Citation
Paris, le 19 octobre 2009
Communiqué de presse du collectif Génocide made in France
500 MILLIARDS D’EUROS POUR LES RESCAPES DU GENOCIDE DES TUTSI
Hubert Védrine réclame 2000 euros pour son manteau en cachemire et 1 euro pour préjudice
moral, mais combien compte-t-il verser aux rescapés du génocide ?
Se basant sur les indemnités versées par une assurance vie lors du décès du souscripteur, le collectif
Génocide Made in France estime à au moins 500 milliards d’euros la somme qu’Hubert
Védrine*(1) et ses complices*(2) devraient verser aux rescapé/e/s du génocide des Tutsi.
En outre, tous ces criminels contre l’humanité devraient aussi être destitués de leurs biens, de leurs
droits civiques et condamnés à perpétuité à assurer des soins quotidiens aux survivant/e/s.
Voilà ce qu’il faudrait plaider lundi 26 octobre 2009 au Tribunal de grande instance de Paris
affirme le collectif Génocide Made in France, tandis qu’Hubert Védrine réclame 2000 € pour faire
nettoyer sa parure cachemire Lanvin.
Mais ce 26 octobre 2009 au Tribunal de grande instance de Paris, plus de quinze ans après
l’implication directe de ces hauts représentants français dans le génocide des Tutsi qui fit périr plus
d’un million de personnes, ce ne sera pas ces français présumés coupables du crime de génocide ni
même le collectif, qui les dénonce qui seront jugés. La cible est un des participants ponctuels aux
travaux du collectif, dont le seul tort est d’avoir été, à l’occasion, porte parole d’une action
dénonçant l’implication d’Hubert Védrine dans ce crime d’Etat* (3).
Rappel des faits : Une implication qui fait tache.
Le 8 novembre 2007, tandis qu’Hubert Védrine se rend au Cercle des armées pour dispenser un
beau discours sur l’éthique ou l’amour des peuples, le collectif Génocide Made in France l’accueille
avec une banderole Védrine Génocide Made in France. Un symbolique tapis rouge fait de colorant
alimentaire délébile se prépare mais entache finalement l’homme de l’ombre. Hubert Védrine saura
utiliser les services de police judiciaire pour traîner en justice deux manifestants pris au hasard,
Mariama Keïta, finalement relaxée et Xavier Renou, ancien membre du collectif qui a fait appel du
verdict du 3 décembre 2008*(4).
En dépit de la nature rigoureusement politique de cette action du collectif, la défense d’Hubert
Védrine manœuvre pour réduire les faits à un acte de délinquance. Stratégie d’autant plus grotesque
et ridicule que le plaignant abandonnera sa plainte pour diffamation. Plainte qui aurait ouvert un
débat judiciaire sur le fond de l’affaire dans laquelle il ne cesse pourtant de plaider l’innocence de
son pays, donc de sa personne*(5).
Depuis, Hubert Védrine redouble d’énergie à se rendre présent dans les médias et colloques variés.
Dans cette campagne, il tente de charmer l’opinion tout en minimisant son rôle dans la collusion
génocidaire franco-rwandaise*(6). Au passage, jouant le petit poisson porté par le grand courant de
l’Histoire, il attire l’attention sur ses camarades, les ministres de la cohabitation et les
militaires*(7). Pourquoi moi et pas les autres ? Hubert Védrine demeure cependant un fervent
défenseur de la France du génocide, qui n’aurait rien à se reprocher. Il était pourtant le bras droit du
Président, “le second personnage du pays”*(8).
Hubert Védrine patauge car l’Histoire se rapproche de la vérité. Notamment sur la présence
militaire française pendant le génocide que Védrine a toujours niée*(9).
Dans un article de Politis*(10), Hubert Védrine lâche du terrain sur ses mensonges et reconnaît
enfin cette présence militaire française active pendant tout le long du génocide -Oups !- il préfère
utiliser le mot mercenaire*(11). Encore une ruse françafricaine auto absolutrice où les partenaires
d’hier deviennent d’incontrôlables et condamnables inconnus, heureux fusibles de la république.
