petit avec le
Président MUSEVENI.
D'autre part, le Président MUSEVENI persiste dans ses déclarations faites à ZANZIBAR qui consistent à l'intégration des
combattants du FPR au sein des FAR et du partage du pouvoir
avec le FPR.
Le Ministre signale en outre que tous ceux qui appuient les
INKOTANTI ont libre circulation sur le territoire ugandais
en conséquence, tant que MUSEVENI NE subisse PAS une forte
pression tant régionale qu'internationale, la guerre va
perdurer.
i

*BURUNDI
Malgré les bonnes intentions'du Président BUYOYA, certaines
autorités burundaises veulent que notre pays soit asphyxié
par cette guerre. Il y en a même certains burundais qui s'appuient sur de faux prétextes- comme quoi les Rwandais veulent
semer les troubles au sein du Peuple Burundais. On peut
affirmer que le sentiment des Barundi (milieu Tutsi) en
général soutient les INYENZI et cela se justifie par le recrutement massif qui s'opère dans ce pays. Toutefois, le Nbre des
Rwandais qui transitait par le BURUNDI pour regagner les
rangs des INKOTANYI a diminué depuis le blocage de la frontière
entre nos deux pays.
* TANZANIE
Sous l'influence et la pression du Président MUSEVENI, le
Chef de l'Etat tanzanien NE veut PAS se montrer actif dans
ce conflit, par contre il cherche à nous :mettre à l'épreuve

DSLfLt/IL
SECRET-12-

d'une part en nous refoulant des refugiés'd'avant 1986,
d'autre part en nous accusant de NE RIEN faire pour recevoir des émigrés irréguliers et en l'occurrence des réfugiés.
* ZAIRE
L'appui total du Président MOBUTU dans ce conflit reste
incontestable néanmoins on constate l'existence de quelques
hautes personnalités zaïroises qui soutiennent la cause du
FPR, eiitre autre l'Ambassadeur du ZAIRE accrédité à KIGALI
dans ses rapports qu'il donne mettant en cause les efforts
de l'Etat Rwandais pour résoudre le problème des refugiés.
* ETATS- U NIS D'AMERIQUE
Les Ettravers les démarches faites par l'Ambassadeur des E.0 au
RWANDA pour le bon aboutissement de la voie engagée par le
Gouvernement Rwandais dans le reglement du conflit.
Les E.0 ont promis un soutien pour essayer de ramener la
paix dEns notre pays.
Le Ministre signale néanmoins le problème posé par la Banque
Mondiale qui voudrait revenir sur ses engagements car nos
dépenses actuelles dépassent de loin nos recettes.
* FRANCE
Le soutien de la FRANCE est réel et a accepté le maintien
de leur force militaire au RWANDA jusqu'à la fin du conflit.
La FRANCE est consciente que le Président MUSEVENI est derrière
ce conflit et nous promet son appui en privilégiant spécialement le dialogue. C'est ainsi qu'il y a eu récemment une
rencontre à PARIS entre la délégation Rwandaise et Ugandaise.
* BELGIQUE
D'après les déclarations faites par le Ministre des Affaires
étrangères belge lors de sa récente visite à KIGALI, on constate
qu'il avait en tête une idée selon laquelle le Gouvernement
Rwandais NE fait PAS assez d'effort pour favoriser le dialogue.
Ce N'est qu'après éclaircissement de la situation actuelle
qu'il est parti convaincu et a promis un soutien de la BELGIQUE
malgré la présence de quelques partis politiques belges qui
soutiennent toujours la cause du FPR.

