Fiche du document numéro 29930

Num
29930
Date
Mercredi 13 septembre 2017
Amj
Auteur
Fichier
Taille
79421
Pages
3
Urlorg
Titre
Nîmes - Le général Franck Nicol prend la tête de la 6ème BLB
Nom cité
Mot-clé
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Le général Franck Nicol (Photo Anthony Maurin).

Parti cet été après un an passé à la tête de la 6ème Brigade Légère Blindée basée à Nîmes, le général Benoît Durieux est aujourd'hui le chef du cabinet militaire du Premier Ministre. Son remplaçant nîmois, le général (deux étoiles) de brigade Franck Nicol, est en place et livre ses premières impressions.

Tout d'abord, le général Franck Nicol n'est pas un inconnu dans les rangs nîmois. Cet officier au parcours riche est arrivé en août pour prendre le relais du général Durieux et connaît bien la maison. "Je suis heureux de revenir à Nîmes car j'y suis resté pendant six ans de ma vie d'officier, c'est un peu ma ville d'adoption" note le général breton qui aime la chaleur de vivre des gens du sud. "Je suis fantassin, j'ai servi à la légion, à Nîmes, entre 1989 et 1995. Nous sommes allés au Gabon, en Irak, au Rwanda ou encore en Centrafrique. J'ai ensuite commandé un bataillon à Saarburg (Allemagne) avant de créer le centre d'entraînement au combat en zone urbaine des militaires. Je me suis concentré sur les opérations qui visent les adversaires irréguliers" note le général Nicol qui est officier de l'armée de Terre depuis 1984, excellente année. Adversaires irréguliers? Le terrorisme actuel en est la preuve.

Il faut croire que depuis trois ans, sa maîtrise du sujet ne fait aucun doute et qu'il est une référence en la matière. "Il est nécessaire de maîtriser ces savoir-faire afin de protéger les populations. Nos adversaires évoluent et leur manière de faire la guerre aussi. Par exemple, Boko Haram envoyait des femmes kamikazes, aujourd'hui, ce sont des enfants. Nous devons observer et parfaitement maîtriser l'emploi de la force" explique celui qui en 2015 a contribué à la création du commandement Terre pour le territoire national pour lequel il assure même un intérim d'un an. "Ici, j'ai un bel état major, solide et humble, j'aime ça. C'est une vraie richesse car les gens font leur métier sérieusement mais sans se prendre trop au sérieux" se rassure le général en poste depuis le 1er août.

Nîmes est une ville militarisée, l'armée est d'ailleurs le troisième employeur de la cité en embuscade derrière le CHU et la Mairie. Après Brest, Toulon et bien sûr Paris, c'est la ville française qui accueille le plus de troupes avec près de 3 100 soldats dans ses murs. "Je suis ravi de retrouver Nîmes, vraiment! Mes premières impressions... La ville a beaucoup changé en 20 ans, elle s'est développée, il y a eu beaucoup de travaux en centre-ville et c'est très bien. Tout a l'air plus aéré et les quelques personnes rencontrées me font dire que les gens n'ont pas changés!", affirme l'Officier de la Légion d'Honneur et de l'Ordre national du mérite, titulaire de la Croix de Guerre des théâtres d'opérations extérieurs avec une citation et de la Croix de la Valeur Militaire avec deux citations.

Marié, sa femme le rejoindra en octobre, et père de trois enfants, dont un légionnaire au 2ème REI, un autre, "l'artiste de la famille" qui a fait des études d'architectures et d'une fille avocate, le général Franck Nicol a 53 ans et "arrive en toute humilité. J'aspire à mieux connaître cette belle région mais deux ans, ça va vite! Une semaine équivaut à 1% du temps prévu. Ce qu'on vous confie ne vous appartient pas, vous en avez la responsabilité. Vous ne pouvez pas aller trop vite, il faut comprendre ce qui a été fait par le passé, connaître les objectifs et apporter son caillou à l'édifice. Nous sommes tous le maillon d'un chaîne! Il y avait quelqu'un avant, il y aura quelqu'un après. A nous de faire fructifier tout cela. La devise de la 6ème BLB, Vite Fort et Loin, me plaît beaucoup et ses 7 500 hommes et femmes se concentrent sur le pourtour méditerranéen ce qui fait que je ne suis qu'à deux heures de chaque régiment" reprend le général Franck Nicol.

Du coup, avoir l'oeil sur autant de militaires (et réservistes) n'est pas chose aisée même si cette proximité en facilite la gestion. De Nîmes en passant par Orange ou Laudun, des hautes terres du Larzac aux fines plages de Fréjus, de Canjuers à Valence, la 6ème BLB rayonne et prend des formes appelées à s'arrondir plus encore. Polyvalente, légère mais blindée, cette brigade a de l'avenir pour vaincre. "J'aime les entités fortes, ça permet une saine émulation. Je sais qu'ici nos militaires sont intégrés dans le paysage local et qu'il contribuent à faire fonctionner le tissu économique. De plus, nous avons 1500 réservistes et c'est en constante augmentation. D'ailleurs, c'est peut-être vous demain! C'est une fierté, un engagement militaire bien sûr mais aussi politique. Notre brigade est un outil de guerre, c'est sa raison d'être mais comme nous avons beaucoup de départs et d'arrivées, il faut sans cesse reconstruire la matrice et combiner les efforts pour rassembler les savoir-faire et multiplier l'efficacité. Notre quête constante est l'excellence, nous nous entraînons pour produire de la puissance de combat" affirme le général Nicol.


Avec quatre régiments de légion, deux de troupes marines et un de spahis, la brigade dirigée par Franck Nicol est de tous les conflits. Installée au carrefour des civilisations, de l'économie et des cultures, la 6ème BLB vise l'avenir avec par exemple, la numérisation de l'espace de bataille et le fameux programme "Scorpion" (3ème division Scorpion) qui bouleversera la vie militaire dès 2020. "Nous nous y formerons très prochainement et nous sommes en train de construire au camp des Garrigues une partie aménagée à cet effet" assure le général qui voit en cet avenir l'Internet du champ de bataille. La brigade devrait donc monter en puissance, ses dotations et effectifs aussi!

Actuellement, la 6ème BLB fournit à la France 1 000 hommes pour soutenir l'opération Sentinelle mais quand elle sera projetée en opérations extérieures au Liban, au Sahel ou encore en Irak, d'autres prendront la relève et seuls 400 "nîmois" feront partie de l'opération qui protège les Français sur leur sol. À la tête de la Délégation Militaire Départementale, le général Nicol est aussi le conseiller militaire du Préfet du Gard Didier Lauga et compte bien poursuivre la présence de l'armée à la faculté de Nîmes afin de donner une autre vision de sa brigade aux étudiants curieux. Dans un tout autre registre, la Préfecture accueille ces 16 et 17 septembre 2017, une exposition qui retrace les 100 ans des tenues de combat dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine.
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