Citation
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Base de données France Génocide Tutsi
https://francegenocidetutsi.org
Lettre d’information no 3, 17 décembre 2020
La
base
de
données
d’adresse
officielle
https://
francegenocidetutsi.org
(notée
dans la suite FGT) est un site web
qui rassemble des documents relatifs
au rôle de la France dans le génocide
des Tutsi au Rwanda en 1994, ainsi
qu’un moteur de recherche http:
//francegenocidetutsi.fr.
Une
copie du site web existe à l’adresse
http://francegenocidetutsi.
ddns.net si l’accès au site officiel n’est pas possible. Remarquons que les adresses http://
francegenocidetutsi.org ou http:
//www.francegenocidetutsi.org
sont équivalentes à l’adresse officielle.
Nuit et brouillard sur
le Rwanda
Nous avons regroupé grâce aux archives du journal L’Humanité disponibles sur le web les articles de Jean
Chatain écrits lors de ses deux voyages
au Rwanda dans la zone libérée par le
Front patriotique rwandais (FPR) durant le génocide. Bien que ne connaissant pas du tout le pays, Jean est un
des rares à avoir compris presque immédiatement la nature du génocide et
le rôle joué par la France. Alors qu’il
avait publié le livre Paysages après le
génocide (éd. Le Temps des cerises,
2007), nous l’avions convaincu de l’intérêt de republier ses articles dans un
livre. Malheureusement, Jean est déÉtat de la base de don- cédé le 5 décembre 2019 avant la publication du livre dont il a choisi le
nées
titre Nuit et brouillard sur le Rwanda.
Celui-ci a été édité par Izuba en janElle comporte plus de 11 000 docu- vier 2020. Voir http://www.izuba.
ments. Les fiches descriptives des do- info
Si vous l’achetez auprès du discuments sont maintenant accessibles
sous forme abrégée. Le moteur de re- tributeur, le règlement est à adresser
à : Gouteux Olivier, Izuba éditions,
cherche donne la version complète.
Ont été ajoutés dans le menu dé- 4 allée du Lieutenant Lucien Lafay,
31400 Toulouse.
roulant supérieur des pages web :
- une rubrique « cartes » dont
la carte du Rwanda au 1/300.000ème ,
Artillerie AA
une carte interactive des communes
indiquant les bourgmestres et autres
Une note du service de renseiresponsables en 1994, les cartes des 5 gnement belge du 23 décembre 1993
provinces et 30 districts issus de la ré- observe que deux militaires français
forme de 2006.
écoutent le réseau téléphonique. Elle
- une rubrique « médias de la signale le déplacement de pièces d’arhaine » avec les numéros de Kangura tillerie antiaérienne au camp de la
et des transcriptions des émissions de gendarmerie de Kacyiru et au camp
RTLM et Radio Rwanda.
de la garde présidentielle à Kimihu- une rubrique « multimédia » avec rura. Une fiche DGSE du 7 avril 1994
notamment des pointeurs vers des vi- (N° 18487/N) signalera des tirs au cadéos ou émissions de radio réécou- non antiaérien à l’aube partant du
tables en replay.
camp de Kacyiru et visant le bataillon
FPR au CND. L’attaque contre le
FPR était donc prévue depuis longtemps.
Les États Unis ne soutenaient pas le FPR
Le 22 mars 1994, Prudence Bushnell rencontre Kagame pour le
convaincre d’accepter une représentation de la Coalition pour la défense
de la République (CDR). Celui-ci refuse, disant que ce sont des criminels et des gangsters. Le 28 mars
1994, l’ambassadeur Rawson fait encore pression pour que le FPR accepte
la CDR. Le 14 avril 1994, le secrétaire d’État, Warren Christopher est
convaincu de la volonté du Gouvernement intérimaire d’obtenir un cessezle-feu et de revenir aux accords d’Arusha. Il veut empêcher une victoire militaire du FPR et l’obliger à revenir à
la table de négociations.
