Fiche du document numéro 3447

Num
3447
Date
Mercredi 11 mai 1994
Amj
Hms
20:00:00
Auteur
Auteur
Fichier
Taille
9335994
Pages
0
Sur titre
Journal de 20 heures [2:31]
Titre
Au Rwanda la beauté des paysages environnants a laissé la place à l'apocalypse : les morts s'ajoutent aux morts, peut-être 200 000 en quatre semaines
Sous titre
Le secrétaire général de l'ONU parle aujourd'hui d'envoyer une force de 5 500 hommes.
Nom cité
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HCR
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Résumé
- About sixty kilometers from Kigali, the Gahini hospital which has a hundred children. Orphans are likely to be one of the major problems for the months and years to come. Many children were left for dead, and grenades and machetes left their mark on them.

- The Akagera river carries corpses by the hundreds every day. And the beauty of the surrounding landscapes has given way to the apocalypse: the dead are added to the dead, perhaps 200,000 in four weeks.

- The UN Secretary General is talking today about sending a force of 5,500 men. A little late, right?

- The Benaco camp on the Tanzanian border has 250,000 refugees. This is the most important that the UNHCR has known, which is afraid of having to face an epidemic of dysentery and cholera.

- Meanwhile in Kigali, the clashes continue. According to the latest news, the Rwandan Patriotic Front is said to have gained the upper hand.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Patrick Poivre d'Arvor :] […] C'est donc ce qu'a dit, euh, tout à l'heure, Edouard Balladur. Au sommaire de ces entretiens également, la situation au Rwanda avec la proposition du secrétaire général de l'ONU d'y envoyer plus de 5 000 hommes. Le Ghana, euh…, le Nigéria et la Tanzanie ont déjà donné leur accord. À Kigali en effet, les combats ont redoublé d'intensité ces jours-ci. Marine Jacquemin.

[Marine Jacquemin :] À une soixantaine de kilomètres de Kigali : hôpital de Gahini, section des orphelins. Ici une centaine d'enfants. Dans tout le pays peut-être des milliers [on voit la docteure Annie Faure s'occuper d'enfants en très bas âge dans un hôpital de fortune]. "Personne n'en connaît le nombre exact", dit cette jeune infirmière [on voit la docteure Annie Faure tenant un bébé dans ses bras tout en s'entretenant avec la journaliste mais ses propos sont inaudibles], mais les orphelins risquent d'être l'un des problèmes majeurs pour les mois et les années à venir.

Dans une pièce voisine, les blessés. Les blessures, d'une sauvagerie rare [on voit de jeunes enfants mutilés à la tête ; un bébé a les doigts d'une main sectionnés]. Beaucoup de ces enfants avaient été laissés pour mort, grenades et machettes leur ont laissé de sales traces. "Nous tentons tout pour sauver la jambe de cette petite fille", dit cette femme [elle s'exprime en anglais]. "Nous avons très peur qu'elle ne se gangrène. Cette enfant est toute seule, toute seule. Elle a vu toute sa famille être exterminée sous ses yeux. Elle a tout vu" [gros plan sur l'enfant qui a la tête bandée et une main sectionnée].

À l'extérieur, les villages de paille du Rwanda offrent la même image de désolation. La rivière Akagera charrie chaque jour les cadavres par centaines [vue aérienne sur la rivière puis gros plan sur des corps qui flottent]. Et la beauté des paysages environnants a laissé la place à l'apocalypse. Depuis un mois le monde semble avoir détourné les yeux de ce pays pas plus grand qu'un département français. Les morts s'ajoutent aux morts, peut-être 200 000 en quatre semaines. Une diplomatie en panne face à un massacre soigneusement organisé [diffusion d'images de chaos et de massacres].

Le secrétaire général de l'ONU parle aujourd'hui d'envoyer une force de 5 500 hommes. Un peu tard, non ?

[Boutros Boutros-Ghali, "Secrétaire Général de l'ONU" : "Nous essayons de notre mieux de persuader les États membres, de les convaincre qu'il est important de maintenir la présence des Nations unies dans certaines situations difficiles. Nous pouvons réussir comme nous ne pouvons pas réussir".]

L'énergie de vivre les a donc jetés sur les routes par milliers [diffusion d'images de réfugiés]. Aujourd'hui ils sont 250 000 dans ce camp de Benaco sur la frontière tanzanienne [diffusion d'une carte de la région avec localisation du camp de Benaco]. Le camp le plus important qu'ait connu le Haut-Commissariat aux réfugiés. L'urgence est à présent à la distribution d'eau, sans parler du reste.

[Une humanitaire de l'UNHCR, interviewée au micro de la ZDF [elle s'exprime en anglais mais ses propos sont traduits] : "Nous avons très, très peur de devoir faire face à une épidémie de dysenterie et de choléra. Cette population est très vulnérable à cause de la saison des pluies et des conditions d'hygiène. Et dans moins d'une semaine, on risque d'avoir de très nombreux morts".]

Pendant ce temps à Kigali, les affrontements continuent. Aux dernières nouvelles, le Front patriotique rwandais aurait pris le dessus.
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024