Sous titre
M. Axel de Backer, de Bruxelles, s'indigne comme beaucoup d'autres du soutien prêté par la France au régime du Juvénal
Habyarimana (cf. les articles de Colette Braeckman et de Philippe Leymarie dans le Monde diplomatique de mai 1994) :
Citation
Depuis 1962, le Rwanda connaissait un véritable régime
d'apartheid : la mention ethnique figurait sur la carte d'identité,
les études supérieures, voire les humanités, étaient réservées aux
Hutus, tout comme la fonction publique, etc. Depuis 1959, des
centaines de milliers de Tutsis ont dû fuir leur pays par vagues
successives. Depuis 1990, les enfants de ces réfugiés s'organisent,
de concert avec la grandissante opposition politique intérieure,
pour forcer la négociation les armes à la main ; avaient-ils le
choix ? (…). Jusqu'en 1990 et à la signature des accords d'Arusha
entre le Front patriotique rwandais (FPR) et le gouvernement
rwandais, la Belgique n'a jamais mesuré son soutien au régime en
place.
Fallait-il que la France prenne la relève au moment où les Belges
mieux vaut tard… décidèrent d'adopter une politique de
coopération plus équilibrée. Entre-temps, un intense trafic
d'armes et de drogue a gangréné la région des grands lacs (…). On
s'explique mal le soutien que la France apporta au feu président
Juvénal Habyarimana dont le régime aurait, de l'avis unanime,
succombé fin 1990, lors de la première attaque du FPR, si les
Français n'étaient pas intervenus.