Résumé
- While a few blue helmets and Belgian paratroopers are back in Brussels today, Rwanda is on its own. The figures put forward this morning bear witness to the unspeakable massacre: the International Red Cross speaks of hundreds of thousands of deaths.
- The mandate of the Blue Helmets did not grant them any right of interference in the face of ignominy. A non-assistance to people in danger which causes in these bearers of peace an absolute disgust.
- The capital of Rwanda sinks a little deeper into horror. The fighting in recent hours has intensified in violence. The talks stalled. 3,600 Rwandan Patriotic Front rebels occupy strategic positions, but the presidential guard is still resisting.
- The chronicle of an announced genocide continues before our eyes, while every Rwandan knows today that he is a suspended death.
Citation
[Patrick Poivre d'Arvor :] Mesdames, Messieurs, bonsoir. Dans ce journal, le sommet de l'horreur au Rwanda : plusieurs dizaines de milliers de morts selon la Croix-Rouge.
[…]
Nous commençons tout de suite par le Rwanda, qu'il ne faut surtout pas oublier. Alors que quelques Casques bleus et les paras belges sont de retour à Bruxelles aujourd'hui, le pays est livré à lui-même. Les toutes dernières informations sont effrayantes : selon le Comité international de la Croix-Rouge, les massacres ont fait des dizaines de milliers, ou même des centaines de milliers de victimes. C'est dire l'horreur. Marine Jacquemin.
[Un para belge déchire son béret au couteau en disant : "C'est à cause de ce béret qu'on a des remords".]
[Marine Jacquemin :] Geste de rage, aveu d'impuissance, leur mandat ne leur octroyait aucun droit d'ingérence face à l'ignominie. Une non-assistance à personnes en danger qui provoque chez ces porteurs de paix un dégoût absolu.
[Un Casque bleu : - "Bah, des fois, à 15 mètres de nous, il y a des gens qui se faisaient massacrer à la machette". Question de la journaliste : - "Et vous ne pouviez rien faire ?". Réponse : - "On ne pouvait rien faire".]
Comme tous les autres Blancs, ils rentrent ou vont rentrer demain. Ils étaient pourtant le dernier rempart des Rwandais menacés par les tueries qui ensanglantent le pays depuis une douzaine de jours [on voit des véhicules militaires sillonner les routes du Rwanda]. Les chiffres avancés ce matin témoignent l'indicible massacre : la Croix-Rouge internationale parle de centaines de milliers de morts [on voit notamment un camion-benne jaune à côté de cadavres].
L'arme favorite à Kigali, la voici [on voit deux hommes en train de marcher, l'un tenant une machette à la main], à la recherche de sa victime. L'expédition est punitive, tranchante, et sans appel [diffusion de la célèbre scène de massacre filmée par Nick Hughes].
Alors, se sentant abandonnés par centaines de mille également, ils fuient vers les pays voisins, pour l'instant épargnés [diffusion d'images d'archives de réfugiés].
Et la capitale du Rwanda s'enfonce un peu plus dans l'horreur. Les combats, ces dernières heures, redoublent de violence [on voit des militaires des FAR en train de tirer des obus]. Les pourparlers se sont enlisés. 3 600 rebelles du Front patriotique rwandais occupent des positions stratégiques [diffusion d'images d'archives de soldats du FPR au combat]. Mais la garde présidentielle résiste toujours.
La chronique d'un génocide annoncé continue sous nos yeux, tandis que chaque Rwandais sait aujourd'hui qu'il est un mort en sursis [on voit des véhicules pillés et abandonnés dans les rues désertes de Kigali].