La
menace
antiaérienne à Kigali en
avril 1994
Le C-130 belge qui devait atterrir
à Kigali le 6 avril 1994 était équipé
de moyens “ecm” (electronic countermeasure) car l’armée belge avait été
avertie d’une menace “aa” (antiaérienne). Le commandant De Troy envoie un message le 5 avril 1994 demandant une garde spéciale pour cet
avion mais, dans son audition le 29
mai 1997, il ne veut pas confirmer qu’il
y avait une menace particulière à Kigali.
Le 14 avril, le dernier avion français décolle de Kanombe en activant
2
ses leurres anti-missiles « lors du survol de Kanombe », comme l’affirme le
journal de Kibat daté du 20 septembre
1995 et Renaud Girard dans le Figaro Magazine du 25 juin 1994. Cet
avion venait d’être menacé par des tirs
de mortiers que le lieutenant-colonel
Maurin a voulu attribuer aux Belges.
Lors d’une réunion le 18 mai 1994
à l’Auditorat militaire belge, il est
évoqué que, selon le Pentagone, « le
Rwanda possédait 15 missiles ». Ceci
renvoie à l’inventaire des armes dont
disposaient les Forces armées rwandaises (FAR) envoyé par les Nations
Unies le 1er septembre 1994.
la Cour constitutionnelle, fut « une
condamnation à mort » pour celuici. Dans une lettre du 23 mars 1994
au président, Kavaruganda se plaignait de menaces de mort. Lors de
son audition le 16 octobre 1995, JeanMarcel Kavaruganda a fourni un dossier encore plus étayé sur la préparation de l’assassinat de son père, du
coup d’État et des massacres dans le
but d’empêcher l’entrée en vigueur des
accords de paix d’Arusha.
cheffe de mission adjointe à Kigali repliée à l’ambassade des États-Unis à
Nairobi. Aurelea Brazeal, l’ambassadrice, rapporte le 12 avril qu’il accuse
l’organisation secrète « Amasasu »
d’avoir commandé les atrocités à Kigali. Il affirme que la mort du président était la provocation nécessaire
pour déclencher un plan établi depuis
longtemps. Il demande aux États-Unis
d’insister auprès de la France et de
la Belgique pour que leurs troupes
prennent le contrôle de la situation et
arrêtent les massacres
500 soldats belges interdits d’atterrir au
Pour la CIA, l’attenRwanda
De Grossouvre aurait
tat et les massacres ont
Un télégramme du 11 avril 1994 de
prévenu Mobutu
Madeleine Albright, représentante des été initiés par les extréÉtats-Unis à l’ONU, confirme que 500 mistes hutu
Dans le cadre de son plaidercoupable, Jean Kambanda a été entendu en 1997-1998 par l’enquêteur
Pierre Duclos. Le 25 septembre 1997,
Kambanda déclare à propos de la
réunion du 6 avril 1994 à Dar-esSalaam : « Mobutu aurait été avisé par
un haut cadre de l’Elysée, de l’éminence [sic] du danger. Il existerait un
rapprochement avec le suicide d’un
cadre de l’Elysée et ces communications. »
L’assassinat de Joseph
Kavaruganda
paras belges de l’opération Silver Back
sont restés bloqués à Nairobi : « Belgian PolOff [chargé des affaires politiques] informed USUN PolOff that
500 Belgian paratroopers are standing
by in Nairobi to reinforce the 400 Belgians at Kigali, if needed ». Seulement
400 soldats belges ont été autorisés
à débarquer à Kigali par le Gouvernement intérimaire rwandais (GIR).
Alors que celui-ci n’était pas encore
formé, le représentant de la France,
M. Mérimée, s’en était fait le porteparole auprès du représentant de la
Belgique à l’ONU, M. Noterdaeme,
ainsi que ce dernier le rapporte dans
son télégramme du 8 avril à Bruxelles.
Les autorités françaises, quant à elles,
ont fait savoir qu’elles ont plaidé auprès du GIR la cause de la Belgique
pour que celle-ci puisse débarquer des
troupes. Ce 8 avril, Paris savait que
le génocide contre les Tutsi était déclenché, comme l’atteste l’ordre d’opération Amaryllis et se faisait ainsi le
porte-parole des tueurs.
