Fiche du document numéro 26655

Num
26655
Date
Mai 2014
Amj
Fichier
Taille
82006
Pages
3
Urlorg
Titre
Les opérations Amaryllis et Turquoise au Rwanda (avril-septembre 1994)
Nom cité
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Source
Type
Page web
Langue
FR
Citation
Depuis 1990, les troupes françaises sont présentes sur le territoire rwandais afin d’apporter un soutien militaire au régime en place, en vertu de l’accord d’assistance militaire technique passé entre la France et le Rwanda en 1975.

Une offensive du Front patriotique rwandais (FPR), mouvement politique et militaire essentiellement constitué de descendants de Tutsi réfugiés en Ouganda dans les années 1960, en direction de la capitale Kigali, nécessite de lancer le 4 octobre 1990 une opération de déploiement d’unités françaises, baptisée Noroît, afin de protéger les ressortissants européens et en particulier français. Une conciliation entre les différentes factions (FPR, FAR[1], gouvernement et partis politiques d’opposition) est scellée lors des accords d’Arusha le 4 août 1993, permettant un partage du pouvoir entre Hutu et Tutsi. Cette conciliation tourne court car les instances de transition sont maintes fois repoussées. La tension monte entre les FAR et le FPR malgré la création en octobre 1993 d’une opération de maintien de la paix de l’ONU intitulée « Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda » (Minuar). Le 6 avril 1994, la disparition du président rwandais Habyarimana, victime d’un attentat (l’avion le transportant étant abattu), relance la guerre civile.

L’opération Amaryllis conduite par l’armée française est déclenchée dès le 8 avril 1994 afin d’évacuer les ressortissants français et étrangers du Rwanda, soit environ mille quatre cents personnes dont plus de quatre cents Français, avec le concours de l’armée belge. L’intervention se cantonne à la ville de Kigali et à ses alentours et se déroule tandis que la guerre civile s’intensifie et que les massacres s’accentuent, aboutissant au génocide des Tutsi d’avril à juillet 1994 lors duquel environ un million de personnes sont exterminées.

Face à cette situation, la résolution 929 du Conseil de sécurité déposée par la France auprès de l’ONU, autorisant une intervention armée à but humanitaire, est votée. L’opération Turquoise, organisée par la France, débute le 22 juin 1994 et se termine le 21 août 1994. Elle est conséquente par ses engagements humain et matériel, les troupes françaises comptant plus de deux mille cinq cents militaires et le dispositif de soutien logistique étant maintenu jusqu’au 5 septembre 1994. Ce mandat des Nations unies confie aux troupes françaises la charge d’identifier les populations civiles menacées en territoire rwandais, de les protéger, de les soigner et de les mettre en sûreté. Les forces françaises, placées sous les ordres du général Lafourcade, comprennent principalement des éléments de l’armée de terre, de l’armée de l’air et du service de santé. Les unités sont déployées au Zaïre (Bukavu, Goma) et au Rwanda, créant ainsi une zone humanitaire sûre (ZHS) entre Kibuye, Gikongoro et Cyangugu. L’intervention française permet d’apporter une assistance médicale et humanitaire aux populations réfugiées à la frontière zaïroise et dans la ZHS.

Les archives photographiques de l’ECPAD relatives au Rwanda en 1994 sont composées, pour chacune des opérations Amaryllis et Turquoise, d’un important reportage photographique en couleur de format 24×36 qui s’attache à présenter les actions menées par les militaires français. Le maître Claude Savriacouty couvre l’opération Amaryllis du 10 au 14 avril 1994, dans un reportage de 740 photographies (référence 01 94 094). L’opération Turquoise, suivie par le maître Claude Savriacouty et par le sergent-chef Xavier Pellizzari, du 23 juin au 5 septembre 1994, est représentée par un reportage comptant 6 353 photographies (référence 01 94 196). À cela s’ajoutent sept reportages photographiques, versés par le SIRPA Terre, totalisant 341 images consacrées à l’opération Noroît en mars 1993.

Ces opérations ont fait l’objet d’une couverture vidéo parallèle par des opérateurs caméramans et preneurs de son de l’ECPA : l’adjudant-chef Gérald Pieurgué pour l’opération Noroît (référence 93.9.2), l’adjudant-chef Jean-Daniel Salles et le sergent-chef Hervé Keraval pour l’opération Amaryllis (référence 94.9.13), l’adjudant-chef Max Chanjou et le sergent-chef Hervé Keraval (référence 94.9.19) puis l’adjudant Patrick Robaston et le sergent-chef Josette Cotty (référence 94.9.20) pour l’opération Turquoise. Quelques films issus de ces rushes ont été montés postérieurement. Tous ces documents sont consultables à la médiathèque de l’ECPAD.

Vingt ans après le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, l’ECPAD propose un portfolio de trente-six photographies portant sur les opérations Amaryllis et Turquoise, pour compléter deux portfolios respectivement mis en ligne en 2010 et en 2011 et comprenant vingt-trois clichés sur l’opération Amaryllis et vingt-et-un clichés sur l’opération Turquoise, ainsi que le film Allez où l’humanité vous appelle réalisé en 1994 par Gabriel Le Bomin et consacré à l’action du service de santé des armées auprès de la population rwandaise.

[1]. Forces armées rwandaises.
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