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Journal de 13 heures
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Depuis 1990 la France a soutenu à bout de bras le régime hutu, responsable aujourd'hui de la plupart des exactions. Et elle se décide à intervenir au moment même où le FPR est en passe de prendre le pouvoir
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Les dirigeants du FPR ont d'ailleurs d'ores et déjà fait savoir qu'ils s'opposeraient par tous les moyens à l'intervention française.
Résumé
- Still very violent fighting this morning in Kigali in Rwanda.
- France is determined to intervene, even if for the moment it has not yet received a mandate from the United Nations. A first French contingent of at least 1,000 men must take up position while awaiting the green light at the border between Zaire and Rwanda.
- Technically, this limited operation will not be difficult to set up. Politically, it is something else. This weekend, Alain Juppé visiting Dakar did not have too much trouble getting the Senegalese to join the project. One or two other African allies of France could follow. But the Europeans, it is more complicated: Italy, for a moment foreseen, is backtracking.
- It must be said that France is not the best placed to mount a humanitarian expedition in Rwanda. From 1990 until the beginning of this year, she supported at arm's length the Hutu regime, responsible today for most of the abuses. And she decides to intervene at the very moment when the RPF is on the way to seize power by arms. The RPF leaders have already made it known that they would oppose the French intervention by all means.
Type
Transcription d'une émission de télévision
Citation
[Jean-Pierre Pernaut :] À l'étranger maintenant, toujours des combats très violents ce matin à Kigali au Rwanda. Vous savez que Paris a décidé, euh, une intervention m…ilitaire, humanitaire dans ce pays. La France attend la réponse de l'ONU. Mais les rebelles tutsi ne sont pas d'accord avec l'intervention française. Michel Floquet.
[Michel Floquet :] La France est décidée à intervenir au Rwanda, même si pour l'instant elle n'a pas encore reçu de mandat des Nations unies. Un premier contingent français d'au moins 1 000 hommes doit prendre position en attendant le feu vert à la frontière entre le Zaïre et le Rwanda [diffusion d'images d'archives de militaires français au Rwanda].
La France, qui ne manque pas de soldats en Afrique, pourrait puiser dans ses forces positionnées en Centrafrique [une carte d'Afrique centrale montrant notamment la République centrafricaine, le Zaïre et le Rwanda illustre le propos du commentateur]. Des renforts devraient également arriver de métropole.
Techniquement, cette opération limitée ne sera pas difficile à monter. Politiquement, c'est autre chose. Ce week-end Alain Juppé, en visite à Dakar, n'a pas eu trop de mal à obtenir des Sénégalais qu'ils se joignent au projet [on voit Alain Juppé à la descente de son avion]. Un ou deux autres alliés africains de la France pourraient suivre. Mais les Européens, c'est plus compliqué : l'Italie, un instant pressentie, fait machine arrière.
Il faut dire que la France n'est pas la mieux placée pour monter une expédition humanitaire au Rwanda. Depuis 1990 jusqu'au début de cette année, elle a soutenu à bout de bras le régime hutu, responsable aujourd'hui de la plupart des exactions [diffusion d'images d'archives de la réception de Juvénal Habyarimana par François Mitterrand le 2 avril 1990].
Et elle se décide à intervenir au moment même où le FPR -- le Front patriotique rwandais -- est en passe de prendre le pouvoir par les armes [on voit des soldats du FPR à bord d'un véhicule Daihatsu en train de chanter]. Les dirigeants du FPR ont d'ailleurs d'ores et déjà fait savoir qu'ils s'opposeraient par tous les moyens à l'intervention française.