>1

- 13 -

I

f

P

SEC R E T

ï

• CEE
La CEE soutient notre cause à l'exception de
l'ANGLETERRE et certains pays nordiques qui sous
l'influence du Président MUSEVENI freinent la prise
de position commune au sein de cette communauté.
(2) LES ENGAGEMENTS PRIS PAR LE RWANDA SUR LE PLAN DE
L'INTERIEUR.
- Le Gouvernement Rwandais a rempli tous les engagements
auxquels il a souscrit partant des accords de MWANZA,
GBADOLITE, DAR-ES-SALAÂM et N'SELE. Pour ce qui concerne
le rapatriement et l'intégration des refugiés, un plan
d'opération élaboré concurrement avec les représentants
du HCR est déjà mis au point et un espace de 23.000 ha
est déjà recensé pour recevoir des refugiés qui NE
pourront PAS s'intégrer dans leurs familles d'origine.
Ces étendues sont localisées dans les Communes de
RUKIRA, RUSUMO, GASHORA, KANZENZE, MUSEBEYA, MUKO
et GISOVU.
Le Gouvernement Rwandais attend du HCR le rapport qui
détermine le nombre de refugiés qui sont agriculteurs-Eleveurs par rapport à ceux qui ont fait des études pour
la prévision des postes d!emploi. A ce sujet, le HCR dit
que notre pays est en avance par rapport aux pays
voisins abritant les refugiés car le dénombrement de
refugiés qui veulent rentrer et ceux qui souhaitent
rester piétine.
Par ailleurs, le FPR a continué de violer les engagements dont il est lui même signataire. C'est ainsi
que nous devons le considérer comme un agresseur armé.
et le combattre.
Selon les statistiques publiés par le Ministère de
l'Intérieur et du Développement Communal, les attaques
du FPR et de la NRA nous ont causé les pertes ci-après:
- 1.508 morts civils dans BYUMBA, KIBUNGO, RUHENGERI
et GISENYI occasionnant ainsi 2.274 orphelins,
633 veuves et veufs.
- 302 mutilés.
- 113.608 personnes déplacées.
..../....

/I3

S E C R E T:

- Perte de 5 milliards de FRW due aux destructions
des biens, vol, pillage et abattage du bétail.
Parmi les sujets débattus lors du Sommet de GBADOLITE
du 07 SEP 1991, on peut citer entre autre le rôle joué
par l'UGANDA dans ce conflit, la recherche des causes
de NON respect du cessez-le-feu, la recherche des voies
et moyens pour résoudre cette crise.
* Les principales revendications du FPR suivant le
document rendu public lors de ses conférences et
par la Presse à savoir:
- intégration de leurs combattants dans les FAR.
- restaurer et garantir les libertés démocratiques.
- se convenir sur la gestion intérimaire et prévoir
un gouvernement intérimaire qui aura pour tâche:
"préparer et organiser le rapatriement des
refugiés"
"organiser la conférence nationale (RUKOKOMA)"
"mettre en place les mécanismes de l'unité
nationale".

En conclusion, dit le Ministre, ceci N'est qu'une manoeuvre
de diversion car si le FPR veut le pouvoir, il N'a qu'à
déposer les armes et venir participer à l'organisation des
futures éléctions.
(3) FACE A CE PROBLEME DE LA GUERRE, QUELLE EST LA POSITION DES

PARTIS POLITIQUES DEJA PRESENTS AU RWANDA.
* Le MRND
-La MRND condamne le recours à la force pour le réglement du
conflit et il est déterminé à contribuer à la solution définitive du problème des refugiés Rwandais. C'est ainsi qu'il
appuit SANS réserve le processus de rapatriement des refugiés
initié avec le concours du HCR et des pays de notre région.
-Le MRND rejette toute idée d'intégration des Forces du FPR
dans des FAR et invite le FPR à déposer les armes pour
s'engager plutôt dans le multipartisme en cours.
. . . •/. . ...

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^i^5441iy

SECRET

* Le PSD
- Le PSD soutient l'idée selon laquelle le problème des
refugiés NE peut PAS être résolu indépendamment de
celui de la guerre car dit-il, certains refugiés ont
adhéré aux Forces du FPR qui combat les Forces Gouvernementales. Ainsi le PSD:
"accepte l'intégration de l'armée du FPR dans les FAR"
"la formation d'un Gouvernement de transition élargi
à toutes les tendances"
"la conférence nationale (RUKOKOMA)".
* Le PL

Dans son mémorandum publié le 27 AOU 1991 et adressé au
Président de la République, on y trouve les propositions
ci-après quelques unes:
- négociation directe avec le FPR pour mettre fin à ce
conflit d'où création d'un cadre institutionnel dans
lesquels les négociations pourront se faire.
- aboutir à un cessez-le-feu avant toute chose.
- AUCUNE revendication du FPR NE doit être écartée.
- le PL réclame l'attribution des passeports Rwandais
à toute personne identifiée par le HCR comme étant
refugiée rwandais.

