Résumé
- In Rwanda, as the humanitarian airlift began to rescue the hundreds of thousands of refugees on the Zaire border, heavy mortar and automatic weapon fighting took place this afternoon near the town of Goma, causing real panic. Several dozen refugees were trampled. There are said to be several dozen dead.
- On the road to Goma, the debacle is total. Civilians are not alone, almost all the Rwandan army is on the run. Most of the weapons are empty, but some soldiers still have ammunition that the Zairians are confiscating.
- The last battle of Rwanda is played without glory in Gisenyi: once the city is taken, the whole country -- except the French zone -- will be in the hands of the Rwandan Patriotic Front. But his victory is expensive, in distress and human lives.
- 10 people were killed this evening at Goma airport, the base of the French humanitarian operation Turquoise. These are Rwandan refugees who fell under mortar fire at the end of the afternoon. On the other hand, a French officer was wounded but his life is not in danger, it is said to the communication service of the armies which speaks of a stray bullet.
- A clash between French soldiers and forces of the Rwandan Patriotic Front took place this evening not far from the town of Kibuye. There are no casualties in the French ranks. A few moments ago, the RPF threatened to invade the protection zone set up by France.
Citation
[Jean-Claude Narcy :] Au Rwanda, alors que le pont aérien humanitaire a débuté pour secourir les centaines de milliers de réfugiés [inaudible] frontière du Zaïre, de violents combats au mortier et à l'arme automatique se sont déroulés cet après-midi à proximité de la ville de Goma, provoquant une véritable panique. Plusieurs dizaines de réfugiés ont été piétinés. Il y aurait plusieurs dizaines de morts. Le reportage d'Isabelle Marque et Gérard Ramirez, deux de nos envoyés spéciaux à la frontière entre le Rwanda et le Zaïre. Des images terribles. Regardez.
[Isabelle Marque :] Cet enfant n'a plus de mère [on voit un petit enfant assis par terre, sa mère est allongée à ses côtés, morte] : il venait juste de passer la frontière du Zaïre lorsqu'un obus est tombé sur la foule très dense des réfugiés. Ils n'avaient aucune chance de s'en sortir [on voit plusieurs cadavres étendus sur le sol, certains ont le visage éclaté]. Le bilan est terrible, pratiquement tous sont des civils. Dans la panique certains ont été écrasés, d'autres blessés par balles ou par éclats [on voit des personnes mortes ou grièvement blessées], comme cet enfant qui réclame comme il peut une voiture [un enfant crie face caméra : "Mama, auto !"].
Un peu plus loin, sur la route qui mène à Goma, la débâcle est totale. Les civils ne sont pas seuls, toute l'armée rwandaise ou presque est en fuite [on voit des soldats rwandais marcher dans la foule au milieu des civils, certains sont à bord d'une auto-mitrailleuse].
[Un soldat rwandais : "Nous ne combattons pas parce que nous n'avons pas de munitions. On com…, on fait le combat et puis on termine…, si le…, les cartouches terminent et puis on part".]
La plupart des armes sont vides mais certains soldats ont encore des munitions que les Zaïrois confisquent [on voit un tas d'armes au sol puis la caméra se tourne vers des soldats zaïrois en train de fouiller leurs homologues rwandais]. Ils n'en n'ont pas assez pour résister à l'avancée du Front.
C'est dans l'après-midi que le bruit du canon s'est brusquement rapproché du Zaïre. Et peu après, les fumées sont apparues au-dessus de Gisenyi [on entend des bruits de canons et d'armes automatiques et on aperçoit au loin des fumées dans le ciel]. La dernière bataille du Rwanda se joue sans gloire : une fois la ville prise, tout le pays -- sauf la zone des Français -- sera aux mains du Front patriotique rwandais. Mais sa victoire coûte cher, en détresse et en vie humaine [gros plan sur un cadavre de civil].
[Jean-Claude Narcy :] Sachez encore que 10 personnes ont été tuées ce soir sur l'aéroport de Goma, base de l'opération humanitaire française Turquoise. Il s'agit de réfugiés rwandais tombés sous les tirs de mortiers en fin d'après-midi. D'autre part un officier français a été blessé au [inaudible] mais ses jours ne sont pas en danger, dit-on au service de communication des armées qui parle de balle perdue.
Enfin un accrochage entre soldats français et forces du Front patriotique rwandais s'est produit ce soir non loin de la ville de Kiwi [Kibuye]. Il n'y a pas de victimes dans les rangs français. Il y a quelques instants, le FPR a menacé -- dans un communiqué -- d'envahir la zone de protection mise en place [inaudible].