Dans un document du 2 juillet
1995, Annonciata, l’épouse de Joseph
Kavaruganda, décrit les circonstances
de l’arrestation et l’assassinat du Président de la Cour constitutionnelle le 7
avril 1994 par le capitaine Kabera Sédécias de la garde présidentielle. Elle
estime que l’article 7 du Protocole
d’accord entre le Gouvernement de la
République rwandaise et le FPR portant sur les questions diverses et les
dispositions finales, signé à Arusha le Colonel Rusatira
3 août 1993 et qui stipulait qu’en cas
d’empêchement du président de la RéSon rôle est ambigu notamment
publique, les ministres et députés prê- lors du massacre de l’ETO le 11 avril
taient serment devant le Président de 1994. Mais il contacte Joyce Leader,
Une note de la CIA du 28 avril
1994 dit qu’à son avis, les politiciens et militaires hutu originaires
du Nord ont déclenché les combats
qui ont éclaté le 6 avril. Selon des
témoins oculaires, l’attentat contre
l’avion d’Habyarimana et, immédiatement après, le massacre systématique
des Tutsi et des politiciens hutu « indépendants » suggèrent que l’assassinat du président était la première
phase d’une tentative de coup d’État
des extrémistes hutu.
Le FPR dénonce le génocide le 13 avril 1994
Devant la passivité des Casques
bleus face aux massacres, le représentant du FPR, Claude Dusaïdi, déclare dans une lettre au président
du Conseil de sécurité qu’un génocide est en train de s’accomplir contre
le peuple rwandais. Il se sent obligé
d’intervenir pour protéger les Rwandais innocents qui sont massacrés et
pour neutraliser les éléments de l’armée rwandaise responsables de ces
massacres.
3
La Nouvelle Zélande Jérôme Bicamumpaka
remet ses archives
au Conseil de sécurité
L’ancien ambassadeur de la
Nouvelle-Zélande à l’ONU, Colin Keating, a remis une copie des archives
concernant le Rwanda à l’ambassadrice à l’ONU Valentine Rugwabiza
(The New Times, 7 septembre 2019 ).
de la Crête », dont l’antenne et les
installations Electrogaz du mont Karongi et l’usine à thé de Gisovu, des réLe discours honteux du ministre servistes vont être recrutés. Il ajoute :
des Affaires étrangères du Gouverne- « le gouvernement va disponibiliser les
ment intérimaire rwandais du 16 mai armes sur la commande faite dans le
1994 est présenté à part sur FGT. Da- cadre de l’auto-défense civile ».
vid Hannay, représentant du Royaume
Uni, avait refusé de le rencontrer (The
Témoignage de Sam
Times, May 13, 1994).
Kiley
« Le Petit Kigali »
« Un cadeau naïf aux
génocidaires »
Invité à prendre la parole à la
réunion du Conseil de sécurité du
16 avril 2014, Colin Keating rappelle qu’un certain nombre de pays
ont organisé une intervention militaire unilatérale de grande envergure
au Rwanda, pour évacuer les ressortissants étrangers. Ces forces ont ensuite quitté le pays et ont abandonné
les Tutsi à leur sort. Alors qu’il présidait ce Conseil en avril 1994, sa déclaration présidentielle du 30 avril a
condamné les atrocités au Rwanda,
mais le mot génocide a été supprimé
« sur l’insistance de certains membres
permanents ». Le projet de déclaration présenté par Karel Kovanda, représentant de la République tchèque,
le 28 avril 1994, enjoignait au Gouvernement intérimaire rwandais de faire
cesser les actes de génocide commis
par des groupes sous son autorité. Colin Keating pointe la responsabilité du
Secrétariat de l’ONU, affirmant que
« le Conseil n’était pas au courant
du massacre systématique des civils ».
Fin juin, le rapport du Rapporteur
spécial à la Commission des droits de
l’homme n’a jamais été porté à l’attention du Conseil. Il déclare que l’autorisation de l’opération Turquoise a
été « une mauvaise décision » et que,
rétrospectivement, la diminution des
effectifs de la MINUAR a été « un cadeau naïf aux génocidaires à Kigali ».
