Résumé
Bernard Kouchner:
- "We do not react enough, perhaps because the skins are black, perhaps because it is about Africa, perhaps because it is far. But there too we knew. we know it's going to continue. And we went, save our nationals. But we left".
- "We can no longer allow minorities to be massacred nowadays. You know in Rwanda it is very close, if not completely to genocide! And the methods are fascist methods there too".
Citation
[Patrick Poivre d'Arvor interroge, en duplex de Genève, Bernard Kouchner sur la Bosnie puis il lui parle du Rwanda.]
Bernard Kouchner : […] Alors on s'indigne trop tard, après la mort.
Patrick Poivre d'Arvor : Alors justement, puisque vous parlez de caméras et de cameramen, Bernard Kouchner, actuellement il est t…, pratiquement impossible pour les journalistes de travailler au Rwanda et on apprend, selon le porte-parole du CICR, qu'il y aurait au moins 100 000 morts, euh, dans les massacres au Rwanda !
Bernard Kouchner : Mais oui, mais oui ! Et…, et là, c'est encore plus terrible parce que, euh, au moins, nous réagissons aux morts ou aux…, ou aux menaces qui pèsent non loin de nous. Mais nous ne réagissons pas assez, peut-être parce que les peaux sont noires, peut-être parce qu'il s'agit de l'Afrique, peut-être parce que c'est loin. Mais là aussi nous savions. Et nous savons que ça va se poursuivre. Et nous sommes allés, légitimement et avec courage, sauver nos ressortissants. Mais nous sommes partis ! Et j'ai vu ce Casque bleu déchirer son béret, en partant, tellement il avait été impuissant, qu'il n'avait rien pu faire et qu'il avait honte ! Nous devons inventer -- le monde doit inventer -- un système de protection, un système international de protection et de fermeté. Et on ne peut plus laisser de nos jours massacrer des minorités. Vous savez, au Rwanda, c'est très proche sinon complètement un génocide ! Et les méthodes sont des méthodes fascistes là aussi. Euh [soupir], je sais qu'on peut pas tout faire. Mais au moins faisons ce que… l'indignation et…, et…, et la morale nous commandent !
Patrick Poivre d'Arvor : Bernard Kouchner, restez avec nous parce que je voudrais que nous…, nous parlions de Tchernobyl. […]
