Citation
Il ne faut pas toujours désespérer
de la justice. Vingt-deux ans après
l’ouverture des poursuites contre Laurent
Bucyibaruta, le procès du plus haut
responsable rwandais impliqué dans
le génocide des Tutsis en 1994, qui a fait
plus de 800 000 morts, s’est ouvert lundi
9 mai à Paris. Celui qui clame aujourd’hui
son innocence était à l’époque préfet
de Gikongoro, région du sud du pays
où les tueries furent particulièrement
nombreuses. L’accusation lui attribue
l’organisation de réunions de planification
de massacres. Il est aussi accusé d’avoir
participé activement aux tueries de l’école
technique de Murambi. C’est sur ses
promesses de ravitaillement et de sécurité
que des dizaines de milliers de civils
s’y étaient réfugiés, avant d’y être exécutés
le 21 avril à la machette, à la grenade
et au fusil. « Ce procès suscite beaucoup
d’attentes du côté des rescapés »,
a commenté Alain Gauthier, président du
Collectif des parties civiles pour le Rwanda,
qui traque les génocidaires présumés.