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*ç M T) U

Le MDR NE s'est PAS encore prononcé officiellement sur
la manière dont il faudrait envisager pour résoudre ce
conflit. Mais selon les déclarations de Mr TWAGIRAMUNGU
Faustin, un leader du MDR, seule la conférence Souveraine
peut permettre la résolution de ce conflit et il dissocie
le problème des refugiés à celui du FPR.
Le MDR rejette l'intégration de l'armée du FPR dans les FAR.
*LePDC

Selon le PDC, la solution au problème du conflit doit être
trouvée entre Rwandais. Il préconise alors:
- la rehabilitation de la moralité chrétienne au RWANDA.
- l'engagement d'un processus de reconciliation nationale
directe.
- favoriser la moralité du journalisme de réconciliation
nationale.
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S E C R E:T

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- la gestion de la transition.
En guise de conclusion, le Ministre dit que les Partis comprennent différemment le problème en rapport avec cette guerre et
souhaite que les FAR puissent resister aux différentes tendances
pour se consacrer à leur tâche de garantir l'intégrité du
Territoire national d'une part et de protéger les institutions
et le pouvoir en place quia la responsabilité de mener toutes
les négociations et de qui viendra toutes les directives à
suivre.
Le Ministre a ensuite annoncé les décisions prises à la fin
du Sommet de GBADOLITE sur le conflit Rwandais à savoir:
-l'observation du cessez-le-feu immédiat.
- entamer un dialogue politique dès le 14 SEP 91 sous la
médiation du Président MOBUTU SESE SEKO.
- la restructuration du GOM de la manière suivante:
15 Officiers du NIGERIA et 15 Officiers de la République
du ZAIRE qui seront commandés par un Officier Supérieur
du NIGERIA sécondé par un Officier Supérieur du ZAIRE.
Ce groupe travaillera sous la supervision du Secrétaire
Général de l'OUA à qui tous les rapports seront adressés.

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Signalons aussi que le NIGERIA à envoyé une mission diplomatique
qui s'est rendue sur le terrain dans un but de prospection et
de la recherche de la vérité. Nous pouvons ainsi espérer,
ajoute-t-il, un résultat significatif dans le travail du niveau
GOM et il en profite pour demander aux responsables des OPS
quelques mesures d'assouplissement pour leur faciliter la tâche.
C'est ainsi que dans leurs relations de travail ils s'adresseront
directement au Chef de la délégation Rwandaise auprès du GOM au
lieu de s'adresser au Ministre des Affaires Etrangères et de la
Coopération Internationale. Néanmoins, ils devront se conformer
aux règles du couvre-feu et respecter les dispositions en vigueur en matière-de circulation à l'intérieur du pays.
(4) Après l'exposé du Ministre, les Comd Sect OPS lui ont posé
une série de questions ci-après:
QI: Entendu que le pays est sujet actuellement à trois acteurs
principaux à savoir:
- la virulence des partis politiques dont certains militent

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SECRET
.

ouvertement pour le compte des INYENZI.
- l'entêtement du FPR.
- les FAR avec double mission: de garder l'intégrité du
territoire et de garantir l'unité nationale.
N'y-a-t-il PAS moyens de ramener toutes ces tendances
politiques à une vision globale commune du reglement de ce
conflit?
RI: La recherche d'une position commune face à ce conflit est le
souhait du Gouvernement. D'ailleurs quand le Président a réuni
tous les responsables des Partis, c'était ce même point de vu
recherché.
Il est prévu prochainement une réunion du SIC ministériel qui
va débattre de ce problème. Il est prévu une réunion au niveau
du Gouvernement pour dégager une ligne politique pour mieux
gérer le multipartisme et l'économie du pays.
Le Président de la réunion intervient en insistant à ce qu'on
puisse dénoncer aux yeux de la population tout Parti qui NE
s'engage PAS à la défense du Territoire.et de la population.
Tous les membres de la réunion soutiennent fermement cette
idée en disant que s'il y avait eu l'union de tout le Peuple
face à l'ENI, celui-ci serait déjà découragé. Alors, poursuiventils, il faut lever l'équivoque en informant la population et
nos FAR la réalité pour qu'ils désavouent eux-même ces partis.
A propos, le Ministre promet que dans les prochaines réunions
pré-citées, on va dégager quelque chose à communiquer à la
population.
- Un membre de la réunion propose qÙe les messages concernant la
sécurité nationale soient diffusée par le Ministre de la
Défense nationale. Le Ministre accepte de soumettre la proposition à l'examen.
Q2: A propos des négociations entre la partie rwandaise et le FPR
qui devaient débuter le 14 SEP 91, dites négociations ont-elles
oui ou non commencé? Si oui quels. sont les noms des délégués
du FPR et du RWANDA?
R2: Les négociations ont déjà commencé. La délégation rwandaise
comprend: - Ambassadeur du RWANDA à KAMPALA et au ZAIRE.
- Un représentant du MINAFFET.
- Officiers des FAR.

