Citation
** Page 1 **
TD KIGALI 284 15/06/90 18H06 No 17476 ARRIVEE
TD KIGALI 284 LE 15 JUIN 1990
ENREGISTRE LE 15/06/90 À 18H00
IMMEDIAT :
CHIFFRE DIFFUSION RESTREINTE
NB : FICHE TELEGRAPHIQUE
AD DIPLOMATIE 284 CQ MINCOOP PARIS 173
CQ BUJUMBURA 16 CQ DAR ES SALAM 9
CQ KINSHASA 10 CQ NAIROBI 15
CQ KAMPALA 11
TXT
OBJET : VISITE DU GENERAL GASTALDI AU RWANDA —/MOTS CLES :
COOPERATION MILITAIRE, SECURITE CIVILE, CONFERENCE DE
LA BAULE//
À L'ISSUE DE LA MISSION QU'IL A ACCOMPLIE AU RWANDA DU 12 AU 15 JUIN DERNIER, LE
GENERAL GASTALDI À ETE RECU PAR LE CHEF DE L'ETAT. CETTE ENTREVUE A DONNE AU CHEF DE
NOTRE MISSION MILITAIRE DE COOPERATION L'OCCASION DE FAIRE LE POINT DE NOS RELATIONS DANS
CE SECTEUR ET DE CONSTATER QUE LE PRESIDENT HABYARIMANA AVAIT ETE TENU AU COURANT, DANS
LE DETAIL, DES QUESTIONS TRAITEES PENDANT LES DEUX JOURS PRECEDENTS AVEC LES AUTORITES
MILITAIRES LOCALES (NOTAMMENT LES BOURSES, LE REMPLACEMENT DU NORD ATLAS DE L'ESCADRILLE
RWANDAISE, LA DEFENSE ANTIAERIENNE ET LE RENFORCEMENT DE LA GENDARMERIE).
CES QUESTIONS FERONT L'OBJET D'UN COMPTE-RENDU SEPARE.
LE PRESIDENT HABYARIMANA S’EST FELICITE DE L'EXCELLENTE AMBIANCE QUI REGNE DANS
LES RELATIONS ENTRE MILITAIRES FRANCAIS ET RWANDAIS. LA QUESTION DE LA DÉFENSE DE
L'AEROPORT L'A CONDUIT A ABORDER EGALEMENT CELLE DE SA SECURITE CIVILE DONT IL S'ETAIT
ENTRETENU AVEC MONSIEUR PELLETIER. JE LUI AI RAPPELE À CET EGARD LA MISSION RECENTE DU
COMMISSAIRE PRINCIPAL BIOTTAUX ET LE PROJET D’INSTALLER À KIGALI UNE DELEGATION DU
SERVICE DE COOPERATION TECHNIQUE INTERNATIONALE DE POLICE QUI POURRA DECLENCHER DES
ACTIONS DE COOPERATION DANS LES DIFFÉRENTS SECTEURS DE SECURITE ET NOTAMMENT CELUI DE
L'AEROPORT SI C'EST NECESSAIRE.
LE PRESIDENT HABYARIMANA A CONSACRE LA FIN DE NOTRE ENTRETIEN AUX PERSPECTIVES DE
LA CONFERENCE DE LA BAULE. IL A EXPRIME DE TRES VIFS REGRETS DEVANT L'EVENTUALITE D'UNE
NON-PARTICIPASION DES PRESIDENTS HOUPHOUET BOIGNY ET MOBUTU, QUI ENLEVERAIT, A SON AVIS,
UNE GRANDE PARTIE DE LEUR POIDS AUX REFLEXIONS ET AUX CONCLUSIONS DES CHEFS D’ETATS
AFRICAINS. L'ABSENCE DE CES DEUX PERSONNALITES RENFORCERAIT À SES YEUX L'IMPRESSION D’
‘‘ABANDON '' DE L'AFRIQUE PAR L'EUROPE, IMPRESSION QUE LES DECLARATIONS DE LA FRANCE NE
PARVIENNENT PAS À DISSIPER, ET LE SENTIMENT DE DECOURAGEMENT QUE RESSENTENT ACTUELLEMENT
LES CHEFS D'ETAT AFRICAINS DEVANT LA SEVERITE DE LA PRESSE EUROPEENNE A LEUR EGARD.
LE PRESIDENT HABYARIMANA SOUHAITE QUE DES INTERVENTIONS PRESSANTES SOIENT FAITES
AUPRES DES PRESIDENTS HOUPHOUET BOIGNY ET MOBUTU POUR QU'ILS SE RENDENT À LA BAULE.
S'AGISSANT DU PRESIDENT HOUPHOUET IL ESTIME QUE SI ‘’'LE VIEUX'' EST OBLIGE DE PARTIR, IL
IMPORTE QU'IL PUISSE LE FAIRE LA TETE HAUTE.
LE PRESTDENT HABYARIMANA EST CONSCIENT QUE LES AFRICAINS DOIVENT S’ACHEMINER VERS
PLUS DE DEMOCRATIE MAIS IL PENSE QUE LES MODELES EUROPEENS NE SONT PAS FORCEMENT
TRANSPOSABLES À L'IDENTIQUE ET QUE CHAQUE PEUPLE DOIT POUVOIR SE TAILLER ‘’SON PROPRE
** Page 2 **
COSTUME''.
JE N'AI PAS MANQUE DE RENOUVELER AU PRESIDENT LES ASSURANCES QUE NOUS LUI AVONS
DEJA DONNEES QUANT À LA RÉSOLUTION DE LA FRANCE DE NE PAS ABANDONNER L'AFRIQUE. J'AI
SAISI AUSSI CETTE OCCASION POUR LUI REDIRE QUE LA RELANCE DES RELATIONS ECONOMIQUES AVEC
LE CONTINENT NE PASSAIT PAS SEULEMENT PAR LE MAINTIEN OU L'ACCROISSEMENT DE L'AIDE
PUBLIQUE MAIS AUSSI PAR LE CHOIX DES INVESTISSEURS ET QUE CE CHOIX ETAIT LIE À TOUT CE
QUI SERAIT FAIT POUR RENFORCER LA CONFIANCE DES EUROPEENS DANS L'AFRIQUE ET DES AFRICAINS
EUX-MEMES DANS LEURS PROPRES PAYS.151720./.
MARTRES
