Fiche du document numéro 31012

Num
31012
Date
Dimanche 1er mai 1994
Amj
Hms
12:00:00
Auteur
Auteur
Fichier
Taille
21709
Pages
2
Sur titre
Journal de 12 heures
Titre
Les massacres ethniques au Rwanda font fuir la population. En deux jours, plus de 250 000 réfugiés ont afflué en Tanzanie
Sous titre
Au Burundi voisin, l'armée à dominante tutsi règle ses comptes avec les milices hutu.
Lieu cité
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Résumé
- The ethnic massacres in Rwanda are driving the population away. In two days, more than 250,000 refugees have flocked to Tanzania, where humanitarian organizations are mobilizing to deliver emergency aid.

- They have been walking like this for four days on the roads leading to Tanzania. "They" are these Hutus, the majority ethnic group, who are fleeing from the advance of the Tutsi rebels of the RPF. They fear that tomorrow, in turn, they will be victims of revenge.

- On the head we carry the essentials, saved in haste: a bag of rice or corn, a mat or a mattress. The children follow the long infernal march without understanding why they had to leave the house. According to humanitarian organizations, they are already 250,000 to flee towards the East. At the UNHCR, at the International Red Cross, we have never seen an exodus of such magnitude.

- In neighboring Burundi, the ethnic dispute is already claiming victims: there, the predominantly Tutsi army is settling accounts with the Hutu militias. In the district of Kamenge, in the north of the capital, a precarious calm for 24 hours follows the firing of rockets and automatic weapons. The Tutsi soldiers evacuate the Hutu inhabitants to do the "cleaning up", they say. But how to distinguish a maquisard from a simple inhabitant? And when civilians get into army trucks to go to the stadium, it doesn't necessarily mean being safe.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Laurence Bobillier :] L'étranger : les massacres ethniques au Rwanda font fuir la population. En deux jours, plus de 250 000 réfugiés ont afflué en Tanzanie où les organisations humanitaires se mobilisent pour acheminer des aides d'urgence. Robert Minangoy.

[Robert Minangoy :] Ils marchent ainsi depuis quatre jours sur les routes menant, euh, vers la Tanzanie [on voit une foule de gens marcher sur une route ; une incrustation "frontière Rwanda - Tanzanie, hier [30 avril]" s'affiche à l'écran]. "Ils", ce sont ces Hutu, ethnie majoritaire, et qui fuient devant l'avancée des rebelles tutsi du FPR [on voit des soldats noirs au béret noir à une barrière]. Ils craignent être demain, à leur tour, victimes des vengeances [on voit des cadavres flotter sur une rivière].

Sur la tête on porte l'essentiel, sauvé à la hâte : un sac de riz ou de maïs, une natte ou un matelas. Les enfants suivent la longue marche infernale sans comprendre pourquoi il a fallu quitter la maison [gros plan sur un bébé porté sur le dos de sa mère].

Selon les organisations humanitaires, ils sont déjà 250 000 à fuir vers l'Est. Au HCR, à la Croix-Rouge internationale, on n'a jamais vu un exode d'une telle ampleur [diffusion d'une carte de la région des Grands lacs localisant notamment le camp de réfugiés de Ngara en Tanzanie].

Au Burundi voisin, la querelle ethnique fait déjà des victimes [la même carte que ci-avant est diffusée mais c'est désormais la ville de Bujumbura qui apparaît en clignotant] : là-bas, l'armée à dominante tutsi règle ses comptes avec les milices hutu.

Dans le quartier de Kamenge, au nord de la capitale, un calme précaire depuis 24 heures fait suite aux tirs de roquettes et d'armes automatiques. Les soldats tutsi évacuent les habitants hutu pour faire le "nettoyage" disent-ils [on voit des militaires encadrer la foule]. Mais comment distinguer un maquisard d'un simple habitant ? Et quand les civils montent dans les camions de l'armée pour aller au stade, ce n'est pas forcément être en sécurité [on voit des gens assis dans les tribunes d'un stade].
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