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SEC RET
La délégation du FPR est conduite par Mr BIZIMUNGU.
Q3: D'après les informations, le FPR N'est PAS prêt à négocier
avec le Gouvernement Rwandais en place. Est-ce que réellement
la délégation rwandaise a reçu une limite quant aux concessions à donner au FPR?
R3: Notre délégation est partie avec des indications nécessaires
étudiées au préalable au niveau des Ministres.
Q4: Quels sont les avis des pays amis pour ce qui concerne
l'intégration des Forces du FPR dans les FAR?
Il N'y aurait-il PAS Moyens de dissocier le problème"guerre"
à celui des "refugiés"?
R4: Les Américains disent que du moment où le multipartisme est

déjà sur place, il N'y a PAS d'autres voies possibles,
toutefois, il faut que leur sécurité soit suffisamment
assurée. Les Français sont du même avis que les Américains.
Quant à dissocier le problème des refugiés à celui du FPR,
la question a été posée lors de la réunion tenue à NAIROBI.
S'il y avait des refugiés qui veulent rentrer SANS passer par
le FPR nous attendons la réponse mais si cela arrive ça sera
une meilleure façon de dissocier les refugiés du FPR.
Q5: Un membre de la réunion se demande pourquoi le Président
MUSEVENI s'acharne jusqu'à couvrir l'incident de l'abattage
de l'avion du ZAIRE par les INYENZI.
R5: L'implication du Président MUSEVENI est capitale et travaille
pour l'obtention d'un compromis qui NE l'expose PAS.
C'est pourquoi les négociations doivent DESORMAIS se faire
parallèlement FPR-Président MUSEVENI.
Q6: Quels sont les critères suivis par la création du nouveau
.GOM car le fait d'exclure 1'UGANDA et le BURUNDI nous place
en position de favori sinon de faiblesse?
R6: Que le BURUNDI et 14UGANDA partent mécontent, notre soucis
premier est de chercher un groupe neutre. On a toujours
accusé de ces gens là de manque de neutralité autant de
NE PAS les avoir toujours sur notre dos. Néanmoins, le
BURUNDI N'a PAS été suspecté seulement on voulait un autre
groupe; donc ce N'est PAS un attitude de désaveu de notre
part.

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SECRET

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Q7: Quelle est la position du Secrétaire Général de l'OUA
vis-à-vis des rapports du GOM?
R7: Du fait qu'il est Tanzanien, il N'a PAS bien entendu
joué à notre faveur. Surtout que le Chef GOM était lui
aussi tanzanien. Mais avec le nouveau GOM, le Secrétaire
Général de l'OUA NE va PAS donner un rapport contraire à
celui du nouveau GOM, car celui-ci transmettra la copie
du même rapport au Président de l'OUA.
Q8: Qu'arrivera-t-il si le FPR conteste le nouveau GOM vu la
présence du ZAIRE dans ce groupe?
R8: Si contestation il y a, il y aura d'autres approches de
solution. Mais tant qu'il N'y aura PAS de difficultés,
il NE nous appartient PAS d'en créer.
Q9: Posée par le Chef EM AR Adjt sous forme de souhait en ces
termes:
- NE faudrait-il PAS faire visiter les Chefs des Partis
sur les différentes positions au front afin qu'ils
puissent eux-mêmes se rendre compte de la réalité que
vit nos troupes et notre population frontalière avec
1'UGANDA?
R9: On va essayer de les inviter, n3 éanmoins il faudra compter
sur leurs propres volontés car on NE peut PAS les forcer.

D. EXPOSE DU G3 EM AR j
ENI, bien qu'affaibli, reste là et projette lancer des attaques
dans la ville de RUHENGERI principalement.
(1) Attitude à prendre
La mission de défense du Territoire reste. Par conséquent:
- la vigilance est'recommandée en dosant le dispositif de
façon à créer une réserve à l'intérieur et en relaxant
aussi la Troupe.
- chercher â NE PAS user les mêmes UNITES.
- modifier des actions de jour au profit des actions de nuit.
- améliorer les travaux de- campagne surtout dans les volcans
quitte à utiliser la main d'oeuvre payante si besoin en est.
- renforcer les obstacles génies: pour ceci, le DAMI va instaurer un cours de piégeage de façon qu'une mine piégée explose
sur moindre tentative de dépiégeage.