Fausse révélation, vraie diversion.
En 1993, en violation des accords d’Arusha que la France dit pourtant promouvoir*(12), les
livraisons d’armes - l’aide publique au développement de la patrie des droits de l’homme perdurent. Les militaires français continuent leurs interventions sur la ligne de front, mais des
soldats français ont l’ordre de se déguiser en soldats belges, leurs papiers d’identité sont confisqués
le temps de chaque opération. En cas de capture par le FPR ils ont l’ordre d’indiquer qu’ils sont
mercenaires*(13). Les accords d’Arusha ont toujours été considérés bidons par le général
Quesnot*(14).
Pendant cela, les charniers de Tutsi se multiplient aux quatre coins du pays*(15). Il y a bien un
double jeu de la France. Publiquement faire mine d’être acteur de la paix à Arusha en Tanzanie, et
dans l’ombre assister une organisation génocidaire sur les plans économiques, diplomatiques,
logistiques et militaires, car l’Afrique demeure un laboratoire pour cette guerre secrète
françafricaine*(16). Pour mémoire, les chefs d’état-major de fait de l’armée rwandaise étaient le
lieutenant-colonel Chollet puis le lieutenant-colonel Maurin*(17). Cherchez l’erreur !
Grâce à Képi blanc*(18), la revue de la Légion étrangère, le prochain mensonge auquel Védrine
pourrait renoncer concerne l’exfiltration des génocidaires par la France. En effet ces légionnaires
décomplexés racontent sans détour leurs rôles dans le sauvetage du gouvernement intérimaire
rwandais.
Dernièrement, le rejet par l’OFPRA et le Conseil d’Etat de la demande d’asile d’Agathe
Habyarimana*(19), exfiltrée pendant l’opération Amaryllis, ainsi que l’arrestation fortuite du
docteur Eugène Rwamucyo*(20) planqué à Maubeuge, papiers en règle, protégé en haut lieux, mais
recherché par Interpol, ne sont que quelques exemples parmi une longue liste*(21) de bonnes
fréquentations françafricaines.
Ce n’est pas le décorticage de l’opération Turquoise qui pourra venir à la rescousse d’Hubert
Védrine. Pas plus que la piste fumeuse des juges espagnols ou la thèse du juge Bruguière.
Rétractation après rétraction de témoins instrumentalisés*(22), cette pseudo enquête qui s’est
terminée en fiasco s’est révélée être une manigance orchestrée dans les coulisses de la raison d’Etat.
Après que des militaires français aient été décorés au printemps 2009 de la légion d’honneur pour
leur rôle dans le génocide de 1994*(23), alors que Hubert Védrine est pressenti pour présider
l’Europe, l’enjeu des 3500 euros requis contre Xavier Renou pour dégâts matériels, amende et frais
d’avocat, tout comme celui de cet euro symbolique pour préjudice moral n’est pas simplement de
rappeler un militant à l’ordre hiérarchique mais bien d’asseoir l’omerta nécessaire à tout crime
d’Etat.
Il est nécessaire que les responsables français impliqués soient jugés pour crime de génocide et que
leur peine ne les isole pas dans une prison dorée mais mette l’intégralité de leurs biens et ce qui leur
reste d’existence au service des victimes dans la réalisation des tâches les plus ingrates nécessaires à
la survie de ceux-ci.
Contacts Presse
Bruno Boudiguet, tel : (33) 6 25 05 76 04
Antonin Wattenberg, tel : (33) 6 26 21 2000
email : contact@genocidemadeinfrance.com
Site : http://genocidemadeinfrance.com
1 Secrétaire général de l’Elysée de 1991 à 1995, Hubert Védrine est l’un des responsables
politiques français à avoir rendu l’Etat français co-auteur du génocide au Rwanda dans lequel
périrent plus d’un million d’innocents.