Ce film daté du 11 juin 1994 a
été tourné par Vincent Munyakazi,
propriétaire du « Petit Kigali ». Ce
restaurant était le « quartier général » des Interahamwe à Kigali. On
y voit Ephrem Nkezabera, président
de la commission des affaires économiques et financières et le capitaine
des Casques bleus, Amadou Deme,
agent de renseignement de la MINUAR, éminemment trouble. Dans
une conversation en aparté entre Nkezabera et Deme, il est question des
travelers checks (Thomas Cook) que
Nkezabera essaie de récupérer en vue
de l’achat d’armes. Avec Michael Hourigan, Deme a accusé Paul Kagame
d’avoir abattu l’avion d’Habyarimana
(8 mars 2007).
Les armes achetées aux
Seychelles grâce à la
BNP
Dans un témoignage en vidéo de
juin 2019, Sam Kiley, alors journaliste au Times, raconte comment il a
alerté le 26 juin 1994 un officier français (Eric Bucquet) sur l’existence de
survivants tutsi à Bisesero. La scène
a été filmée par Christiane Amanpour
de CNN. Le 29 juin au soir, il a également averti le capitaine de frégate
Marin Gillier. Le lendemain, alors que
cet officier n’a pas tenu compte de
ces informations, c’est Sam Kiley avec
le journaliste de Paris Match Michel
Peyrard qui ont fait découvrir à des
militaires français les Tutsi survivants
à Bisesero.
Décès du cardinal Etchegaray
Disparu en 2019, il a évoqué
brièvement dans J’ai senti battre le
cœur du monde (2019) son voyage au
Rwanda fin juin 1994 organisé par le
franciscain Vjeko Curic. Il est reçu à
Butare par 3 000 guerriers « armés de
machettes » au cri de « Vive Mitterrand ». Il rencontre un prêtre « tenant
un fusil en bandoulière ». Il dîne le soir
avec le préfet et la ministre Pauline
Nyiramasuhuko. Le 25 juin, il va prier
à Kibuye « dans la grande église paroissiale où flotte l’odeur de 3 000 victimes qui viennent d’être abattues ».
Le 26 septembre 1997, Jean Kambanda déclare devant l’enquêteur
Pierre Duclos que les armes livrées
en juin 1994 étaient destinées à « la
défense civile », c’est-à-dire au génocide. Ce serait les armes achetées aux
Seychelles par le colonel Bagosora et
payées par l’entremise de la BNP. Sur
son agenda, Kambanda a noté qu’il
était à Gisenyi le 18 juin quand la première livraison est arrivée. Dans ses Les promesses de la
notes prises au conseil des ministres France
du 17 juin, Edouard Karemera écrit
que, « pour la protection des infraSelon Madeleine Albright, l’amstructures économiques dans la zone bassadeur Mérimée déclare au Conseil
4
de sécurité le 17 juin 1994 que la
France est prête à combattre les milices hutu pour protéger les Tutsi. Il
semblerait que les militaires français
aient pris les soldats du FPR pour des
miliciens hutu...
Histoire du Rwanda
On trouvera sur ce site FGT : John
Speke, Journal of the discovery of
the source of the Nile, 1863 ; Charles
Lavigerie, L’esclavage africain, 1888 ;
Louis Baunard, Le cardinal Lavigerie, 1896 ; Richard Kandt, Caput Nili,
1904 ; Rapport Lenaerts sur le territoire de Nyanza, 1929 ; Paul Rutayisire, Histoire du Rwanda, 2011.
Prix Clara Lanzi
Le 23 novembre 2019, le général
Lafourcade recevait au nom de l’association « France Turquoise » le prix
Clara Lanzi. Cette fondation a été
créée pour secourir les généraux factieux qui ont tenté un putsch contre la
République à Alger en 1961 ainsi que
les membres emprisonnés de l’OAS,
cette organisation terroriste créée par
le général Salan. Avec le général Tauzin et le colonel Hogard, le général Lafourcade partage cette idéologie de la défense de « l’Occident chrétien », croisade qui s’est illustrée dans
les horreurs commises par le général Franco lors de la guerre civile
en Espagne et par Hitler dans l’opération Barbarossa entreprise contre
l’URSS et les « commissaires judéobolcheviques ».
