Sous titre
Comme au Rwanda, au Burundi, la France est suspectée de favoriser les Hutu majoritaires dans la capitale.
Résumé
- They walked to the top of the hill where the priest had set up the altar. They prayed for the first time in two months thanks to the protection of the French army.
- Throughout the weekend the paratroopers multiplied the patrols and in each village the same scenes were repeated: warm welcome from the Hutu and Tutsi population, slogans of welcome to France.
- No shots were fired but the French soldiers reported tensions with the Hutu militiamen who roam the countryside armed with clubs and machetes. French soldiers identified and acted in five refugee camps. Everyone's needs need to be assessed as quickly as possible. Not all are out of the woods.
- We already know that the sanitary condition of the camps is far from satisfactory. And we also know that these refugees still live in fear. A fear fueled by the ever-increasing presence of people fleeing areas close to the front line.
- On the Zairian bases where the French are positioned, troops and logistics continue to arrive. Today the military are waiting for 40 tons of humanitarian aid provided by the French government.
- Massacres, refugee camps, Hutu or Tutsi rivalries, in Burundi they also know all that. Burundi went through its own dark period last October: 125,000 dead, half Hutu, half Tutsi.
- But today it is the French community that fears for its safety. The 1,000 French people in Burundi are following the progress of Operation Turquoise in Rwanda very closely.
- In Burundi, Rwandan refugees are now mixing with displaced Burundians who also fled the massacres.
- As in Rwanda, in Burundi, France is suspected of favoring the Hutu majority in the capital. Majority also within the army. From Paris no one came to explain the humanitarian nature of the military intervention.
- Bujumbura does not look like Kigali today. But French expatriates in Burundi know that they are now vulnerable.
Citation
[Premier reportage.]
[Voix off féminine :] Ils ont marché jusqu'au sommet de la colline où le prêtre avait installé l'autel. Ils ont prié pour la première fois depuis deux mois grâce à la protection de l'armée française [on voit des réfugiés en train de prier ; la scène suivante montre un hélicoptère de l'armée française en plein vol].
Tout le week-end les parachutistes ont multiplié les patrouilles [gros plan sur un soldat français au béret rouge en train de monter la garde près d'une route] et dans chaque village les mêmes scènes se sont répétées : accueil chaleureux de la population hutu et tutsi, slogans de bienvenue pour la France [on voit une colonne de jeeps P4, avec à leur bord des militaires français au béret noir, entrer dans un village sous les acclamations des habitants].
Aucun coup de feu n'a été tiré mais les soldats français ont fait état de tensions avec les miliciens hutu qui battent la campagne armés de gourdins et de machettes [gros plan sur des miliciens en train de défiler avec des fusils en bois sous le regard d'un militaire des FAR au béret noir]. Les militaires français ont repéré et agi dans cinq camps de réfugiés [on voit un hélicoptère Puma en train de se poser dans un camp de réfugiés]. Il faudra évaluer au plus vite les besoins de chacun. Tous ne sont pas sortis d'affaire [gros plans sur des enfants en train d'agoniser].
D'ores et déjà on sait que l'état sanitaire des camps est loin d'être satisfaisant. Et l'on sait aussi que ces réfugiés vivent toujours dans la peur. Une peur alimentée par la présence, chaque fois plus nombreuse, de personnes fuyant les zones proches de la ligne de front [on voit des soldats français au béret noir en train de s'occuper de réfugiés regroupés dans l'enceinte d'un bâtiment].
Sur les bases zaïroises où sont positionnés les Français, troupes et logistique continuent d'arriver. Aujourd'hui les militaires attendent 40 tonnes d'aide humanitaire fournie par le gouvernement français [on voit des soldats français au béret noir en train de charger des obus dans des automitrailleuses].
[Second reportage.]
[Voix off masculine :] Massacres, camps de réfugiés, rivalités hutu ou tutsi, au Burundi ils connaissent aussi tout ça. Le Burundi a traversé en octobre dernier sa propre période noire : 125 000 morts, moitié hutu, moitié tutsi [inaudible] près [diffusion d'images de réfugiés massés dans un camp].
Mais aujourd'hui c'est la communauté française qui craint pour sa sécurité. Les 1 000 Français du Burundi suivent très attentivement le déroulement de l'opération Turquoise au Rwanda.
[Voix masculine : "La mission elle est courageuse. Une coura…, une mission très courageuse mais délicate. Alors j'espère qu'ils vont réussir. Parce que s'ils ne réussissent pas, si vraiment…, ou ça dérape, c'est ça qui m'fait peur. C'est pas l'histoire d'la réussite. Ils peuvent réussir. Mais c'est que, euh, si ça dérape et qu'y'a un conf…, un conflit militaire, eh bien alors, euh, vous savez, ça peut vraiment embraser la région [on voit notamment des humanitaires de la Croix-Rouge en train d'apporter des vivres à des réfugiés]. Et la région c'est le Rwanda, c'est le Burundi, c'est l'Ouganda. Et c'est même on peut dire l'Est du Zaïre, c'est-à-dire la région Bukavu-Goma. Et c'est là…, c'est ça qui est vraiment le…, le plus dangereux" [diffusion d'une carte de la région des Grands lacs].]
Au Burundi les réfugiés rwandais se mélangent aujourd'hui aux Burundais déplacés qui eux aussi ont fui les massacres.
Comme au Rwanda, au Burundi, la France est suspectée de favoriser les Hutu majoritaires dans la capitale. Majoritaires également au sein de l'armée [on voit des réfugiés recevoir des couvertures et des jerricans]. De Paris personne n'est venu expliquer le caractère humanitaire de l'intervention militaire.
Bujumbura ne ressemble pas à Kigali aujourd'hui. Mais les expatriés français au Burundi savent qu'ils sont désormais… vulnérables [plan large sur la capitale du Burundi].