2 http://izuba.info/Nuitrwandaise/spip.php?article98
3 http://www.genocidemadeinfrance.com/spip.php?article88
4 http://www.genocidemadeinfrance.com/spip.php?article96
5 http://www.genocidemadeinfrance.com/spip.php?article93
6 « Sur ces questions africaines, le secrétaire général que j’étais n’avait pas de rôle primordial. Il y
avait une cellule africaine, et tout se passait entre le Président et les ministres concernés, l’étatmajor des armées et l’état-major particulier de l’Elysée. Le secrétaire général était informé, mais il
n’avait pas le poids décisionnel qu’il peut avoir sur les autres sujets, à fortiori pendant une
cohabitation où l’Elysée n’a pas les moyens d’une action distincte du gouvernement. » Politis n°
1060 du 9 juillet 2009.
7 « Après 1993, et donc en 1994 au moment du génocide, c’est un gouvernement de cohabitation :
Mitterrand est président, Balladur Premier ministre, Juppé ministre des Affaires étrangères avec
Villepin comme directeur de cabinet et Léotard ministre de la Défense. » « Il y avait une cellule
africaine et tout se passait entre le Président et les ministres concernés, l’état-major des armées et
l’état-major particulier à l’Elysée.» Politis n° 1060 du 9 juillet 2009.
8 C’est la définition du secrétaire générale de l’Elysée donnée dans Claude Guéant de Christian
Duplan et Bernard Pellegrin, Editions du Rocher, 2008.
9 « Au début des massacres, mis à part les 450 parachutistes français envoyés pour aider au
rapatriement des français, et les assistants militaires déjà cités, qui étaient sur le point de partir, il
n’y avait donc sur place que des forces de l’ONU, essentiellement belges.» La lettre de l’Institut
François Mitterrand n°8 juin 2004. Rwanda : les faits.
10 Nous ne saurions que trop recommander l’écoute des commentaires de Michel Sitbon, éditeur de
La nuit rwandaise, à propos de l’interview d’Hubert Védrine dans Politis http://bitin.fr/deux/hubertvedrine-s-explique.html
11 « Il est possible que des mercenaires français, ou autres, aient été mêlés à cet attentat (on a parlé
de Belges ou d’Israéliens), mais je n’en sais rien, et l’on ne peut donc pas surinterpréter cela.» « Il y
a beaucoup de soldats perdus en Afrique, de spéculations et de paranoïa. Cela ne prouve rien sur la
politique des Etats. De toute façon, je n’en sais rien» Politis n° 1060 du 9 juillet 2009.
12 La nuit Rwandaise n°3. Arusha - Le « chiffon de papier »
http://www.scribd.com/doc/19923893/Arusha-Le-chiffon-de-papier13 Révélation à paraître dans le prochain numéro de La nuit rwandaise
http://izuba.info/Nuitrwandaise/
14 Enquête sur la tragédie rwandaise 1990-1994, auditions p 340. Hubert Védrine a déclaré «
l’accord d’Arusha a mis le feu au poudre » selon le Figaro du 14 janvier 1998.
15 http://www.scribd.com/doc/8939558/Rapport-FIDH-Mars-1993
16 Complices de l’Inavouable. Patrick de Saint Exupéry, Les Arènes 2009
http://www.arenes.fr/spip.php?article1404
17 La nuit rwandaise, l’implication française dans le dernier génocide du siècle Jean-Paul Gouteux
Editions l’esprit frappeur, 2001. p 484.
18 Képi blanc, octobre 1994. Voir Noir silence. François-Xavier Verschave, Editions les arènes,
page 525.
19 http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-40647371@7-40,0.html
20 http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/10/16/recherche-dans-le-cadre-du-genocide-
rwandais-le-medecin-pratiquait-toujours_1254791_3224.html
21 http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2334/articles/a406263les_tueurs_sont_parmi_nous.html
22http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/afrique/20090825.OBS8825/les_fausses_
preuves_de_lenquete_bruguiere.html
23
http://www.africaintelligence.fr/C/modules/login/DetailArt/LoginDetailArt.asp?rub=login&lang=F
RA&service=BRE&context=ARC&doc_i_id=62975358
http://genocidemadeinfrance.com