Mythe Bantou
Jean-Pierre Chrétien éclaire ce
mythe qui est un des fondements de
l’idéologie du génocide contre les Tutsi
dans « Les Bantous, de la philologie allemande à l’authenticité Africaine : Un mythe racial contemporain » (1985). Mehdi Ba en fait une
synthèse dans « Les Bantous existentils ? » (Jeune Afrique, 18 avril 2016).
Dans « Échanges et hiérarchies dans
les royaumes des Grands Lacs de l’Est Accès
aux archives
africain » (1974), Chrétien montre
Mitterrand
comment un schéma féodal provenant
de l’histoire européenne a été plaqué
Le 12 juin 2020, le Conseil d’État
par les colonisateurs sur les sociétés de a accordé au chercheur François Grala région des Grands Lacs.
ner le droit d’accès aux archives Mitterrand, qui lui avait été jusqu’alors
refusé. L’article 15 de la Déclaration
Ould-Abdallah
des Droits de l’homme et du citoyen
Dans son fax daté du 7 avril 1994 de 1789 est invoqué dans l’arrêt.
à Marrack Goulding, sous-secrétaire
général des Nations Unies pour les
affaires politiques, Ahmedou Ould- Arrestation de Félicien
Abdallah, représentant spécial du se- Kabuga en France
crétaire général pour le Burundi, a
fait savoir qu’il avait été averti de
Arrêté le 16 mai 2020 près de Pal’attentat le mercredi 6 avril à 21h30 ris, Félicien Kabuga demeurait depuis
(2h30, heure de New York). Il affirme plusieurs années en France et y dispoqu’il n’était pas dirigé contre le pré- sait de protections haut placées. On
sident burundais. Il précise que le chef se souviendra que Michel Aurillac, and’état-major était au Burundi et n’ac- cien ministre de la Coopération (1986compagnait pas le président à Dar-es- 1988), décédé en 2017, était avocat
Salaam. Contrairement à son collègue de la famille Kabuga. Le 12 novembre
au Rwanda, il a organisé immédiate- 1999, des policiers français agissant
ment une réunion avec le président du avec un mandat d’arrêt du Tribunal
Parlement, le Premier ministre et le pénal international pour le Rwanda
chef d’état-major de l’armée pour évi- se présentent au domicile d’Augustin
ter un vide politique.
Ngirabatware, gendre de Kabuga et
ancien ministre du Gouvernement intérimaire. Mais celui-ci s’est opportu« Âme damnée »
nément envolé.
En tant que président du comité
Dans son livre « Protéger le Préd’initiative
de la radio RTLM, Fésident » (2019), Denis Roux, membre
licien
Kabuga
a écrit ou reçu des
du Groupe de sécurité de la présidence
lettres
concernant
des achats de made la République, envoyé former la
tériel
pour
cette
radio,
notamment un
garde présidentielle rwandaise (1991émetteur
pour
le
mont
Karisimbi.
1993), « n’a pas le sentiment d’avoir
formé des génocidaires ». Précédant
la visite d’Habyarimana à l’Élysée
(17 juillet 1992), François Mitter- Prussiens d’Afrique
rand l’avertit : « du danger que reGérard Araud était conseiller diprésente Agathe, l’épouse ou plutôt
plomatique
au cabinet de François
“l’âme damnée” du président rwanLéotard,
ministre
de la Défense de
dais, réputée favorable à une solution
1993
à
1995.
Dans
son livre “Passeradicale contre les Tutsis ».
port diplomatique” (2019), il prétend
qu’Edouard Balladur et François Léotard voulaient retirer les troupes franLumière et société
çaises « le plus rapidement possible ».
Ces cahiers publiés par Bernard Il assure que l’opération Turquoise n’a
Muzungu présentent des réflexions eu qu’un but humanitaire. Mais il finit
d’intellectuels rwandais après le géno- par perdre son sang-froid en estimant
cide. On lira notamment « Le pro- que « le Rwanda est devenu la Prusse
blème des races au Rwanda » (31 mars de la région des Grands Lacs ».
2009).