Date
Dimanche 29 mai 1994
Sur titre
Journal de 19 heures 30 [1:45]
Titre
L'arrivée des Tutsi dans Kigali, dont l'ethnie a été massacrée par les forces gouvernementales dominées par les Hutu, n'annonce rien de bon
Sous titre
Devant la violence des combats, la Mission d'assistance de l'ONU a dû interrompre l'évacuation des civils.
Résumé
- Kigali in the hands of Tutsi rebels. The government had already left the capital of Rwanda to take refuge about fifty kilometers away. He had to flee again today.
- Kigali, under the attacks of the Patriotic Front, would indeed have fallen today. The Tutsi rebels from the north would therefore be preparing to enter a capital emptied of its population.
- The members of the interim government, installed since April 12 in Gitarama, have even found refuge in Kibuye on the shores of Lake Kivu.
- Faced with the violence of the fighting, the UN Assistance Mission had to interrupt the evacuation of civilians gathered in the stadium this afternoon.
- Currently 400,000 Rwandans, mostly Hutu, are trying to flee through the South. The arrival of the Tutsi, whose ethnicity was massacred by Hutu-dominated government forces, did not bode well. The civil war in Rwanda has already claimed 500,000 lives and hundreds of thousands of refugees are already in neighboring countries.
- There would still be 40,000 people in Kigali without water and without food. However, the Red Cross hospital continues to receive the wounded with makeshift means. Dr John Sundin, ICRC surgeon: "Because of the intensity of the mortar attacks, we have not been able to carry out any operation for the past three days. Every day we receive 30 to 40 wounded here and we no longer even have the necessary equipment to proceed with treatment".
- On the ground, the UN has therefore suspended its evacuations of displaced civilians on the outskirts of the capital to areas deemed safer. Operations could resume tomorrow [May 30] when peace talks between RPF rebels and government forces are due to open in Kigali.
Citation
[Catherine Matausch :] Kigali aux mains des rebelles tutsi. Le gouvernement avait déjà quitté la capitale du Rwanda pour se réfugier à une cinquantaine de kilomètres de là. Aujourd'hui encore, il a dû prendre la fuite. Joël-François Dumont.
[Joël-François Dumont :] Kigali, sous les attaques du Front patriotique, serait tombée en effet aujourd'hui. Les rebelles tutsi venus du nord se prépareraient donc à faire leur entrée dans une capitale vidée de sa population. Les membres du Gouvernement intérimaire, installés depuis le 12 avril dernier à Gitarama, auraient même trouvé refuge à Kibaye [Kibuye] en bordure du lac Kivu [diffusion d'une première carte du Rwanda montrant la ligne de front entre les "Forces Gouvernemental" [sic] et le "Front Patriotique Rwandais", ainsi que la progression de ce dernier, puis d'une seconde carte localisant les villes de Kigali, Gitarama et Kibuye].
Devant la violence des combats, la Mission d'assistance de l'ONU a dû interrompre cet après-midi l'évacuation de civils regroupés sur le stade [une incrustation "Kigali, hier [28 mai]" s'affiche à l'écran].
Actuellement 400 000 Rwandais -- des Hutu pour la plupart -- tenteraient de fuir par le Sud. L'arrivée des Tutsi, dont l'ethnie a été massacrée par les forces gouvernementales dominées par les Hutu, n'annonçant rien de bon [on voit un convoi de l'ONU évacuer des réfugiés du stade Amahoro]. La guerre civile au Rwanda aurait déjà fait 500 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés se trouvent déjà dans les pays voisins.
Il reste… rait encore 400 000 personnes à Kigali -- 40 000 -- sans eau et sans nourriture. L'hôpital de la Croix-Rouge continue cependant d'accueillir les blessés avec des moyens de fortune [on voit notamment des blessés sur leur lit d'hôpital].
["Dr John Sundin, chirurgien CICR" [il s'exprime en anglais mais ses propos sont traduits] : "Devant l'intensité des attaques au mortier nous n'avons pu procéder à aucune opération ces trois derniers jours. Il nous aura même fallu trouver refuge dans des abris. Chaque jour nous recevons ici 30 à 40 blessés et nous n'avons même plus le matériel nécessaire pour procéder aux soins, que nous ne pouvons donc dispenser".]
Sur le terrain l'ONU a donc suspendu ses évacuations de civils déplacés à la périphérie de la capitale vers des zones jugées plus sûres. Les opérations pourraient reprendre demain [30 mai] au moment où doit s'ouvrir à Kigali des pourparlers de paix entre rebelles du FPR et forces gouvernementales [on voit des réfugiés descendre d'un convoi de l'ONU près d'une zone boisée].