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SECRET

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- NE PAS prendre en considération les discours des Partis
politiques.
- suivre de près le banditisme florissant.
(2) Côté instruction
- Le G3 EM AR souligne avec insistance le problème de l'instruction qui se fait sentir dans nos écoles (ESM, ESO, CI) dû à
un manque d'instructeurs compétents d'une part et de leur
insuffisance d'autre part. Il souligne en particulier 1'1SM
qui N'est PAS du tout encadré et cela se concrétise par la
qualité de l'Officier qui sort de cette Ecole pour le moment.
Hormis la formation intellectuelle, on constate que l'élève
de l'ESM N'a PLUS de formation caractérielle et morale et
cela menace sérieusement la qualité de nos FAR dans l'avenir.
A défaut d'instructeurs Rwandais conclut-il, le pays serait
dans l'obligeance de recourir aux pays amis dans le cadre de
la coopération militaire pour pouvoir combler ce vide.
- Quant à l'instruction dans les Secteurs, on a fait appel au
DAMI, et le résultat reste satisfaisant. Cependant, les
Français NE veulent PAS quitter RUHENGERI pour aller ailleurs.
Cela pose un problème qui est maintenant porté à l'étude de
l'autorité supérieure pour voir comment y remédier et entamer
si possible l'instruction à GABIRO et MUTARA.
- La formation des. observateurs MOR et des opérateurs radio
doit également se poursuivre.
(3) LES OBSERVATIONS EMISES PAR LE DAMI

- Le manque d'entretien des armes.
- L'esprit d'absentéisme qui paralyse parfois les cours.
- Les gens formés ont tendance de revenir sur les anciennes
habitudes à la place de mettre à profit les acquis de
l'instruction.
- Les transmissions NON discrètes alors que l'ENI capte nos
messages ceci implique l'obligation au Comd Secteur d'utiliser les môts s^ chaque échelon et OTR passera prochainement
dans les Secteurs rider aux baptêmes des mots et points.
- Le DAMI attire l'attention sur le fait que les Chefs N'assurent
PAS le suivi régulier de leurs hommes. Quant à connaitre
l'état des équipements et matériel, etc...
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SECRET
En guise de conclusion, le G3 EM AR termine son exposé en disant
que l'ENI:N'est PAS prêt de lâcher par conséquent, le battre reste
notre seul objectif. De ce fait il rappelle le travail de nuit déjà
évoqué, la constitution d'une UNITE de Réserve à chaque échelon et
l'instruction.
L'idée de rehausser la formation des élèves plus particulièrement
ceux de l'ESM et l'ESO a reçu un soutien sans réserve de tous les
membres de la réunion quant à faire appel aux cadres des pays amis.
E. EXPOSE D U GI EM AR
Le GI EM AR insiste surtout sur la discipline de nos militaires qui
pour la plupart est impliqué dans:
- le banditisme,
- dans les détentions illégales des grenades et des armes à feu,,
surtout pour ceux qui partent en congé.
Pour ce faire, le G1 EM AR demande aux Comd OPS d'insister sur
l'instruction du réglement de discipline surtout que nombreux de
nos militaires sont ceux qui ont reçu une formation tronquée et
ignorent parfois les conséquences qu'ils coulent en s'embarquant
dans tel ou tel autre acte.
- Il souligne en outre l'insuffisance des opérateurs radio et propose
que ce problème soit examiné par les membres de la réunion pour
dégager une mesure à adopter.
Au niveau de l'EN AR, poursuit-il, on a pris la décision de retenir
deux candidats par BN, il vous appartient alors de déterminer la
méthode de désignation qui soit transparente pour éviter des
mécontentements. Après discussions, la réunion retient unanimement
la décision suivante:
- Un test basé sur la dictée sera préparé et donné à tous les militaires non spécialistes au niveau de chaque COMDT OPS.
- Les noms de deux premiers par BN seront transmis à l'EM AR directement après la correction.
Après l'exposé du GI EM AR, quelques questions ont été posées:
Q1: Un membre de la réunion souhaite`à ce que les EM puissent reprimer
fortement les militaires pour décourager l'indiscipline contrairement à ce qui se fait actuellement.
R1: Sauf pour les cas de flagrant délit grave où l'EN prend la décision de renvoyer ou de placer sous PVA un militaire, les autres
cas doivent être examiné avec beaucoup plus d'attention pour
éviter l'arbitraire. C'est ainsi que l'EN exige que les premières
mesures soient prises à l'échelon UNITE quitte à modifier la

. . .. / . . . .

