Citation
6 avril 1994
L'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana est abattu. Les extrémistes hutu au pouvoir accusent alors les rebelles tutsi du Front patriotique rwandais, le parti d'opposition. Cet attentat marque le début du génocide rwandais. Les Tutsi et l'opposition hutu modérée sont décimés.
22 juin 1994
La France lance une intervention militaire soutenue par l'ONU. C'est l'opération Turquoise. Cette opération n'arrête pas le massacre et les Français sont soupçonnés de prendre parti pour le régime génocidaire.
17 juillet 1994
Le FPR déclare la fin de la guerre. Un gouvernement d'union nationale est alors mis en place : Paul Kagame, leader du FPR, devient vice-président et ministre de la Défense.
1998
De premières accusations sur le rôle de la France durant le génocide paraissent dans la presse française. Lionel Jospin, alors Premier ministre, confie au député Paul Quilès, ancien ministre de la Défense, une mission d'information parlementaire visant à étudier ces accusations.
17 avril 2000
Paul Kagame est élu président par le Parlement.
21 novembre 2006
Le juge Jean-Louis Bruguière clôture une enquête sur l'attentat du 6 avril 1994. Il signe 9 mandats d'arrêt contre des proches de Paul Kagame. Ce dernier rompt alors les relations diplomatiques avec la France. La jugeant à charge contre le Rwanda, la cour d'appel de Paris ordonnera un non-lieu dans cette enquête, 14 ans plus tard, en juillet 2020.
5 août 2008
Le Rwanda publie le rapport Mucyo, qui accable la France. Il vise des responsables politiques français, comme Hubert Védrine et Alain Juppé, ainsi que des militaires, accusés de complicité.
25 février 2010
"Des erreurs d'appréciation, des erreurs politiques ont été commises ici et elles ont eu des conséquences absolument dramatiques", déclarait Nicolas Sarkozy.
26 mars 2021
Le rapport Duclert conclut à "un ensemble de responsabilité lourdes et accablantes" de l'État français, mais écarte l'idée d'une complicité dans le génocide.
19 avril 2021
Trois semaines plus tard, le rapport Muse, commandé par le Rwanda, aboutit aux mêmes conclusions.
27 mai 2021
"La France a un rôle, une histoire et une responsabilité politique au Rwanda. Et elle a un devoir : celui de regarder l'histoire en face et de reconnaître la part de souffrance qu'elle a infligée au peuple rwandais en faisant trop longtemps prévaloir le silence sur l'examen de vérité", a déclaré Emmanuel Macron ce 27 mai, 27 ans après le génocide rwandais.