«
Cette mise en retrait volontaire signifie que madame d’Andurain ne consulte plus d’archives, qu’elle ne participe plus aux réunions d’équipe et qu’elle ne contribue pas à la rédaction du rapport. » Le président de la Commission, l’historien Vincent Duclert, précise que c’est de son propre chef que Julie d’Andurain s’est retiré des travaux, et que sa décision a été prise en août dernier. Avant donc la publication de l’article du
Canard enchaîné, le mois dernier, qui a suscité la polémique. Une chronologie qui pose question, et pour laquelle aucune explication n’est fournie.
Dans son article, l’hebdomadaire français exhumait notamment un texte publié antérieurement par l’historienne Julie d’Andurain, dans lequel elle estimait notamment que «
l’Histoire rendrait raison » au bilan de l’opération Turquoise au Rwanda, qui n’aurait selon elle «
certes pas empêché le génocide qui l’avait largement précédé », mais «
tout de même permis de mettre fin aux massacres » «
entre Hutus et Tutsis ».
De nombreux chercheurs ont dénoncé les postulats «
négationnistes » ou «
révisionnistes » de l’historienne, et les sources unilatérales citées dans le texte - l’ancien ministre Hubert Védrine et le journaliste Pierre Péan. D’autres l’ont au contraire soutenue et dénoncé des attaques jugées «
personnelles et calomnieuses ».
Le rapport de la Commission sur le rôle de l’armée française au Rwanda doit être rendu au président Emmanuel Macron en avril prochain.
Dans un communiqué, l’association SOS Racisme a jugé samedi 14 novembre «
bienvenue » la «
démission » de Julie d’Andurain, «
historienne obsédée, contre le réel, par la défense du rôle indigne que la France y joua », ce sont les mots de l’association. Julie d’Andurain, qui se dit victime d’un «
lynchage médiatique », n’a pas répondu aux sollicitations de RFI.