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-22-

Dx,

S E OR E T

punition après l'examen du DS constitué à cet effet.
Q2: Les familles des militaires en renfort dans d'autres Secteurs
créent des problèmes. On demande s'il N'y a PAS moyens de
muter les maris?
R2: Cela souleverait un grand problème insurmontable car il y a
beaucoup de militaires qui sont dans ces conditions voire même
des UNITFS entières qui N'ont PAS de Camp Mil d'attachè..
Il faudra faire comprendre à ces femmes la situation du
moment.
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F. EXPOSE DU G4 EM AR
(1) Sous l'appui d'un tableau de distribution habillement depuis
le mois de Mars jusqu'au mois d'Août 1991, le G4 EM AR
explique aux Comd OPS comment ils ont été servis et l'état du
stock actuel qui est pour, le moment NUL pour ainsi éviter
des réclamations éventuelles de l'équipement et l'habillement.
Cependant, il leur signifie que les nouvelles commandes sont
maintenant au stade de prospections du marché qu'ils devront
patienter.
En attendant, il a été décidé de distribuer les 4.500 bottines
disponibles au COMDT OPS RUHENGERI qui opère dans les conditions climatiques trop pénibles. Quant aux autres Secteurs,
ils seront servis dans l'ordre: OPS MUTARA, BYUMBA, KIBUNGO,
GISENYI puis RUSUMO dès arrivée de l'équipement.
(2) Il aborde ensuite l'entretien de l'équipement et du matériel.
Dans le domaine de l'entretien, on a remarqué que l'entretien
en particulier celui des véhicules a été négligé de façon
lamentable et cite en guise d'exemple de 3 véhicules dont on
vient de déclasser les moteurs par manque de changement
d'huile moteur.
- Pour ce qui est de l'armement individuel, il a exigé aux
Comd OPS de lui faire parvenir le plus vite possible un
ordre de bataille LINITE par UNITE sur lequel on pourra
trouver: le nom, grade du militaire, le type d'arme et
son numéro de façon que ces données puissent être introduites dans l'ordinateur.
- Quant à la gestion des vivres et de l'habillement, il
demande aux Comd OPS de faire un effort pour un suivi

23-

D X544'29

SECRET

spécialement pour les vivres qui sont pour le moment
subtilisés d'une manière ou d'une autre.
- Le DAMI a émis un souhait d'homogéneiser l'armement d'appui
dans chaque Secteur cette idée a été bien soutenue et les
Comd des Secteurs devront identifier ces armes et faire proposition à l'EM AR pour voir s'il y a PAS moyens d'effectuer
des échanges de ces armes entre les Secteurs d'OPS.
- Pour ce qui concerne les boissons, le G4 EM AR signale que
la BRALIRWA N'a PLUS de vidanges dans ses stocks, et compte
sur la volonté de chacun de bien gérer les vidanges en
réduisant
au minimum les pertes et les casses.

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Le Chef EM AR Adjt°abonde dans le même sens en déplorant le
cas de pertes de vidanges pour une unité qui N'a PAS encore
été en contact avec l'ENI.
Quant à l'huile de nettoyage d'armes, il a été remarqué dans
certains Secteurs qu'il y a des militaires qui volent cette
huile pour soigner leurs cheveux. Cet acte est à décourager
et doit être porté à la connaissance de tous les échelons.
G. DI V E R S
J:J

La suppression de la ration pour les familles des Officiers
à été faite à l'AR et PAS à la Gd;N et cela commence à provoquer
de mécontentement et des réclamations des Officiers de l'AR.
La réunion souhaite que l'exécution des décisions concernant
les deux forces soit uniformisée.

4. La réunion est close à 151+5B•

BUJYAKERA Joseph
Cdt
Officier G2 EM AR

S ECRET

Haut

fgtquery v.1.9, 9 février 2024