Mercredi, les audiences ont repris avec la lecture de l’acte d’accusation, devant le second inculpé, Séraphin Twahirwa. Pierre Basabose, 76 ans, a été admis à l'hôpital pour une infection cutanée, probable conséquence de son diabète. Il a besoin de soins hospitaliers «
pour une durée d'encore au moins quinze jours ». «
Je le représenterai pendant tout ce temps », a indiqué son avocat, Maître Jean Flamme.
Carrure imposante et costume impeccable, Séraphin Twahirwa, 65 ans, comparaît donc seul sous bracelet électronique. L’acte d’accusation le présente comme un proche de l’ancien président Juvénal Habyarimana, évoluant dans les cercles du pouvoir extrémiste hutu.
Il aurait commencé à semer la terreur chez les Tutsis du quartier de Gikondo, à Kigali, avant le début du génocide, puis fondé et dirigé une milice interahamwe appelée «
Opération Kinya Suicide ». Selon des témoins interrogés au cours de l’instruction, Séraphin Twahirwa était réputé pour sa cruauté et surnommé «
président » ou «
terroriste » en référence à sa position au sein des interahamwe de Gikondo.
Il doit répondre de nombreux meurtres et d’une douzaine de viols perpétrés entre janvier et juillet 1994. Des faits rejetés en bloc par l’accusé.
De leur côté, des avocats de parties civiles soulignent qu’on juge là «
un donneur d’ordre, mais aussi un homme accusé d’avoir tué de ses propres mains ». Une particularité de ce procès puisque, jusqu’ici, la justice belge a surtout poursuivi des «
organisateurs » ou des «
facilitateurs » de massacres pendant le génocide des Tutsi. Le procès doit durer jusqu'à début décembre.