Résumé
- The first French evacuees from Rwanda arrived a little less than an hour ago in Paris on board an Air Afrique aircraft. They had left the Rwandan capital, Kigali, on Saturday. The evacuation of the 600 French nationals is now practically complete. A young boy: "There were bombs, grenades, gunshots".
- In total, 525 French people out of the 600 residents in Rwanda have left the country. It was aboard the Air Force Transall that they passed through Bangui before returning to France. Some are still waiting in the Central African capital.
- They came to Rwanda just a week ago to adopt a child. They were lucky to be among the first 45 French people evacuated from Kigali. 45 plus a little girl from Rwanda, their new child. She will not know the fratricidal war which threatens her country. But like everyone else, she experienced the first upheavals of unprecedented violence. A woman: "It exploded very, very loudly. It was pounding especially very, very loudly near the Meridian. Where there was CND, where the RPF was stationed".
- At Bangui airport, the Transalls of the French army continue their rotations to evacuate the French, still blocked in Kigali, and to reinforce the military system with men, equipment and also food. A system extended to all airports in the region. Among all the planes, a white Transall chartered by France in the colors of the UN. He was urgently repatriated from another city at war, Sarajevo.
- In Kigali, clashes escalate between rebels and government forces: fighting with heavy weapons behind the Méridien hotel, there is talk of massacres of tens of thousands of civilians. Philippe Boisserie: "This evening in Kigali the night is calm, the starry sky does not reflect the reality of the situation very well. From time to time, a shot comes to break the song of the crickets, proof that the situation is far from becoming calm again Throughout the day, the evacuations of foreigners and in particular French people continued. We were able to follow a convoy of the French army which had gone to look for French people and foreigners who had taken refuge at the Saint-Exupéry school. And we We were able to verify on this occasion the intensity of the fighting. Stopped on the way back, the cars, with their forty passengers and as many armed soldiers, were caught in heavy fire from automatic weapons, grenades, but also mortars. In fact, the RPF troops, opposed to the government, continue to resist in Kigali. And some reports report their advance from the regions they hold towards the capital. This should therefore not help the continuation of the transaction s evacuation. And especially for the Belgians: their first 250 paratroopers landed this evening. In total, 1,200 Belgian soldiers should come to pick up around 3,000 of their compatriots. More controversial than the French military, their task promises to be difficult. Especially since here, the 48-hour ceasefire, announced day by day, is still only a decoy".
Citation
[Isabelle Staes :] Les premiers Français évacués du Rwanda sont arrivés il y a un peu moins d'une heure à Paris à bord d'un appareil d'Air Afrique. Ils avaient quitté samedi la capitale rwandaise, Kigali. L'évacuation des 600 ressortissants français est maintenant pratiquement terminée [on voit des gens débarquer du terminal d'arrivée de l'aéroport de Roissy]. Maryse Burgot et François Cornet étaient à Roissy. Ils ont recueillis les premiers témoignages.
[Une femme : "On a assisté à des scènes de pillage, euh…, ça n'a…, toute la journée, euh… Donc, c'était devant nos yeux, hein. C'était la maison qui est à 100 mètres de chez nous [une incrustation "Aéroport Charles de Gaulle, ce soir" s'affiche à l'écran].
Une journaliste s'adressant à une autre femme : - "Vous aviez une grande peur ?". La femme : - "Ben, forcément, hein. Quand on entend les… [sourire], les…, les mor…, les obus de mortiers et les rafales de mitraillettes, euh, c'est pas très rassurant. Forcément, hein".
Un jeune garçon : - "Y a eu des bombes, des…, y a eu des grenades, des…, des coups de fusils". Une journaliste : - "Et tu étais où, toi, tu étais à la maison ?". L'enfant : - "Oui, dans le couloir…, avec euh…". La journaliste : - "Et tu entendais tous les bruits au-dessus de toi ?". L'enfant : - "Oui". Un journaliste : - "Tu as eu peur ?". L'enfant : - "Euh, oui". Le journaliste : - "Tu es content d'être là ?". Sa mère : - Je…, je crois, oui". L'enfant : - "Oui". La mère : -"Allez laissez…" [la fin de la scène est coupée].
