Ce samedi 11 mai, le maire Michaël Delafosse a inauguré une stèle dédiée à la mémoire des victimes du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda en 1994. Parmi les personnalités institutionnelles en présence, Marcel Kabanda, historien et président de l'association Ibuka qui représente les victimes du génocide des Tutsi au Rwanda, et François Nkulikiyimfura, ambassadeur du Rwanda en France, entourés de représentants de la communauté rwandaise en France.
Un million de personnes massacrées en 100 jours
Érigé dans le parc d'Arménie, en contrebas de l'hôtel de Ville, ce monument commémore le million de personnes massacrées après avoir été regroupées par les officiels locaux et la population Hutu, en l'espace de 100 jours, du 7 avril au 17 juillet 1994.
Les femmes, environ 250 000 d'entre elles seront victimes de viols systématiques et publics. Deux tiers contracteront le virus du SIDA. Le génocide est à ce jour qualifié comme étant "
le plus rapide de l'histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour".
S'il a fallu attendre 1999 pour que l'ONU admette sa responsabilité, ce n'est qu'en 2021 qu'un rapport de la commission française d'historiens sur le rôle de la France au Rwanda conclut à la responsabilité du pouvoir français, informé de la situation au Rwanda mais laissant le génocide se dérouler, en faveur des Hutus.
Parmi les miliciens, des amis, des voisins...
Isabelle est une rescapée du massacre. Elle évoque, la gorge nouée, ses souvenirs douloureux du premier au dernier jour, l'arrivée des miliciens dans lesquels elle reconnaît d'anciens amis, et qui leur "
offrent" de les assassiner par balles plutôt qu'à la machette, le viol auquel elle échappe, déjoué par "
ses règles malodorantes", les fusillades, la mort de plusieurs des siens. "
Ils m'avaient demandé de creuser ma tombe, j'ai dit non", se souvient Isabelle, qui est parvenue à survivre à son calvaire. "
Cette stèle est le sanctuaire de nos souvenirs, pour pleurer nos disparus et honorer leur dignité. Ils vivent en nous. Le génocide ne sera jamais oublié".