[Isabelle Staes :] Au total, euh, 525 Français sur les 600 résidant au Rwanda ont quitté le pays. C'est à bord de Transall de l'armée de l'air qu'ils ont transité par Bangui avant de regagner la France. Certains sont toujours en attente dans la capitale centrafricaine. Le reportage de nos envoyés spéciaux Philippe Boisserie, Marcel Martin.
[Philippe Boisserie :] Ils étaient venus au Rwanda il y a tout juste une semaine pour adopter un enfant. Ils ont eu la chance d'être parmi les 45 premiers Français évacués de Kigali [on voit des familles françaises sortir d'un bâtiment puis discuter avec deux femmes militaires]. 45 plus une petite fille rwandaise, leur nouvel enfant. Elle ne connaîtra pas la guerre fratricide qui menace son pays [gros plans sur la petite fille]. Mais comme tous, elle a vécu les premiers soubresauts d'une violence inouïe.
[Une femme : "Ici il y a eu des tirs sans arrêt, sans arrêt et…, par rapport à notre hôtel, ça tirait à droite, ça tirait à gauche et, euh…, et on n'était pas tranquille du tout [sourire]. Même si on savait que c'était pas nous qui étions visés" [on entend une voix masculine dire "Et en plus, vous ét…" puis la scène est coupée].
Une autre femme avec un accent étranger : "Ça a éclaté très, très fort. C'est certain et euh… Ça pilonnait surtout très, très fort près du Méridien. Là où il y avait CND, ou le…, les FPR, euh…, étaient cantonnés".]
Sur l'aéroport de Bangui, les Transall de l'armée française poursuivent leurs rotations pour évacuer les Français, toujours bloqués à Kigali, et pour renforcer en hommes, en matériels mais aussi en vivres le dispositif militaire [on voit de nombreux soldats au béret rouge, lourdement équipés, débarquer d'un Transall]. Un dispositif élargi à tous les aéroports de la région. Parmi tous les avions, un Transall blanc affrété par la France aux couleurs de l'ONU. Il a été rapatrié d'urgence depuis une autre ville en guerre, Sarajevo [on voit le gros-porteur avancer doucement sur la piste].
[Isabelle Staes :] À Kigali, les affrontements s'intensifient entre rebelles et forces gouvernementales : combats à l'arme lourde derrière l'hôtel Méridien, on parle de massacres de plusieurs de dizaines [sic] de milliers de civils. Le point ce soir à Kigali où se trouve notre envoyé spécial, Philippe Boisserie, que nous venons de joindre par téléphone.
[Philippe Boisserie :] Ce soir à Kigali la nuit est calme, le ciel étoilé rend très mal compte de la réalité de la situation. De temps en temps, un tir vient rompre le chant des grillons, preuve que la situation est loin de redevenir calme. Tout au long de la journée, les évacuations d'étrangers et notamment des Français se sont poursuivies. Nous avons pu suivre un convoi de l'armée française parti chercher des Français et des étrangers réfugiés à l'école Saint-Exupéry. Et nous avons pu vérifier à cette occasion l'intensité des combats. Arrêtés sur le chemin du retour, les voitures -- avec leur quarantaine de passagers et autant de militaires en armes -- ont été prises dans des tirs nourris d'armes automatiques, de grenades, mais aussi de mortiers. En fait, les troupes du FPR, opposées au pouvoir, continuent à résister dans Kigali. Et certaines informations font état de leur avancée depuis les régions qu'ils tiennent vers la capitale. Cela ne devrait donc pas arranger la suite des opérations d'évacuation. Et notamment pour les Belges : leurs 250 premiers parachutistes ont atterri ce soir. Au total, 1 200 soldats belges devraient venir chercher environ 3 000 de leurs compatriotes. Plus controversée que les militaires français, leur tâche s'annonce difficile. D'autant qu'ici, le cessez-le-feu de 48 heures, annoncé de jour en jour, n'est toujours qu'un leurre.